dimanche 27 mai 2012

Profiter du moment présent

Première fois de ma vie que je voyais un psy, et je dois dire que je n'en menais pas large. Le bâtiment n'était déjà pas très engageant avec ses boîtes aux lettres taguées, mais, bravement, je suis entrée dans le hall. Plongé dans la pénombre malgré le soleil à l'extérieur, la minuterie ne fonctionnait pas. Je distingue une vague pancarte "Docteur Truc, 2ème étage". L’ascenseur m’amène sur un pallier, obscure lui aussi. Coup de chance, je tombe tout de suite sur la sonnette du docteur Truc. Par l'interphone, il me dit d'entrer...

Je pénètre dans une minuscule entrée d'1 mètre carré, entourée de portes. A gauche: toilettes, à droite: cabinet du psy, en face: salle d'attente. Je me risque à pousser cette dernière porte et arrive dans une petite pièce occupée par 4 chaises. Au sol, une vieille moquette bordeaux à la propreté douteuse, aux murs, rien, pas une affiche. Au centre de la pièce, sur la table basse s'empilent en vrac quelques magazines datant de la saint glinglin. En particulier un Parents de 2005!!

Je me sentais tellement oppressée que j'ai été à deux doigts de partir, mais le psy est venu me chercher.

J'ai été plutôt déçue de la séance, car je m'attendais à voir un spécialiste de l'infertilité (puisque c'est la PMA qui m'a orientée vers lui). En fait, je ne me suis pas sentie vraiment soutenue et comprise, et même si ses conclusions sont intéressantes, je n'y retournerai pas. D'abord parce qu'il veut me voir toutes les semaines, et je trouve ça excessif, et puis s'est quand même à 40 minutes de la maison, en plein centre-ville, la galère pour se garer, merci bien! Et puis, parce que le feeling n'est pas vraiment passé. Je pense que je vais plutôt chercher une psy femme, et plus près de chez moi. Si j'en ressens encore le besoin.

Car finalement, cette unique séance m'a fait réfléchir, et m'a fait du bien. Ce qu'il m'a dit peut sembler évident, mais pour moi c’était très dur à entendre. Voilà en gros ce que j'ai retenu :
Je dois lâcher prise.
Dans la vie, il y a des choses que l'on peut prévoir, contrôler, organiser. Et il y a des choses pour lesquelles c'est impossible. Faire un bébé par exemple. Et il faut que j'arrête de vouloir contrôler quelque chose que je ne peux pas contrôler. En vivant en permanence dans cette attente, en retenant mon souffle presque, je m'interdis de profiter du moment présent. Il faut donc que je lâche prise.

Facile à dire certes, mais rien que de le formuler et d'en prendre conscience, ça m'a fait avancer. Ce week-end par exemple, j'ai essayé de profiter au maximum du moment présent, sans m'en faire. Et pas seulement pour fuir mes idées noires. Barbecue chez des amis, virée en ville, balade à vélo dans la campagne, préparation de gâteaux, Roland Garros vautrée sur mon canapé...

Je suis consciente que ça ne suffira pas, mais c'est déjà un bon début.

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