Grigris

Je ne crois pas être superstitieuse  Enfin, juste un peu, mais plus par habitude que par croyance finalement. 

Ma mère croyait (et croit encore) à ce genre de choses. Elle évitait d'ouvrir un parapluie à l'intérieur, lisait régulièrement son horoscope (dans lequel elle trouvait toujours une part de vérité), et croyait aux signes. Depuis qu'elle est avec mon beau-père, né au Portugal, elle a même ajouté des coutumes portugaises aux siennes. Par exemple, elle ne secoue jamais la nappe dehors, le soir après un repas de famille. Il faut attendre qu'il fasse jour, sinon ça attire les sorcières!

Quand j'étais petite, on ne mettait jamais le pain à l'envers, et c'est une habitude que j'ai gardé. Le jour de la chandeleur, on faisait sauter des crêpes avec une pièce dans la main, pourtant nous n'avons jamais été riches... Dès que qu'on formulait une vérité du type "Ça ne m'est jamais arrivé de..." ou "Je ne suis jamais malade.", il fallait vite s'empresser de toucher du bois, de peur que le cycle soit rompu et de se mettre à tomber malade. Ça c'est quelque chose que je fais toujours, par instinct plus que par croyance, mais on ne sait jamais.

Moi j'aime bien toutes ces petites coutumes. Je n'y crois pas vraiment, mais j'aime à penser que ma grand-mère faisait pareil, et que ma fille peut-être, fera de même avec ses enfants. C'est surtout l'idée de la transmission qui me plait. Par contre, les histoires de chat noir, de vendredi 13 et de sel par dessus l'épaule, ça ne me fait ni chaud ni froid. Sans doute parce que ma mère n'y prêtait pas attention. A la limite, j'évite de passer sous une échelle, mais plus par peur que quelque chose me tombe dessus, au sens propre!

Depuis que j'essaie de tomber enceinte, je fais des veux. Enfin, un voeu en particulier. Vous savez lequel, mais je ne peux pas le dire sinon il ne se réalisera pas (encore une croyance!). Je cherche les étoiles filantes, je réfléchis à deux fois avant de souffler mon gâteau d'anniversaire, et je guette les 17h17 et autres heures "spéciales" voeux.

Mais des portes-bonheur, j'en n'ai pas eu beaucoup. Quand j'étais au lycée et à la fac, j'avais un stylo plume, qui avait bien vécu, et qui au bout de quelques années était devenu LE stylo plume porte-bonheur pour les examens. Le jour où j'ai passé mon concours d'instit, je n'écrivais plus avec depuis longtemps, mais il était là, dans ma trousse. Mes autres grigris sont d'avantage d'ordre sentimental. Un petit bracelet confectionné par ma petite cousine adorée, je l'ai porté des années et des années (si vous cliquez dessus, vous verrez l'usure des perles!) Un collier offert par les petits bouts que je gardais. Il a une énorme valeur sentimentale lui aussi. Et un petit Bisounours, offert par mon chéri. Je crois qu'avec tout ça dans mes poches, je suis fin prête pour l'insémination de demain!

Parce que certes, je ne suis pas superstitieuse.

Mais on ne sait jamais...