mardi 29 avril 2014

L'envie d'avoir envie

Et ne me remerciez pas pour la chanson dans la tête, c'est cadeau.

Je n'ai pas envie de retourner à la PMA demain. Et jeudi. Et vendredi pour la ponction.

Je n'ai pas envie de subir encore une intervention. La blouse blanche. La perfusion. L'anesthésie. Tout ça.

Je n'ai pas envie d'appeler le labo, dimanche matin, pour savoir si on a obtenu des embryons.

Je cherche en vain ma motivation pour affronter tout ça.

Habituellement, en phase de traitement, je suis plutôt en mode guerrière. Le moral gonflé à bloc, je fais tout pour que ça marche. Je ne lâche rien. Et, même si ça me stresse, j'attends la ponction avec impatience.

Pour cette FIV, au contraire, je suis plutôt en mode loque humaine. Le moral dans les chaussettes. Je n'ai même plus envie d'écouter le CD d'auto-hypnose. Ni de prendre mon homéopathie. Pour ce que ça sert...
Et je vais à la ponction en traînant des pieds.

J'ai l'impression d'être totalement dépassée. Par tout.

Les gens me disent "Ah, quelle chanceuse, tu es en vacances!"

Et j'aimerais leur crier que non je ne suis pas en vacances. Je suis en FIV. 

Mes vacances se résument à une succession d'examens médicaux. Les seules fois où je ne devais pas aller à l’hôpital pour moi, j'y suis allée pour mon chéri! A la maison, il a fallu remonter le moral du gaillard, jouer les infirmières, m'occuper du blessé. Au milieu de tout ça, il y a eu les rdv constructeurs, banque, etc... C'est pour la bonne cause, mais ça rajoute du stress et des trucs à gérer. Sans compter les repas et journées où je m'étais engagée auprès de mes amies, de ma famille, et où il a fallu recevoir, sourire, faire comme si. Porter le masque. Mes rares moments de libres, je les ai passés soit à dormir, soit à me renseigner sur l'endométriose, soit (ouf) à décharger un peu de mon stress sur mon blog. Comme ce soir par exemple.

Niveau travail pour l'école, je suis totalement à la ramasse. Or, j'ai besoin de ce temps de boulot pendant les vacances pour ensuite être sereine à la rentrée. Même si j'ai réussi à corriger des évaluations dans la salle d'attente de l’hôpital, il me reste une tonne de travail, et je n'ai jamais été aussi en retard.
Niveau ménage, je n'en parle même pas, la maison ressemble à un champ de bataille. Mon panier à linge déborde et je n'ai plus rien à me mettre. Ma liste de choses urgentes à faire pendant les vacances est là, juste à côté de moi, sur le bureau. En jachère. Mes pneus ne sont toujours pas changés. J'ai encore pas appelé mon père. Ni emmené la couette à la laverie. Ni été acheter de l'engrais pour le jardin. Ni, ni, ni...

Je sais que tout ça, ce n'est pas si grave et que je suis trop psychorigide organisée comme fille, mais tout ça pollue mon cerveau et rajoute à mon stress et à mon mal-être. J'ai l’impression d'avoir perdu mon équilibre. Et que je vais me casser la goule.

En un mot, ça ne va pas du tout.

Mais il va falloir avancer. Se mettre un coup de pied aux fesses. Et demain, à 6h, se lever et repartir au combat. Et ne rien lâcher. Cette fois-ci, je ne partirai pas sans réponses, c'est hors de question.

(Ah, ah, ah, le jeu de mots! Questions, réponses... bref vaut mieux que j'aille me coucher!)

9 commentaires:

  1. Oh que je te comprends, je suis dans le même état d'esprit.
    Mais tente de rester zen, il le faut, et tu trouveras encore l’énergie nécessaire ..; nos ressources sont finalement super impressionnantes ...
    Courage !

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  2. C'est un bordel organisé. L'essentiel du moment est cette FIV. Le reste, le ménage, une partie du boulot, vpire les masques aux ami(e)s peuvent attendre. Dans tout ce vrac encombrant la tête, la case FIV est clair, sinon tu ne serais pas présente aux rendez-vous des traitements, des échos, des pds... sinon tu ne serais pas en demande d'explication sur les dires de l'échographe... sinon tu ne serais pas prête et debout ce matin aux aurores. Je te souhaite les explications attendus, le courage pour la journée et je croise jusqu'au bout du bout. Bisous

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  3. Je suis moi aussi maitresse et je te comprends tellement. Tout le monde te dit, tu es encore en vacances, tu as de la chance. Enfin pas tout à fait j'aimerai te dire je passe mon temps libre à ces rendez-vous pas du tout reluisants. En ce moemnt, j suis sur FIV 1 Bis car le premier traitement n'a pas permis une ponction car trop peu de follicules et on a considéré que c était inutile de me faire subir une intervention pour une chance casi nulle. Donc, modification du protocole et vendredi je saurai si là on peut faire une ponction. Moi aussi je suis parasitée par le stress de savoir si on pourra cette fois tenter quelque chose. De plus, mon mari ne croit plus au fait qu on puisse etre parents donc je vis dans un climat super. Je pense aussi que cette épreuve nous a rendus fortes, que nous sommes capables bien plus qu'on ne le pense de déplacer des montagnes, de se relever d'échecs. Nous avons traversé tant de difficultés, qu'on ne peut s’arrêter maintenant. Je suis sure que le bout du tunnel est proche et donc il ne faut pas lâcher. Des bisous pleins de positivismes.

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  4. Ça me chagrine de te lire "à plat". Mais comme disent les filles, je pense qu'on sera toujours étonnées par nos propres ressources. D'ici que tu te remettes à bloc toute seule, je te souffle un peu d'envie :-) bises

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  5. Je comprends que tout le reste (le ménage, les rdv....) pollue ton moral, mais essaye d'en faire abstraction, tu as le droit de ne pas tout gérer, ce n'est pas grave. Comme j'ai déjà dû te le dire, j'étais dans cet état d'esprit pour ma dernière fiv, aucune envie, aucun espoir, mais rien n'est jamais perdu. Prends soin de toi, et surtout je te souhaite du courage ! Des Bises !

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  6. Gribouillette, tu a l'air effectivement d'avoir le moral bien bas :(
    Tu as eu beaucoup de mauvaises nouvelles ces derniers jours, c'est normal d'avoir un contrecoup. Tu encaisses tellement de choses, tu subis tellement de coups durs, et puis la fatigue du boulot, de tous ces évènements. C'est normal de craquer.
    Et tu t'engages dans de jolis projets, certes stressants, mais ... Tu auras une belle maison bien à vous, dans laquelle vous verrez grandir ce bébé que vous attendez tant.
    Je t'envoie des ondes positives, peut-être utilement dans ce moment un peu down, pour remonter la pente !
    Est-ce que vous pouvez profiter des ponts de mai pour prendre un petit week end de détente avec ton chéri, pour penser à autre chose que la gestion du quotidien, le boulot, et surtout vous reposer ?
    Belle journée à toi

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  7. J'ai longtemps culpabilisé de ne plus être la maîcresse pleine d'énergie qui bossait comme une sourde pour préparer ses journées de classe. Je crois qu'il m'a fallu du temps (et des arrêts maladie), pour changer un peu ma vision des choses et me faire accepter que je ne suis ptet pas la meilleure instit, ni la meilleure femme d'intérieur, ni , ni, ni... Mais je crois que le principal, c'est qu'on fait de notre mieux et que notre mieux, dans tout ça, c'est déjà beaucoup !! Surtout au regard du nombre de collègues qui ne vivent pas le 1/3 de ce qu'on vit et qui sont plutôt "à la cool"... Bon courage. Bises.

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  8. Je te comprends, je suis pareille. Je veux tout bien faire et là je suis en mode disjonctée car d'autres éléments stressants viennent polluer la fiv. On aimerait pouvoir n'avoir aucun stress en dehors de la fiv, mais c est quasi impossible. J adore ton jeu de mots hihihi!!! (Miss inFertility en mode ours...)

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  9. Chère gribouillette
    Comme je te comprends, je me sens comme toi, plus d'espoirs que ça marche, plus envie de faire les pds, de prendre la progestérone qui l'épuise, et je n'ai même pas le courage d'aller faire la pds de bêta hcg car je suis devenue la coqueluche de mon petit Labo de village, je ne supporte plus le regard apitoyée des infirmières et de la secrétaire. Je n'ai pas non plus la force de monter mon dossier d'adoption car ce n'est pas ce que je veux. Je n'ai plus la force d'écouter ma belle sœur me raconter quelle est fatiguée parce quelle est enceinte, qu'il lui tarde de faire son échographie lundi. Je ne supporte plus rien ni personne. Marre d'inventer des excuses car personne n'est au courant. Marre d'angoisser de ne jamais y arriver. Marre de me dire que je ne vivrai jamais ma grossesse légèrement. Je crois qu'en fait on a tellement été déçue et tellement eu mal qu'on n'a plus envie dy croire pour ne pas se reprendre une claque. Je suis certaine que l'espoir reviendra. Mais surtout je te souhaite de tout mon cœur un résultat positif très vite pour que tout ça se transforme en mauvais souvenir. Courage a toi. Au fond de toi tu auras toujours la force pour te battre pour ce si beau cadeau que la vie DOIT nous donner.

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