vendredi 20 février 2015

Naissance d'une petite fleur

C'est finalement jeudi 5 février que notre petite puce a décidé qu'elle avait assez profité du ventre de maman. Dans la soirée, je commence à avoir des contractions. Elles sont assez douloureuses mais espacées, je n'ose pas y croire encore. Avec Chouchou, on tente de manger puis de se reposer. Il dort un peu, moi pas du tout, réveillée toutes les 30 minutes par des contractions de plus en plus difficiles à gérer. Vers 3h du matin, la douleur s'intensifie, on décide de partir. On est super excités, enfin nous allons rencontrer notre puce!

A notre arrivée à l’hôpital, mes contractions sont devenues régulières et espacées de 5 minutes. Ça devient compliqué, mais j'applique consciencieusement les exercices de respirations appris en cours de prep à l'accouchement. On m'examine et la bonne nouvelle arrive : je suis dilatée à 4, on part directement en salle de naissance. Les sages femmes me disent que je gère drôlement bien, mais j’apprécie quand même quand la pose de la péridurale. Il est 5h, et dans quelques heures, on tiendra notre bébé dans nos bras. J'ai encore du mal à y croire...

Le travail avance tranquillement, 1 cm par heure, comme dans les livres. En revanche, les effets de la péridurale faiblissent malgré les bolus que l'on m'administre régulièrement. La douleur devient difficilement supportable, on rappelle l'anesthésiste. Qui ne comprends pas pourquoi ça ne me fait plus d'effet, et m'injecte un produit différent. Qui me coupe toute sensation dans les jambes, je ne peux plus du tout les bouger, très désagréable. Mais qui malheureusement n'annule pas la douleur des contractions... Je souffre mais je me dis que c'est pour la bonne cause, tellement de bonheur à venir.

Vers 11h, je commence à ne plus gérer du tout. Je n'ai pas dormi ni mangé depuis la veille au soir, la péridurale marche couci couça, je suis crevée. Heureusement, la bonne nouvelle tombe : je suis dilatée à 10! "Dans 2h, vous tiendrez votre bébé dans vos bras!"

A 13h, je ne tiens pas mon bébé dans mes bras. La tête de la puce est mal positionnée, et descend très doucement dans mon bassin. La sage-femme tente une rotation manuelle, en vain. Je souffre terriblement. L'anesthésiste ne comprends pas pourquoi je n'ai plus aucune sensation dans les jambes, mais ressens tout à fait les contractions. Pas de pot. Elle me propose le masque, qui me soulage un peu. Je m'y accroche comme une huître à son rocher.

A 14h, on appelle le gynéco, qui entreprend de regarder "manuellement" comme est placé bébé. Il m'expliquera plus tard qu'en fait il cherchait l'oreille pour comprendre comment la puce se présentait. Je crie et pleure de douleur, et je m'en veux de ne pas réussir à être plus courageuse. Mon chéri me tient la main mais est tellement impuissant, je lis toute la détresse dans ses yeux. 

A 15h30, on m'annonce que je vais devoir pousser. Alors que je n'ai plus la moindre force, et que je n'ai toujours aucune sensation en dessous de la ceinture. J'essaie de toutes mes forces, mon chéri m'encourage, en vain. On va chercher la ventouse pour m'aider. Je sens qu'on tire sur la tête de mon bébé. Mais pas moyen, elle ne sort pas. Je m'épuise à pousser, mais je sens bien que ça ne va pas le faire. Ils sont de plus en plus nombreux autour de moi. Le gynéco est revenu, il me trifouille à nouveau, à nouveau je pleure de douleur. Je n'en peux plus, je suis à bout de force.

Finalement, on m'emmène au bloc, et moi qui n'en voulais pas je les supplie de me faire une césarienne. "Attendez madame, on va d'abord essayer avec les forceps en plus." C'est ma dernière chance, dernière poussée, si ça ne passe pas, c'est césarienne. Je réuni tout mon courage et donne tout ce que j'ai, et enfin, la puce est là sur mon ventre. Elle pleure presque tout de suite, je suis soulagée. Ils me la montrent, puis très vite l'emportent au chaud, près de son papa, resté à la porte du bloc.

J'ai gagné le gros lot : épisio + déchirure, et j'ai droit à presque une heure de couture. Je n'ai qu'une hâte : retrouver mon chéri et mon bébé. Enfin, vers 17h on me ramène dans la salle d'accouchement et je découvre notre merveille. Elle est tellement parfaite. Toute en longueur, de longs doigts, de grands pieds, je me demande même comment elle rentrait dans mon ventre!! Le plus beau bébé du monde, en toute objectivité bien sûr.

On se fait un gros câlin à trois. La vague de bonheur me submerge. Enfin, le pire est derrière nous.

Ou pas...

12 commentaires:

  1. Aie aie aie, ça ne se passe pas toujours comme on aimerait.... En tous cas tu as été très courageuse pour tenir tout ce temps en souffrant, et réussir à sortir cette petite merveille ! Encore une fois félicitations ! Ta dernière phrase laisse présager des complications, j'espère que quoi qui ce soit passé, vous allez bien désormais et profitez de votre nouvelle famille ! Des bisous !

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  2. Félicitation pour ta petite fleur. Son arrivée parmi nous n'a pas été simple pour toi comme pour elle. Ta dernière phrase m'inquiète un peu, j espère que rien de trop grave ne vous est arrivée. Pouponnez bien.

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  3. Ah la la, rien n'est épargné aux pmettes décidément ! Tu as été très courageuse, vraiment. Cet accouchement a eu une fin très heureuse mais on en devine les marques. Ayant eu une césarienne programmée (donc préparée mentalement), je peux imaginer le stress d'un tel suspens. Bises Florence

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  4. Je pleure comme une madeleine à la lecture de ton récit. Tu as été très très courageuse et c'est super chouette qu'elle soit enfin arrivée. Repose-toi bien ! Mais si la suite va bien se passer, en tout cas je l'espère de tout mon cœur !

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  5. Toutes mes félicitations. En tout cas, ton recit m'a fait froid dans le dos, j'accouche en juillet. C'est dingue je ne connais personne qui n'est souffert atrocement lors de son accouchement. En tout cas, ton anesthésiste avait l'air particulièrement mauvais quand même. Bises

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  6. Grib je suis vraiment très émue de lire ton récit..et même temps peinée que tu aies tant souffert..!
    Profite bien de ta jolie fleur..!Plein de gros bisous!

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  7. J'ai tellement hâte de la rencontrer cette petite fleur.
    Prends bien soin d'elle et de toi...
    Bisous.

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  8. DNLP a poussé le vice à te faire une dernière épreuve mais tu as relevé ça avec brio..gros bisous profite enfin de ta merveille

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  9. Dur arrivée... en espérant que ton "ou pas" n'est juste que la conscience que dans la vie le pire comme le meilleur peur arriver... Rien de plus je l'espère... Je vous embrasse !

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  10. Eh ben dis donc moi qui suis une angoissé de laccouchement alors que je suis tjs pas enceinte ca donne envie tout ca ...ma pauvre enfin maintenant pouponne bien mais jaime pas la fin de ton post ...jespere rien de grave bises lili

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  11. Gribouillette, merci pour ce récit, je l'attendais ce post. Accouchement difficile mais quel bonheur à la fin. Je suis en pleur car dans quelques jours, je vais à mon tour vivre ce moment, la rencontre avec mon fils après cette longue attente. J'espère que tu es bien entouré pour pouvoir récupérer. Bises.

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  12. Bonjour Gribouillette
    Toutes mes félicitations pour la naissance de ta petite pâquerette ;-) quelle magie, quelle joie et bonheur intense que celui de devenir parents....
    Ma petite grenouillette est née elle aussi le 6 février à 16h01 pour notre plus grande joie :-) décidément nos parcours se seront ressemblés jusqu'au bout...`profites bien de ces moments si exceptionnels et intenses
    Bises
    Jaunnedoeuf

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