mercredi 4 mai 2016

Pause

J'avais dit...
... que je ne serai pas de celles qui ne vivent qu'à travers leur enfant.
... que je veillerai à ce que mon homme prenne sa place de père.
... que je ne laisserai pas mon couple de côté.
... que je ne m'oublierai pas, moi non plus.

Et puis je suis devenue mère. 

J'ai découvert l'amour fou, inconditionnel. Ma fille, c'est ma vie. Je m'extasie du moindre de ses progrès, m'inquiète du moindre de ses pleurs. Quand elle est heureuse, je le suis aussi. Quand elle souffre, je souffre avec elle. Nous sommes très fusionnelles, et c'est parfois dur pour mon homme de trouver sa place. Petit à petit, il parvient à prendre son rôle de père, mais c'est un travail de tous les instants de construire notre famille.

J'ai découvert ce que c'était d'être une maman active. De ne pas avoir une minute pour se poser. M'occuper de ma fille est un réel plaisir, et je passe beaucoup de temps à jouer avec elle. Mais pendant ce temps-là, le ménage, les lessives, les papiers, ne se font pas tout seuls. Donc dès qu'elle dort, qu'elle s'occupe toute seule, ou qu'elle joue avec son papa, j’enchaîne le plus efficacement possible les corvées. Ça devient compliqué de se dégager du temps pour s'habiller, se maquiller, s'épiler. Pour être féminine, il me faudrait une 25ème heure à mes journées! Pas facile dans ces conditions d’entretenir la flamme... 

J'ai découvert la fatigue, la vraie. Non parce qu'avant j'ignorais tout simplement ce qu'était la fatigue. Parce qu'on n'arrête jamais. De 6h15 à 23h. Jamais! Et le couple en pâtit forcément. On s'aime, mais on n'a pas le temps, ni l'énergie de se le montrer. En semaine, la soirée "entre adultes" commence à 20h15, quand Pâquerette est couchée. On se nourrit de ce qu'on trouve dans le frigo, on parle un peu de notre journée, et à 21h on s'écroule littéralement de fatigue devant la télé, ou directement dans le lit. 

Mais j'avais dit aussi...
... que jamais je ne la laisserai pleurer. 
... que ma fille passerai avant le boulot.
... que je savourerai chaque instant.

Et ça, je réussi à le faire tous les jours. Notre petite puce est très souriante et épanouie, malgré les misères qu'elle a pu subir, et je me félicite de m'être fait confiance, de l'avoir beaucoup portée en écharpe, de l'avoir bercée des heures durant, de l'avoir câlinée chaque fois qu'elle en avait besoin.

Je suis parvenue à m'organiser différemment pour ne travailler qu'à l'école, ou presque. Ce qui fait que quand je rentre à la maison, je suis disponible à 100% pour Pâquerette. Je ne me laisse plus polluer l'esprit par les problèmes du boulot, quand je suis avec ma fille, j'y suis pleinement, je profite de chaque moment. En semaine, je consacre mes soirées à jouer avec elle. Éventuellement je lance une machine, fait un brin de rangement si elle s'occupe seule, mais si elle réclame des histoires, des chansons, j'arrête tout pour m'occuper d'elle. Elle est ma priorité. Le ménage laisse à désirer, c'est vrai, mais tant pis! Elle ne restera pas petite tout le temps, et j'aurai bien le temps d'astiquer ma salle de bain quand elle aura 15 ans, et qu'elle me dira de lui lâcher les baskets!

Je n'ai pas respecté toutes les promesses que je m'étais faites, mais je trouve que j'ai tenu parole sur l'essentiel : rendre mon bébé heureux. Elle est devenue une petite fille de bientôt 15 mois, joyeuse et pleine de vie, qui rit aux éclats et fait le clown. Notre rayon de soleil.

***
Tout va bien dans nos vies aujourd'hui, et je pense qu'il est peut-être le temps de marquer une pause sur ce blog.

Bien sûr, je reviendrai. Bien sûr, j'aimerais donner un petit frère ou une petite sœur à Pâquerette.

Pour tout vous dire, avant d'accoucher, j'étais fermement décidée à ne pas reprendre la pilule après. Histoire de nous donner une chance, même si elle était infime, de concevoir naturellement. J'avais dans l'idée de laisser passer une petite année. Mais j'étais persuadée qu'il nous faudrait repasser par la PMA, et je ne voulais pas trop tarder. Pour que cette parenthèse douloureuse de notre histoire soit vite refermée. Car pour l'instant, je la considère encore comme ouverte. L'ombre de la PMA plane toujours au-dessus de ma tête.

Puis la naissance tumultueuse de notre fille, son passage en néonat, ses soucis de santé à répétition ont changé la donne. Mon homme a été traumatisé, pour lui c'était hors de question d'envisager un autre bébé tout de suite. Je me suis rangée à son avis, j'ai attendu quelques mois. Je pensais que ça pouvait aussi être bénéfique pour notre couple, qui avait été bien malmené. Prendre un peu de temps pour se retrouver avant de se lancer à nouveau dans l'aventure ne pouvait que nous faire du bien.

15 mois déjà se sont écoulés. Mon homme n'est toujours pas prêt. Quant à moi, je me suis habituée à une vie ou personne ne vous demande d'écarter les jambes pour un oui pour un non. Et j'apprécie! Du coup, j'ai encore moins envie de retourner en PMA. En même temps, je ne perd pas de vue mon insuffisance ovarienne, et mes 30 ans qui vont arriver cette année. Nous n'avons pas non plus un temps infini devant nous si nous voulons que d'éventuelles FIV fonctionnent à nouveau. Et peut-être même que ça ne remarchera jamais.

Dans 1 an? Dans 2 ans? Dans tous les cas je repasserai par ici, c'est sûr, pour vous raconter la suite de l'histoire.

En attendant, je ne vous oublie pas. Je vous remercie pour ces années de soutien, pour ces mots si doux quand j'étais au plus bas. Et pour celles qui attendent encore leur tour, je croise les doigts.

2 commentaires:

  1. Bon vent à vous alors ! .... avec une fille de 5 ans et un fils de 9 mois ... arrivés grâce à la pma ... je lis encore les blogs ! ... la pma ne nous quitte jamais ! A bientôt !

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