mardi 31 octobre 2017

Frayeur

Je me suis réveillée ce matin avec des douleurs caractéristiques de règles, très différentes des tiraillements que j'avais pu ressentir jusque là. En une fraction de seconde, le pire m'est passé par la tête. Je faisais une fausse-couche, c'était sûr. J'ai couru aux toilettes. Rien. Mais les douleurs restaient présentes. Et cette sensation que le sang pouvait se mettre à couler à tout moment. L'horreur. J'ai pris un Spasfon et j'ai attendu, comme résignée, que le ciel me tombe sur la tête.

Et puis, non, rien n'est tombée. Les douleurs ont disparu. Mon papier toilette est resté immaculé toute la matinée. Je me suis rendue à l'évidence, j'étais - jusqu'à preuve du contraire - toujours enceinte. Un immense soulagement m'a envahi l'espace de quelques secondes. Polochon allait bien, il était toujours accroché. Puis, très vite, l'angoisse est revenue. Je ne suis qu'à la veille de mes 5 SA, il reste tant de chemin à parcourir...

Je me sens tellement chanceuse que la première FIV ait fonctionné, que j'ai peur que tout s'écroule. On a plutôt l'habitude d'être du mauvais côté des statistiques dans notre petite famille. Mais non, pour une fois j'ai été celle qui tombe enceinte au premier transfert de la première FIV. Celle que j'ai envié tant de fois. Sensation bizarre. L'impression que je vais payer ce luxe insolent, d'une façon ou d'une autre. Et la culpabilité (oui ça faisait longtemps). J'ai presque envie de m'excuser d'être tombée enceinte si "facilement". 18 mois d'attente, 38 piqûres dans le ventre, une dizaine de prises de sang, quelques échographies, 1 anesthésie générale, presque 3 semaines d'arrêt de travail et 2000 km de routes de campagne. Si peu par rapport à ce qu'on a traversé pour avoir notre petite Pâquerette...

Ce deuxième parcours PMA a été si rapide, si facile, que j'ai l'impression que c'est trop beau pour être vrai, que ça ne peut pas être déjà terminé, et que, forcément, il va y avoir un couac.

Et de manière tout à fait contradictoire, une partie de moi est persuadée que tout va bien se passer. Que c'est notre tour d'avoir de la chance. Que tout ira bien. Et, bien malgré moi, je me projette déjà beaucoup. Trop sans doute. L'autre soir par exemple, du fond de mon lit, j'étais en train de refaire mentalement l'agencement des meubles pour la future chambre du bébé.

Parce que oui, on va peut-être avoir un bébé. Et ce "peut-être" est difficile à supporter, j'oscille sans cesse entre espoir et défaitisme, entre bonheur et déprime. Les classiques montagnes russes de toutes les PMettes...

Je refais une prise de sang jeudi, la dernière normalement, et j'espère être rassurée, au moins pour quelques jours...

3 commentaires:

  1. Je trouve ces premières semaines tellement dures que je comprends bien ta frayeur ! Pour ma deuxième fille j ai été confiante à peine 2 petites semaines après le premier test positif, puis des saignements ont débarqués sans avoir été conviés, sur un décollement du trophoblaste, et là ça a été le sommum de l angoisse pendant plusieurs semaines... Et pourtant aujourd'hui elle est bien là, toute en forme et toute belle ! Bon courage à toi, tout ça ne sera bientôt je l espère qu un "mauvais" souvenir et tu seras de nouveau rassurée

    Mimo

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  2. Un joli taux demain !
    Courage, Gribouillette pour ces premières semaines toujours angoissantes.
    Bisous,
    Lily.

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  3. Je croise pour ton taux ma belle <3 tiens nous au courant !Pour ton sentiment ..j ai connu un peu le meme genre de pensée pour la deuxième (qu une fc, tombée enceinte facilement,pas de rciu pour l instant..) tout est plus "simple" que pour mon Fils pour l instant (clover)..mais tu as raison peut être que l on peut basculer du côté de la chance..on a le droit..je te envoie tout un champ de trèfles !

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