lundi 16 janvier 2023

Pour une petite cuillère

On ne fait pas un deuxième enfant pour "réparer" ce qu'on n'a pas vécu ou mal vécu avec le premier.
Mais quand même.
Naïvement, j'espérais que l'arrivée de petit Charlie serait plus douce que celle de Pâquerette. 
Raté. 

L'accouchement a été tout aussi catastrophique, dire que certaines parlent du plus beau jour de leur vie. Erreur médicale dans les deux cas, énormément de souffrances, d'angoisses, et à chaque fois je n'ai pas pu m'occuper de mes bébés comme j'aurais aimé pouvoir le faire. Ça restera un éternel regret, car il n'y aura jamais d'autre accouchement. Et tant mieux, je suis traumatisée.

La première année de Pâquerette avait été si compliquée, entre son RGO, son angiome ulcéré, les opérations, les médicaments, un bébé très inquiet qui ne dormait que sur moi... Je me disais que ça ne pourrait pas être pire avec Charlie.

Effectivement ce n'est pas pire. Mais ce n'est pas mieux. Mise en place de l'allaitement difficile, torticolis donc suivi kiné, gros RGO pour lui aussi (comique de répétition) puis quand j'ai enfin récupéré un bébé apaisé, bronchiolite n°1 suivie de bronchiolite n°2, et pour finir un diagnostique d'asthme du nourrisson. Un traitement de fond (un de plus!) mis en place, bonjour le Flexotide! 

Nous avons découvert ce week-end un des effets secondaires de ce médicament... un bébé très très énervé, surtout le soir. Les nuits n'étaient déjà pas faciles, en gros ça fait 6 mois que je n'ai pas fait une nuit complète, mais au moins depuis quelques temps les réveils étaient plus courts, et bébé plus facile à rendormir. Dix petites minutes de bercements, ou une tétée de 20/30 minutes et hop au dodo. Maintenant c'est jusqu'à deux heures qu'il nous faut pour rendormir notre petit insomniaque! Complètement agité, il pose sa tête contre nous comme pour s'endormir, mais très vite la retire, bat l'air de ses mains, nous agrippe, nous griffe... complètement surexcité. 

Nous sommes censés lui donner ce traitement tout l'hiver. Joie.

Et moi je suis à la limite de l'hôpital psychiatrique. Ou de la prison, c'est selon, tellement j'ai envie de le jeter par la fenêtre. 

La nuit de vendredi à samedi a été particulièrement horrible, avec un bébé qui a dormi par tranches de 30 minutes jusqu'à 2h30. Puis plus du tout pendant 2h. En me recouchant à 4h30, j'étais tellement épuisée et à bout de nerf que je n'ai pas réussi à me rendormir, préférant me tourner, me retourner, et broyer du noir. Dire que la reprise du boulot approchait, mais comment j'allais faire pour survivre? Puis je me suis mise à avoir faim, n'ayant pas mangé grand chose la veille au soir.

A 5h30, je me suis dit que je n'arriverais pas à dormir un tant soit peu si je ne mangeais pas quelque chose. Je me suis donc levée et, à tâtons, et surtout en faisant le moins de bruit possible pour ne pas réveiller Charlie enfin endormi, j'ai grignoté quelques amandes, et sorti un yaourt du frigo. Mais j'avais beau fouiller et farfouiller dans le tiroir le plus doucement possible, pas moyen de trouver une petite cuillère. J'ai allumé la lumière pour m'apercevoir qu'il n'y en avait plus.

Et c'est bête, mais j'ai fondu en larmes. Pour une petite cuillère. Ou plutôt pour tout ce que je viens de vous raconter. J'ai sangloté toute seule, en mangeant mon yaourt avec une cuillère à soupe, au milieu de la nuit. 

Dormir. J'ai juste besoin de dormir.

Oui, un jour ça passera. Mais pour le moment, franchement, c'est dur.

7 commentaires:

  1. Bonjour,
    Franchement, je vous plains et je vous comprends. Mon BB (devenu bien grand) a aussi été dur la nuit mais pas de problèmes de maladie. Parfois on le laissait pleurer parfois c'était un change de plus ou un biberon de plus. C'est vrai qu'on est désemparée et quand j'allais à la clinique des nourrissons on me disait que tout allait bien. Alors supportons mais pas facile.
    Je ne connais pas le Flexotide mais diminuez la dose mais si Charlie a de l'asthme pas facile on a peur de l'étouffement. Enfin on peut se tourner de n'importe quel côté on ne sait toujours pas comment faire.
    Puis avec le temps qu'il fait c'est pas l'idéal non plus.
    ENFIN j'espère que vos problèmes vont arrêter sous peu. Ils ont assez duré. Vous avez droit à de bons moments.
    BISOUS Affectueux.
    ODILE 67.




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  2. On a beau savoir que ça passe, ça reste difficile. J'ai 4 enfants et pour le dernier, je savais qu'il fallait serrer les dents pendant 2-3 ans. On dit qu'on oublie, ben non, je me souviens... Bref, je t'envoie mon soutien en cette période difficile.
    Maminechat

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  3. Bonjour. J'ai une fille de deux ans et demi, qui a toujours été en parfaite santé (je mesure cette chance immense), mais qui ne dormait pas, ou mal. C'était horrible. Je sais que ça passe, je sais qu'il y a pire, je sais que c'est normal. Mais c'était juste horrible. Ces matinées à aller au travail en ayant dormi 4h, ces soirées-zombies avec mon compagnon où nous n'avions pas l'énergie pour parler ou être vraiment ensemble, ces phrases de mes parents qui partaient certainement d'un bon sentiment mais qui ne m'aidez en rien ("nous, on vous mettez dans le salon, on fermait toutes les portes, on n'entendait plus les pleurs et vous vous endormiez d'épuisement" ; "il faudrait lui montrer qui c'est le chef !"), ces phrases de mon conjoint qui partaient certainement d'un bon sentiment mais qui ne m'aidaient pas plus ("mais on a un bébé, on est fatigués... c'est pas un drame, c'est juste normal !"), toutes ces minutes à faire des allers-retours dans les couloirs en me disant que franchement, j'étais plus heureuse avant cet enfant ! Donc pour revenir à votre conclusion, je suis tout à fait d'accord avec vous : C'EST DUUUUUR !!!!!

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  4. Et pour finir mon commentaire précédent, je n'ai pas de conseils particuliers à vous donner car dans ces cas-là en général on a tout essayé... Mais je vous adresse plein de pensées positives et je vous souhaite de tout coeur des plages de sommeil les plus longues possibles !

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  5. et une dernière chose (après j'arrête, promis !). L'hôpital psychiatrique et la prison, j'ai envisagé ça des nombreuses fois également. Est-ce que ce sont des pensées qui vont et qui viennent ? Ou est-ce que ce sont des pensées qui s'accrochent et qui sont envahissantes ? Dans le dernier cas, n'hésitez pas à prendre RDV avec un professionnel bien formé à ces problématiques, personnellement ça m'a sauvé... et il ne faut pas minimiser les risques sur notre santé non plus !

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  6. Bonjour,

    J'espère que les nuits passent de mieux en mieux avec votre tout petit.
    BISOUS Affectueux.
    ODILE 67.

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  7. J'espère pour vous que vous dormez mieux. Sinon n'hésitez pas à vous faire arrêter, vous le méritez et votre famille aussi. Prenez soin de vous. Si vous avez un doute sur votre legitimité (quel que soit le sujet) imaginez ce que vous diriez à votre meilleure amie si elle vivait la même chose que vous et appliquez le pour vous et en toute bienveillance. Vous méritez votre propre soutien et votre amitié. Bon courage et toute ma compréhension. (une maman traumatisée par le RGO et l'absence de nuits complètes pendant 13 mois. Je me suis enfin prise au sérieux quand j'ai failli provoquer 2 accidents de voiture en 3 jours.)

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