dimanche 30 septembre 2012

Coup de vieux, coup de coeur

Hier, c'était les 60 ans de ma tante, la grosse réunion de famille, avec une tripotée de cousins et de cousines. Surtout des cousines, famille de filles oblige! Pas moins de 11 cousines, 11 petites cousines et 1 arrière petite cousine! Contre seulement 3 cousins et 5 petits cousins. Autant dire que chez nous, les garçons ne font pas le poids! J'étais très heureuse de les voir toutes et tous, mais une rencontre m'a particulièrement touchée...

Quand nous étions petits, avec mon frère, nous passions beaucoup de temps chez ma tante. Ses filles étaient grandes, et nous étions les petits derniers de la famille, elle était pour nous (et elle est encore) la grand-mère que nous n'avons pas eu. Et chez elle, terre d'accueil pour bambins désœuvrées, il y avait souvent 2 petits bonhommes, ses neveux du coté de con mari (mais pas nos cousin à nous, donc). Au tout début, j'avais 9 ans, ils avaient 2 et 3 ans, et je suis tombée raide dingue d'eux. C'était mes bébés, je passais mon temps à m'en occuper et jouer avec eux. C'était deux petits campagnards qui n'avaient pas froid aux yeux, vivaient toujours dehors, grimpaient sur les tracteurs de leur père, et faisaient les 400 coups. 

Ils étaient un peu livrés à eux-même, un peu en manque d'affection, il m'adoraient, et je leur rendais bien. Je me suis énormément attachée à eux. Ça a duré quelques années comme ça, et puis, petit à petit, les visites se sont espacées. Ils me manquaient. J'avais 12 ans, j'étais au collège, mes copines ne parlaient que de boys-bands, et moi dans ma chambre, je n'avais pas de poster des 2be3, mais des photos des deux petiots. Je me rappelle en avoir pleuré plusieurs soirs, avoir supplié ma mère de m'emmener chez ma tante pour que je puisse les voir. Je me rappelle encore de sa réponse : "Mais ce ne sont pas tes enfants!!"

Et puis, de l'eau a coulé sous les ponts, j'ai revu les petiots de moins en moins souvent, au gré de réunions de famille. A chaque fois ils avaient énormément grandi, mais ne m'avaient pas oublié.

Puis ma petite cousine, ma petite puce d'amour est née, elle est devenue mon soleil, et a occulté tout le reste. Ou presque. Car je n'ai jamais oublié les petits bonhommes... et hier, ce sont eux que je cherchais des yeux, dans la foule des cousins cousines...

Et quand j'ai vu arriver deux grands gaillards, je les ai tout de suite reconnus. Quelle émotion! Mon cœur en faisait des sauts périlleux! Mais quel coup de vieux aussi! Ils ont 19 et 20 ans, sont en fac de droit pour l'un et fac de médecine pour l'autre. "Je veux faire chirurgien pédiatrique. Avec les petits."

"Ça c'est grâce à toi. Tu t'occupais bien de nous."


4 commentaires:

  1. C'est super quand tu vois que pour eux aussi cette relation était hyper importante, et que tu les as énormément marqués, dans le bon sens.
    J'avais moi aussi un petit bonhomme comme ça dans ma vie que j'adorais - un peu mon 'petit frère', mais fils d'amis de mes parents, 6 ans de moins que moi (et qui avait aussi des grandes soeurs avec qui j'étais très amie) - le plus étrange quand on s'est mis en couple avec mon mari, ça a été de me rendre compte qu'il avait quasiment le même âge que mon 'petit frère'...! :)

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    1. C'est exactement ça! J'ai été super émue, déjà qu'il se rappelle de moi, et qu'en plus il me dise ça.

      J'ai raconté l'histoire à Chouchou, qui n'a pas trop compris en fait (ah, les hommes!) et ça m'a ramené à mes années collèges-lycée, où je me sentais si différente des autres et à coté de la plaque...

      Du coup, avec ton témoignage, je me sens moins seule!

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  2. je viens de parcourir ton blog, très bel article !

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