dimanche 21 octobre 2012

Déceptions


Ce week-end n'a été qu'une succession de déceptions. En fait, je crois que j'en demande trop à mon entourage. J'attends de certaines personnes d'avantage que ce qu'elles peuvent me donner. Moi-même, avant de traverser cette épreuve, est-ce que j'étais capable d'être à l'écoute des problèmes des autres? Je crois que oui, mais pas autant que maintenant, c'est une certitude. J'écoute d'avantage mes amis, j'écoute "mieux" surtout, et je m’investis d'avantage dans la relation. C'est pour ça que je disais, dans un précédent article, que l'infertilité ne m'a pas seulement changée "en mal". Seulement, je suis devenue plus exigeante, non par choix mais par nécessité. J'ai vraiment besoin de parler, d'être écoutée, et cette écoute je la trouve chez bien peu de personnes.


Ce week-end, j'ai revu une amie de longue date : Madame Prof. La distance nous a séparé mais nous nous parlons régulièrement au téléphone, et essayons de nous voir 2 ou 3 fois par an. J'étais enchantée de la voir, mais elle n'avait que peu de temps à me consacrer dans son emploi du temps de ministre. En gros, de 15h30 à 18h. Soit, ce n'est pas grave, on aura le temps de papoter. Et bien je n'ai pas pu en placer une! Je me suis d'abord intéressée à son boulot, puis à son chéri, et à leur maison qu'ils sont en train de construire. Elle m'a montré dans le détail sa future cuisine, m'a expliqué quelles peintures elle choisirais et pourquoi, et je me suis réellement réjouie pour elle.

Mais jamais elle ne m'a retourné les question. Ou alors, quand elle le faisait et que j'essayais de parler, elle me coupait la parole presque immédiatement pour enchainer sur elle. J'avais l'impression de mener un combat pour pouvoir terminer une phrase. Usant. C'est une amie qui a toujours eu ce rôle de "leader" et qui a toujours beaucoup monopolisé l'attention. Mais sachant qu'une amie commune lui avait parlé de mes problèmes, je pensais qu'elle serait un peu plus à l'écoute. Alors que la fin du rendez-vous approchait, j'ai fini par placer, au pas de course, que j'allais commencer les piqures dans 10 jours et j'ai expliqué très brièvement le déroulement et les contraintes de l'IAC. Et rien. Aucun mot d'encouragement, aucune remarque, aucune question. Elle n'a même pas semblé être un tant soit peu touchée, ou ne serait-ce que "concernée" par ma situation. Ça m'a fait l'effet d'une douche froide. Je crois que je ne suis pas prête de la rappeler...


Dans le même week-end, nous avions une soirée avec les amis de mon chéri. J'ai un peu de mal avec les filles de la bande qui, dans ces soirées, ne font que boire, fumer, beugler, et comparer leur vernis à ongle. Seules deux filles sont un peu moins superficielles et un peu plus sympas, je m'entends bien avec elles. Ce ne sont pas des amis, juste des copines. Il n'empêche, j'attendais d'elles un minimum de considération, surtout pour l'une d'entre elles, enceinte jusqu'aux yeux et au courant de notre parcours.

Pendant toute la soirée, je lui ai posé des questions et elle s'est fait un plaisir de me raconter comment ça se passait pour elle au boulot, de me décrire la future chambre de bébé, de me montrer la dernière écho, de se plaindre des prises de sang... et j'ai écouté. Mais à moi elle ne m'a rien demandé. Rien. Et je ne parle même pas de la PMA, c'est vrai que c'est un sujet sensible, mais elle aurait au moins me dire "Alors, comment ça se passe à l'école"? Ce qui fait qu'on n'a parlé que d'elle et de son futur bébé. Moi je m’intéressais à elle, mais ce n'était apparemment pas réciproque...


Est-ce que c'est moi qui fait une fixette ou les autres qui vraiment, ne pense qu'à leur petit nombril??


9 commentaires:

  1. Coucou,
    Non, ce n'est pas toi, rassure toi... Depuis notre début de parcours en PMA, j'ai été déçue moi aussi par des proches, par des gens dont je pensais qu'ils sauraient se montrer présents, à l'écoute, ou trouver les mots, s'intéresser réellement à notre situation... Et non...
    J'ai envie de te dire que deux choses... C'est dans les épreuves que l'on sait qui sont nos amis, les gens sur qui l'ont peu compter. C'est aussi dans cette épreuve que tu peux juger de la capacité de tes proches à évoquer ce sujet douloureux. Un sujet désagréable pour certains, qui les renvoient à des choses intimes, personnelles qu'ils n'ont pas envie d'évoquer.

    Pense à toi, essaie aussi de te préserver et n'hésite pas à dire ce que tu ressens à certains. Perso, c'est ce que j'ai fait. Ca a valu une grosse explication avec ma meilleure amie notamment, mais ça va mieux depuis. Pour les autres, je prends des distances, je prends note...

    Bises

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    1. Merci pour ton gentil message. :)

      Pour ce qui est de s'expliquer avec mon amie, j'ai pas eu le cran. Et puis j'ai estimé qu'elle SAVAIT que j'allais "mal". Le mois dernier, suite à une conversation avec une amie commune, elle m’appelait pour me dire qu'elle ne se rendait pas compte que c'était si "grave", qu'elle était là pour m'écouter, blabla...

      Mais je me rends compte qu'elle se "forçait" sans doute? Ou alors, le fait que je parle de la PMA avec une certaine désinvolture lui fait croire que ça ne me fait ni chaud ni froid?

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  2. j'ai vécu ça un paquet de fois. jje me souviens d'avoir passer la soirée chez un couple d'ami dont la nana était enceinte jusqu'aux yeux. des heures à parler de grossesse et accouchement contre trois phrase sur notre parcours PMA. Et encore j'avais l'impression que ça leur arrachait la gueule.
    Pendant longtemps, les gens ne nous en parlaient pas. Mais avec le temps, ils ont fini par poser des questions et maintenant, ça fait partie de la conversation normale. Mais ça prend du temps. je pense que'une partie des gens s'en foutent et l'autre est gênée. La PMA c'est aussi l’occasion de faire du tri dans ses relations.

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  3. Madeline, pour le tri dans les relations, j'avais déjà commencé, mais là ça continue...

    Heureusement qu'il y a aussi des belles surprises, des personnes qui se révèlent être des super amies au bout du compte.

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  4. C'est dingue... Pauvre Gribouillette, comme si déjà c'était facile d'amener soi-même le sujet et d'en parler avec des personnes qui ne vivent pas cette galère-là. Je pense aussi qu'il y a une grande part de gêne chez ceux qui ne posent pas de question. Mais quand toi tu t'ouvres pour en parler, tes amis doivent t'encourager à continuer et pas te couper la parole pour te parler de couleurs de tapisseries.
    Quant aux greluches pas sympa qui t'ont snobée pendant la soirée, laisse les donc avec leurs vernis à ongles de toutes façons elles n'auraient rien compris !
    Quand je rencontre une nouvelle personne, je fais toujours attention à la répartition de la conversation. En général, je fuis ceux qui ne savent pas la faire rebondir et se contentent de me répondre. Ce manque de curiosité des autres c'est le premier signe d'égoïsme, ça craint...

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    1. Merci^^

      La répartition de la conversation, je n'y prêtais pas attention avant, mais depuis que j'ai besoin de parler, je ne vois que ça!

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  5. Ah ma chère.. ton amie qui ne parle que d'elle me fait penser à l'une des ex miennes. C'est aussi drôle car c'est justement l'objet de mon post de ce matin. Bref, ex amie car après lui avoir dit, tout comme toi, rien. Alors je ne lui en parle plus. La dernière fois elle m'a demandé, non pas pour que je parle de moi mais bien pour qu'elle me parle d'eux et d'où ils en sont dans leurs projets bébé. La connaissant désormais et l'ayant deviné, j'ai répondu "ca avance" et la discussion sur ce sujet s'est arrêté là. C'est con, mais protège toi,tu n'a pas besoin de trainer des boulets en plus que ce que tu as déjà. Ca fait mal de finir des relations comme çà, e sont de grandes déceptions, mais je pense désormais que c'est un mal pour un bien.

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    1. Oui mais ça me déçoit car nous sommes amies depuis 8 ans...
      Mais il est vrai, maintenant que j'y repense, qu'elle a toujours été comme ça. Et moi je m'en accommodais. Maintenant, il n'en est plus question.

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  6. C'est dans les plus dures épreuves que l'on reconnait ses vrais amis, cette phrase prend tout son sens dans nos parcous.
    Je pense aussi qu'il y a 2 clans, ceux qui s'en foutent et ceux qui sont gênés, difficile pour nous de savoir dans quel clan se trouvent les personnes.
    J'ai tellement été deçue aussi, par les soit disant amis, famille, etc ...
    J'ai aussi dans mon entourage, des personnes qui ne sont "présentes" que lorsqu'il y a du positif dans notre parcours, mais pour le reste, que dalle!!!
    Pour l'instant, je fais avec (ou sans soutient), ma patiente a atteint sa limite.
    Cela me rappelle une anectote d'il y a quelques mois:
    Mon mari était partie faire 2/3 courses au supermarché, moi je n'y étais pas allée.
    Il croise une ancienne amie, qui commence à lui parler, etc, vient le moment où elle demande de mes nouvelles. Mon mari lui dit clairement que je reste cloitrée chez moi, à ne plus vouloir sortir, ne plus vouloir voir du monde. Et elle répond "il faudrai que je l'appelle" (en parlant de moi).
    Humm.... ça doit faire 7 ou 8 mois que j'attend l'appel! Effectivement, elle ne pense qu'a elle même....
    Je prends mes distances, pour me proteger de tout ça, et ça me conforte dans mes idées, car personne ne vient "me chercher", c'est que je ne dois pas compter...


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