dimanche 3 février 2013

C'est déjà ça

La famille B. n'a pas répondu à ma carte de bonne année. J'y avais pourtant mis tout mon coeur dans cette carte, leur rappelant les bons souvenirs et leur disant que je pensais toujours à eux. Mais je n'ai rien reçu en retour. Ni petit mot, ni dessin des enfants. C'est normal après tout, ils ont leur vie maintenant, et je n'en fait plus partie. Presque 4 ans que j'ai arrêté de les garder. Une éternité.

Ils me manquent. Materner, ça me manque. J'ai passé le plus clair de ma jeunesse à m'occuper des enfants des autres, entre mes cousins et les petits B, j'avais toujours un bébé dans les bras, je n'arrêtais pas et j'étais comblée. Mon quotidien, c'était la sortie de l'école, les jeux, les bains, le bib du petit, le jambon-purée des grandes, l'histoire du soir, le bisou de bonne nuit. Et les câlins surtout, j'étais si proche d'eux. Et puis, soudain, tout s'est arrêté. Mes cousins ont grandi, j'ai cessé de garder les petits B. Au début ça a été très très dur, et puis je suis entrée dans la vie active, j'ai construit mon couple, je n'ai pas vu le temps passer. Jusqu'à ce que l'envie de bébé revienne au galop. Le mien cette fois-ci. Celui que je ne serai jamais obligée de quitter. Sauf que bébé ne vient pas, et moi je dépéris. 

Les mômes, ça a toujours été ma raison de vivre, c'est pour ça que j'ai voulu faire instit. Mais gérer 25 petits dans une classe, c'est à des années lumières de la relation exclusive que nous avions tissée, mes trois petits B et moi. Et c'est bien normal, ce sont mes élèves, ils sont là pour apprendre, pas pour être maternés. A l'école, il y a tellement de contraintes à faire respecter. Rester assis, faire son travail, écouter la maîtresse, apprendre la vie en collectivité. Je dois beaucoup me fâcher, ordonner, punir. Mais il y a aussi tous ces moments où on chante ensemble et où je vois leurs yeux briller. Les gros chagrins à consoler. Les bisous magiques sur les bobos. Les réveils ensommeillés de la sieste, la marque du drap sur leur joue ronde, le cheveu en bataille et le doudou à la main. Les "Regarde maîkresse ce que je fais!!" dans la cour de récré. Leur petite main dans la mienne. Et ceux qui se jettent sur moi le matin.

C'est bien peu, quelques miettes. Mais c'est déjà ça.

6 commentaires:

  1. C'est vrai, c'est déjà ça... Et en même temps, c'est parfois difficile de s'occuper des enfants des autres. Des fois, je me surprends à penser que j'aurai peut-être envie de changer de métier, si je n'ai pas d'enfants à moi... Faut dire que l'an dernier, j'avais des 6e. Souvent, ça me serrait le coeur de les voir. Ils étaient si rigolos !

    Pour ce qui est de la famille B., ils sont peut-être encore en train de chercher une carte de voeux assez belle pour te l'envoyer !!! ^^
    Elle peut encore arriver...

    Bises et bon courage pour la semaine qui vient.

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    1. C'est vrai que parfois c'est difficile de côtoyer tous ces enfants et de ne pas en avoir, à soi.

      Quant à la famille B, j'y crois pas trop, mais l'espoir fait vivre...

      Merci pour ton gentil commentaire en tout cas.

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  2. Ma petite Gribouillette, j'espère que très vite une petite main faite de ta chair se glissera dans la tienne pour écraser ton chagrin à toi. C'est dur, pour les B. mais ce qui reste certain c'est que malgré l'absence de carte, ils se souviendront toujours de toi. Mon amie Madame Loutre a eu une nounou pendant toute son enfance. Elle a cessé de lui donner des nouvelles depuis longtemps, mais elle nous parle souvent d'elle (et elle regrette d'avoir coupé les ponts).
    Bisous

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    1. Merci madame Pimpin, tu m'as mis les larmes aux yeux.

      Je ne sais qu'ils ne m'oublieront pas totalement, j'ai partagé tellement avec cette famille, je suis même dans les albums photos!
      Mais j'aurais tellement aimé recevoir un petit signe de leur part!

      Bref, c'est la vie...

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  3. Oh jolie Gribouillette... Tu sais, mes nounous, je ne les oublierais jamais... J'en ai même revu une 20 ans après... Tu leurs a offert une sécurité, beaucoup d'amour et ils s'en rappelleront, j'en suis certaine... Attends peut être un peu, ils te répondront peut être plus tard?
    C'est dur ces séparations... Moi aussi les petits qui me furent important me manquent tant...
    J'espère que bien vite ton enfant prendra toute la place de ton coeur, d'une manière qui te dépassera comme jamais :)
    Je t'embrasse

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