Régime?

Il y a deux mois, j'ai commencé un régime. Moi, G. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais! J'ai toujours trouvé que c'était un truc de fille. Mais au sens péjoratif du terme. Au sens fifille girly-superficielle t'as vu mon super beau verniiiiiiiiiiiiiis! Le diktat de la minceur, les photos de star retouchées, les régimes hyperprotéinés et mauvais pour la santé, l'anorexie des jeunes filles, bouh, pas bien. Tout ça dans le même panier. Moi? Un régime? Il n'en était pas question! Moi qui levait les yeux au ciel devant les gros titres des magasines féminins, plus aguicheurs les uns que les autres : Maigrir sans se priver. Perdez 2 kg en 1 semaine. Moins 5 kg avant la plage. Etc... Moi qui écoutait avec condescendance ma mère, ma cousine, ma copine me relater leurs efforts pour ne pas craquer. Je me pensais au-dessus de tout ça. Il me suffisait de manger de tout, équilibré, et puis voilà.

Quelle arrogance, quand on y pense! C'est facile de penser ça, quand on est bien dans son corps, bien dans sa peau, bien dans ses baskets. C'est facile de juger les filles au régime, quand on a un ventre qui descend tout droit de la poitrine aux hanches. Quand on n'imagine pas leur souffrance. Cette souffrance, je l'ai découverte il y a peu en fait. Un beau jour, je ne suis plus rentrée dans mes jeans. La faute aux piqûres, oui, peut-être, mais aussi à de mauvaises habitudes installées, pour compenser ce manque d'enfant sans doute. J'ai toujours été gourmande, mais là j'avais franchi un seuil. Ce n'était plus de la gourmandise, c'était une volonté de me remplir, et en quelques sortes de punir ce corps infertile. J'engloutissais des cochonneries sans pouvoir m'arrêter. Alors que je n'avais même plus faim. Ça me dégoutait. Je me dégoûtais. Mais je continuais.  

Je n'ai pas pris énormément de kilos, mais suffisamment pour commencer à perdre confiance en moi. A me sentir mal dans mes vêtements. A ne plus supporter mon image dans le miroir. 

Alors j'ai dit STOP. Il fallait casser cette spirale et recommencer à manger sainement. Un rééquilibrage alimentaire s'imposait. Au début, j'ai voulu me débrouiller toute seule. Il suffisait de limiter le pain, le fromage, et d'arrêter de grignoter entre les repas. Mais j'avais beau savoir ce qu'il fallait faire, j'étais incapable de l'appliquer. J'étais devenue accro au sucre et j’enchaînais les craquages alimentaires. Je devais trouver quelque chose de plus cadré, qui "m'oblige" à faire attention. Un régime quoi!

Et puis j'ai (re)découvert Weight Watcher. Et moi qui avait toujours cru que c'était un régime pour vieilles mémères, j'ai changé d'avis. En fait, Wetwet, c'est pas si mal. Déjà, ce n'est pas un régime restrictif, c'est plus un rééquilibrage alimentaire. Et on peut manger de tout, et même du chocolat, ouf! La perte de poids n'est pas fulgurante, mais au moins on perd doucement mais sûrement, sans effet yoyo.

Alors je me suis lancée, sous l'oeil circonspect de mon chéri. Et je suis plutôt fière de moi. J'ai perdu trois kilo en deux mois, et sans avoir l'impression de me priver beaucoup. Et je revis. Je me sens mieux dans mon corps, dans mes jeans, dans ma peau. Cette petite victoire m'a redonné confiance en moi. Ce n'est plus la PMA qui a la main mise sur mon corps. C'est moi. Et en reprenant le contrôle de mon corps, j'ai l'impression d'avoir repris le contrôle de ma vie. 

Maintenant, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, et redoubler d'efforts pour perdre le petit kilo restant, et surtout ne pas reprendre derrière! C'est ce qui sera le plus compliqué.

Bref, je fais un régime.