mardi 16 décembre 2014

La troisième écho

Pâquerette se porte comme un charme. On a même pu voir son visage et sa petite bouche qui tétait dans le vide. Trop mignon. Cependant cette échographie que j'avais tant attendue laisse en moi un goût amer...

Nous sommes arrivés à 11h pétantes et 1/4 d'heure d'avance à l'échographie, distance oblige. Connaissant la patience légendaire de mon chéri, je lui ai proposé d'aller d'abord grignoter un petit truc à la cafet' de l’hôpital. Histoire de repousser un peu le moment le moment de gagner la salle d'attente. Il a décliné, tant pis pour lui, et à 11h02, nous étions sur nos fauteuils rouges, dans les starting-blocks...

A 11h15, heure de notre rdv, le couple qui était là avant nous est appelé. Ça commence bien, ronchonne mon chéri... ils ont déjà du retard! J'essaie de le raisonner : C'est pas grave, à raison d'une demi-heure par écho, on passera vers 10h45. Mais il faut savoir que mon cher et tendre déteste les salles d'attente. Alors il commence déjà à tourner, virer, souffler, et clairement, il me saoule. C'est bon, on n'a rien à faire d'important après, on est samedi, y'a pas mort d'homme. Qu'est-ce que j'aurais dû dire, moi, quand j'étais PMette, que je me levais aux aurores pour me faire échographier vaginalement tous les deux jours, que je voyais l'heure tourner, et qu'après je devais retourner au boulot? Je les maudissais, ces femmes enceintes et leurs chéris qui soufflaient. Et je me suis promis de ne jamais faire pareil, si un jour je passais de l'autre côté. Quand on est enceinte, et que bébé va bien, on ne se plaint pas dans la salle d'attente. Point.

11h45, un autre couple arrive et s'installe. Mon chéri, à qui ma petite leçon de morale n'a fait ni chaud ni froid, continue de râler. "C'est bon, là, ça fait 1/2h! On n'a pas idée de faire attendre comme ça des femmes enceintes!" Il m'agace, j'essaie de l'occuper comme je peux. Pire qu'un gamin!

12h00, le couple qui vient d'arriver nous demande depuis combien de temps nous attendons, ce qui donne l'occasion à mon chéri de casser du sucre sur le dos du corps médical. Le chéri de la dame renchérit. Moi j'ai mal au dos, j'essaie de m'étirer mais je reste digne. Si ça prend du retard, il y a forcément une raison. J'espère que ce n'est pas grave.

12h15, mon chéri fait les cent pas, et moi j'ai de plus en plus un très mauvais pressentiment. C'est pas normal que ça dure 1h, il se passe quelque chose. Il doit y avoir un problème. Tu m'entends? Je te dis de te calmer. Tout à l'heure, les gens vont sortir en pleurant et tu te sentiras bien bête.

12h20, la porte s'ouvre. La dame sort, les larmes aux yeux et un mouchoir à la main. Son mari est décomposé lui aussi. Je lance un regard lourd de reproches à mon chéri, qui regarde ses pieds. Il y avait bien un problème. DNLP a encore frappé...

"Excusez-moi pour le retard, parfois il y a des annonces qui sont difficiles à faire" se justifie la sage-femme. "Allez, c'est à vous maintenant!"

Pâquerette va bien, mais je culpabilise quand je pense à ce couple...

Quand je pense à tous les couples qui, d'une manière ou d'une autre, sont malmenés par DNLP.

2 commentaires:

  1. Merci de penser à nous car par deux fois c'etait moi qui sortait les yeux embués de larmes après une écho qui annoncait déjà la fin de cette fragile grossesse...
    Ninouchette

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    1. De rien. Je pense que quel que soit le parcours (PMA, fausses couches...) on est toutes dans la même galère...

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