lundi 15 juin 2015

Pad'chance

Avant, j'étais comme tout le monde, je me perdais dans les couloirs du CHU. Je ne mettais un pied à l’hôpital qu'en de rares occasions, et quand je franchissais le seuil du bâtiment, j'étais saisie par cette sensation bizarre, d'angoisse, oppression. Personne n'aime les hôpitaux.

Aujourd'hui, et depuis bien longtemps, je ne me perds plus dans les couloirs de l’hôpital. Je ne fais plus trois fois le tour du site parce que je ne trouve pas l'entrée du parking P2. D'ailleurs, je sais qu'il y a un parking P2. Et un P3 aussi, mais qui n'ouvre qu'à 14h30. Je connais même des places de parking secrètes en cas de forte affluence. Je sais que ça ne sert à rien d’appeler en même temps les 4 ascenseurs. Ils sont centralisés, appuyer sur un seul bouton suffit. Et je jette un regard amusé aux visiteurs qui appuient frénétiquement sur les quatre boutons. Je connais par cœur les services PMA, Anesthésie, Prélèvement, Maternité, Néonat, et maintenant Pédiatrie. Je commence même à reconnaître des infirmières (tiens, celle-ci m'avait piquée pour FIV 1...). L’hôpital m'est devenu un lieu familier.

Et ce n'est pas normal. J'aimerais tellement en finir avec tout ce milieu médicalisé. M'échapper enfin, ne plus y remettre les pieds avant des années, et encore, juste pour aller rendre visite à une copine qui vient d'accoucher. Oublier.

Depuis que Pâquerette est sortie de néonat, je me suis efforcée d'oublier ces heures si difficiles, mais l’hôpital n'était jamais loin. Nous y sommes retournés plusieurs fois pour le suivi de son hématome sous-galeal (rdv pédiatres, prises de sang...) Le dernier rdv devait être le 5 juin, juste avant ses 4 mois.

Et puis... et puis Pad'chance nous a retrouvé.
Moi qui croyais qu'il nous avait enfin laissé tranquille. La PMA, l’accouchement catastrophe, la néonat, c’était suffisant à mon goût. Mais apparemment pas pour lui.

Notre petite fille enfin apaisée, souriante et curieuse, est devenue irritable, pleurant sans arrêt. La journée, il m'était impossible de la poser, et pendant presque 15 jours, nous avons enchaîné les nuits blanches, tentant d'endormir un bébé qui semblait souffrir. Jusqu'à comprendre la cause du mal. Certes, il y avait les gencives qui commencent à travailler, certes, il y avait le reflux. Mais pas que. Pâquerette a depuis la naissance un angiome situé en haut de la fesse. Tout à fait bénin. Sauf que le sien s'est ulcéré, ça arrive rarement. La faute à Pad'chance, qu'ils ont dit. La plaie est de plus en plus étendue et douloureuse pour notre petite puce. Quand je change le pansement, ce sont des hurlements à fendre l'âme. Je déteste devoir faire ça. Devoir malgré moi faire mal à mon bébé. 

Vendredi, nous sommes donc retournés au CHU pour une consultation avec un pédiatre spécialisé. Et le couperet est tombé. Il lui faut un traitement qui va accélérer la cicatrisation et la résorption de l'angiome. Traitement qui demande un bilan préalable (ECG, glycémie, consultation avec un cardio-pédiatre) et qui nécessitera un suivi régulier à l’hôpital. Joie. Je crois qu'on va pouvoir prendre une carte d'abonnement à l’hôpital. Mais ce n'est pas tout.
Il est préférable que Pâquerette subisse des interventions au laser pour accélérer la diminution de son angiome. Hospitalisation. Bébé à jeun. Anesthésie générale. Plus le pédiatre m'expliquait et plus je perdais pied. Pas encore, pitié! Je n'ai pas envie de voir mon bébé sur un lit d’hôpital.

Mais je n'ai pas le choix. Donc c'est reparti. Mardi, nous allons faire le check-up complet qui permettra à Pâquerette de commencer le traitement. Et mercredi, déjà, nous faisons la première intervention au laser. Je sais bien que ce n'est pas si grave. Mais je suis tellement dépitée que ma fille de seulement 4 mois doive encore subir tant de misères. Ce n'est pas juste. Si je croise Pad'chance, je lui casse la tête...

9 commentaires:

  1. Coucou ma belle, c'est déchirant tout ça.Je t'envoie du courage pour toi et pour ton amour de bébé.pensées et tout mon soutien

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  2. Ah la la, c'est vraiment la loi des séries pour les pmettes. On a souvent droit à un package. En tant qu'adulte, on le conçoit, même mal,mais pour nos bébés. Je suis vraiment désolée pour ta poupée, tout ce que tu écris sur l'hôpital est vrai. Cela aura au moins le mérite de "dédramatiser" le séjour, c'est un lieu connu pour toi et ça compte. Tu as raison sur l'over-médicalisation, je me surprends à procrastiner pour le dentiste etc... Il faudra du temps même si mes jumeaux ont déjà 18 mois. Pour eux, le suivi médical ne me pose pas problème mais pour moi, je reste sur la réserve. Je te souhaite beaucoup de courage et tiens nous au courant. Des bises Florence

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  3. ça me sert le cœur que Paquerette doive subir encore tout ça... Et toi aussi... Comme je te comprends... Il est question de juste poser des diabolos à Jade, mais l'idée de l'AG me terrifie... Après la neonat, ce genre de misère est encore plus douloureux à envisager... Plein de courage...

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  4. Pauvre choupette... Je penserai fort à elle, à vous mardi. Courage.

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  5. Tu dis "je sais bien que ce n'est pas si grave" - oui, certes, heureusement que ce n'est pas trop grave, mais bon sang, que ça doit être dur de devoir emmener sa toute petite fille pour une intervention à l'hôpital!! Bon courage à tous les trois, et vivement que tout ça soit derrière elle, derrière vous, que vous puissiez juste profiter de la vie, simplement...
    Gros bisou

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  6. Plein de pensées pour ta petite Pâquerette, et de courage pr vs 3!
    Bises

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  7. Merci beaucoup pour vos commentaires. :)
    L'intervention d'hier s'est bien passée, même si le personnel médical était nullissime...

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  8. Bonjour Gribouillette plein de courage a toi et ta petite pâquerette qui je suis sûre n en manque pas !
    Puisse l hôpital n etre bientôt qu un vieux et vilain souvenir !!

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  9. Je passe mettre un petit mot d'encouragement car j'imagine combien ça te fend le coeur, je n'ose imaginer si ma petiote devait en passer par tout ça... Heureusement dans cette galère, ta paquerette a une maman en or, des bras aimants bien serrés autour d'elle qui lui feront oublier toutes ces misères... Je t'embrasse.

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