jeudi 10 mars 2022

Sixième mois

Alors même que certains matins je pense avoir rêvé, et que je pose ma main sur mon ventre pour vérifier qu'il est toujours là, incrédule. Alors même que je n'arrive toujours pas à croire que ce bonheur va nous arriver, à nous, pour de vrai...

Le temps a fini par passer, et j'entame aujourd'hui mon sixième mois de grossesse. Si bébé naissait aujourd'hui, ce qui n'est pas du tout souhaitable, il serait viable, même si rien ne serait gagné. On a passé un cap. Dans quatre mois, il sera dans nos bras!

Je suis en train de vivre les moments dont j'ai tant rêvé. Depuis quelques jours, mon ventre commence à se déformer sous les coups de pieds de petit Charlie. Du bonheur en barre. Mon homme et Pâquerette peuvent maintenant bien le sentir à leur tour. J'ai tellement imaginé cet instant, quand ma grande fille poserait la main sur mon ventre rebondi pour sentir son petit frère ou de sa petite sœur. Magique.

Nous avons acheté la commode à langer, on nous a prêté un couffin, un parc, j'ai (déjà!) presque tous les vêtements en un mois et trois mois pour le début, bref même s'il reste beaucoup à acheter encore, ça commence à devenir concret! Cette troisième chambre, qu'il a été si difficile de vider, est en train de se remplir à nouveau d'affaires de bébé. Quand je passe devant, ce n'est plus la tristesse qui m'envahit mais l'espoir. J'ai hâte que nous puissions nous débarrasser du vieux clic clac pour aménager vraiment, et que mon homme commence la peinture. Petit à petit, la déco se forme dans ma tête. Du blanc, du lin, de l'osier, des couleurs naturelles. J'ai envie d'un cocon de douceur pour petit Charlie.

J'ai fait mon annonce à mes petits élèves, qui se sont montrés très mignons, à poser des questions, m'offrir des dessins "Félicitations maitresse", et même à me proposer des prénoms. J'ai repris le travail depuis presque deux semaines, et sans vouloir me plaindre, c'est difficile. Je suis plus vieille que pour Pâquerette, et ça se sent! Heureusement que ma puce est adorable, et me laisse me reposer une heure tous les soirs en rentrant, je pense que sans ça, je ne tiendrais pas le choc. 

J'ai de moins en moins la tête à l'école. Mes collègues me parlent de projets, de fin d'année, etc... mais à l'intérieur de moi, c'est comme si j'étais déjà partie. Encore cinq semaines à tenir pour aller jusqu'aux congés d'avril. En théorie mon congé maternité n'est que fin mai, mais je ne sais pas si je reprendrai après les vacances, on verra selon ma forme. Bébé Charlie reste ma priorité.

Forcément, cette saleté de Covid continue de m'inquiéter. L'arrêt des masques est pour lundi prochain, et je stresse beaucoup, surtout que j'ai déjà un élève positif depuis cette semaine... Je compte bien sûr garder le masque, et continuer d'alterner chirurgical quand je suis loin des élèves, et FFP2 quand je suis proche d'eux. Je ne peux pas malheureusement pas faire classe toute la journée en FFP2 c'est insupportable. Pourtant l'hypersensible que je suis rêve depuis deux ans de retirer ce satané masque qui me pourrit la vie et le moral... Mais l'infertile que je suis a attendu six ans de tomber enceinte, alors il y a des priorités! Et je ne veux prendre aucun risque pour bébé.

L'actualité me rend malade, alors j'évite de regarder les images à la télévision, me contentant de me tenir informée à travers quelques articles. Je fais un peu l'autruche, pour me préserver.

Il me reste quatre mois de grossesse, et malgré mon impatience de tenir Charlie dans mes bras, mon envie d'avancer le temps pour être sûre que tout ira bien, j'essaie de profiter de chaque instant. Car c'est une réelle chance d'être enceinte, et je ne le revivrai pas. Alors je rêve à son arrivée, et je prends tous les petits bonheurs.

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