jeudi 8 mars 2012

Ma mère

J'aime bien ma mère. Normal, c'est la mienne depuis 25 ans, j'y suis habituée. D'habitude, je m’accommode fort bien de ses défauts, qui sont finalement bien moins nombreux que ses qualités. Mais en ce moment, je sature vraiment.

Pour commencer, ma mère est persuadée que notre infertilité* est uniquement psychologique. Pour elle, c'est simple, il suffit que j'arrête d'y penser pour que ça fonctionne. Merci maman, tiens je n'y avait pas pensé, c'est tellement facile de mettre son cerveau sur "pause"! Juste une question, il est où est le bouton?
Et bien sûr, nous n'avons aucun problème, c'est sûr et certain. Dès que je lui parle des examens, elle clôt immédiatement le sujet par la réponse "Mais tu n'as rien, ça ne sert à rien de s'inquiéter!"
Oui parce qu'en plus d'être psy, ma mère est médecin, faut le savoir.

Elle est aussi un peu chirurgien. Au sens où elle maitrise à merveille l'art de tourner le couteau dans la plaie. Le pire, c'est que je crois qu'elle ne le fait pas exprès! Elle trouve toujours le moyen de me raconter en long en large ses visites à mes cousines (et j'en des tas de cousines...) et leur marmaille. "Oh, tu verrais Bidule comme elle a grandi, elle est trop belle. C'est mignon à cet âge-là. Et Machin, tu sais qu'il marche maintenant? Il a même des dents." Elle s'obstine à me montrer des tonnes de photos de bébés, que je n'ai pas la moindre envie de voir. "Là c'est sa chambre, c'est joli les couleurs, non? Là j'étais en train de m'occuper de la petite pendant que Machine dormait. Bah oui, elle est fatiguée tu pense bien, elle est à 8 mois de grossesse. Ah, je te l'avais pas dit? C'est encore une petite fille, elle aurait voulu un garçon mais..." STOP!!! Je n'ai pas du tout envie de parler des problèmes de Machine, qui a 35 ans pond des gosses coup sur coup en veux-tu en voilà!

Ça, c'est ce que je pense mais que je ne dis pas, évidemment. A l'extérieur, je reste polie, je regarde d'un œil distrait les photos et fait mine d'écouter. Intérieurement je boue. J'ai envie de lui dire "Mais maman, tu ne te rends pas compte que je suis malheureuse? Je fais bonne figure, je souris, je fait le clown, je donne le change, mais en réalité je suis comme éteinte à l'intérieur. C'est un mal invisible qui me ronge, je suis triste en permanence. Et toi tu me parles de bébés? Mais sais-tu déjà le mal que peut faire une pub Blédina?" Non, je ne crois pas. Je crois qu'elle ne comprends pas.

J'ai l'impression que personne ne comprends. 

*j'ai le droit de dire ça si on en croit cette définition : Au plan clinique, un couple est considéré infertile si aucune grossesse ne survient durant 12 mois d'activité sexuelle régulière et sans emploi de contraceptifs.

3 commentaires:

  1. Question bête... et pourquoi tu ne lui dis pas à ta maman tout simplement ? Elle ne peut pas deviner toute seule tu sais... Elle a déjà des petits enfants, car à te lire on dirait qu'elle en a envie, d'où sa maladresse. Pour le côté psychologique, bah j'y crois aussi.(Une expérience dans ma famille proche qui me le fait penser, mais je ne vais pas étaler ma vie !lol) Tu as des nouvelles de tes examens ??
    Bon mercredi !!!

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    1. Non, non elle n'a pas encore de petits enfants. Et mon petit frère n'est pas près de "se ranger", donc c'est moi qui vais devoir assurer de ce coté-là.

      En fait, si je ne lui ai pas dit, c'est que ça me paraissait évident. Mais tu as raison, je devrais peut-être lui en parler. Merci de ton conseil.

      Et tu peux raconter ta vie! ;)
      Qu'est-ce qui te fait penser que ça peut être psycho? Mon gygy n'y crois pas du tout quant à lui.

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  2. Eh bien, le 1er petit enfant attendu par tous alors ! Un peu de pression supplémentaire...

    Je viens de lire les résultats de ton rendez vous, et c'est une bonne nouvelle ! Pas de problème... vous allez le faire ce bébé :)

    Pour le côté psy... bon c’est à la mode ça d'ailleurs "c'est psy"... on l'entend à toutes les sauces... Voilà "3615 ma vie" : ma maman a vécu ce que tu vis... (l'attente, l'annonce des copines enceintes...et la gorge nouée mais faut faire bonne figure )sauf qu'elle avait déjà un enfant (un super enfant...moi !!lol) mais quand j'ai eu 10 ans, elle en a eu envie d'un petit deuxième... et le temps est passé...une grossesse extra utérine...puis plus rien... Elle a cru ne plus pouvoir... Puis elle a perdu un être cher... (sa grand mère qui l'avait élevée) et 6 mois après elle était enceinte... Je suis devenue "grande sœur" en 2001, à l'âge de 21 ans, où d'autres sont mamans ! Je continue de penser qu'il y a un lien... style choc psychologique ? Enfin, je ne suis pas spécialiste !! Mais c'est étrange... En tout cas, l'attente fut bien longue, mais vite oubliée :)

    Pour "mes conseils" d'en parler à ta mère, je me suis rendue compte que la mienne n'a jamais compris ma petite "déprime" il y a quelques années... alors que je maigrissais à vu d’œil, pleurait tout le temps et j'étais persuadée qu'elle comprenait. J'aurai dû lui en parler. ça m'aurait aidé (peut être).

    Sinon ton gygy a raison (c'est lui le professionnel!) : 25% de chance que ça marche, c'est peu ! Rien de psy là dedans, c'est vrai. C'est mathématiques, tout simplement. Plus qu'à faire les courbes de température (si t'en as le courage...) ou à calculer (si tu peux...) ou à continuer de faire des vœux à 23h23 en regardant les étoiles filantes (au passage, ça marche : j'ai épousé "l'objet" de mon vœu !! LOL)... et à s'aimer fort fort fort : ça reste le plus important (et le plus efficace !):)

    Désolée pour ce long message...je viens polluer ton blog ;)

    Bonne semaine !

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