vendredi 8 février 2013

Le dire... ou pas?

Question que se pose toute PMette débutante ou confirmée : dois-je le dire et surtout à qui dois-je le dire?

Sur la blogosphère PMA, chaque couple fait à sa manière, comme il veut et surtout comme il peut. Certains ne disent rien à personnes, d'autres seulement aux proches, d'autres à beaucoup plus de monde (je fais partie de la 3ème catégorie). 

Ne pas le dire présente quand même plusieurs avantages:
- préserver son intimité, déjà mise à mal par la médecine
- pas de questions incessantes quand vous n'avez pas envie d'en parler
- pas de conseils idiots du type "Prenez des vacances." ou "Essayez de ne pas y penser."
- pas de pitié dans les yeux de vos proches et/ou connaissances

Mais ne pas le dire présente quand même beaucoup d'inconvénients :
- supporter les questions du type "Alors, vous le faites quand le bébé?" ou "Ça vous donne pas envie?" devant le petit dernier de la famille.
- essuyer les gaffes involontaires des autres, du genre "Ah, mais je vous dis, faites pas de gosses!" en rigolant ou "Heureusement que vous n'avez pas de gamin, vous ne connaissez pas votre chance!", etc...
- devoir mentir pour justifier ses absences, se cacher pour aller faire sa piqûre, etc...
- et surtout, on reste seul avec sa souffrance, et on risque de se refermer encore plus sur soi-même.

Alors que le dire, ça permet de:
- cesser de mentir et en être soulagée, dire enfin la vérité
- vider son sac, trouver du soutien pour traverser cette épreuve
- éviter certaines questions et certaines gaffes qui font mal... mais pas toutes, et c'est bien ça le problème! Parce que ce qui était excusable quand la personne n'était pas au courant, devient insupportable quand la personne sait!
C'est ça aussi, l'inconvénient de le dire, c'est qu'on peut être très très déçu de certaines réactions de proches.

Voilà pourquoi le choix n'est pas facile à faire, surtout qu'on est deux à prendre la décision, et qu'on n'a pas forcément le même point de vue que son chéri!

Au final, le plus important je pense c'est de faire attention à qui on le dit, savoir choisir la bonne personne, et savoir expliquer qu'on a besoin de soutien, mais pas qu'elle soit toujours sur notre dos. Seulement, pour trouver la personne qui saura nous écouter, il faut essuyer parfois bien des déceptions...

En ce qui nous concerne, énormément de monde est au courant. D'abord parce dans l'exaltation des débuts, nous avons fait l'erreur de crier sur les toits (j'exagère à peine) que j'avais arrêté la pilule. Bilan, presque tous nos amis sont au courant, certaines de mes cousines, ainsi que mes parents et mon frère. Puis, parce que je ne sais pas mentir, j'en ai parlé à plusieurs collègues lorsque j'ai dû rater le travail. Certains sont restés discrets et attentifs, d'autres ont révélé leur vraie nature. Ma mère en a parlé aussi à sa soeur, qui en a parlé à sa fille, etc... Mon chéri n'a pas trop apprécié, et j'ai prié ma mère de se taire mais c'était trop tard. Cependant ma famille (au sens large je veux dire) reste plutôt discrète sur le sujet... contrairement aux amis de mon homme! Si c'était à refaire, ils font partie des personnes à qui je ne l'aurais pas dit, mais maintenant c'est trop tard! Le dire, ça permet aussi de faire du tri dans ses amis. De voir qui est là pour te soutenir et qui ne l'est pas... Qui est attentif à ta souffrance et qui n'en a rien à f***. C'est dur, mais ça un mal pour un bien.

En tout cas, je ne regrette pas de l'avoir dit car le soutien de mes proches m'est indispensable. Ma mère et mon beau-père ont mis du temps à comprendre certaines de mes réactions, mais font maintenant attention à ce qu'ils disent, et parler avec eux me fait beaucoup de bien. Et même si certaines amies m'ont déçues, d'autres (une en particulier) ont su m'écouter et m'épauler dans les moments difficiles. Sans elles, sans eux, je n'aurais pas pu tenir le choc.


14 commentaires:

  1. On ne l'a pas forcément dit quand on a commencé les essasi, nous... par contre, quand on m'a diagnostiqué le syndrôme OPK, j'étais tellement mal que je me suis confiée à bcp de gens.... Ce que, au fil des mois, j'ai regretté. Du coup, j'ai profité de ce cyle de repos pour dire aux gens "bon, ça marche pas, donc on arrête pr l'instant"... mais sans dire quand on recommence, sans dire qu'on attaque les protocoles IAC à la fin du mois (si mes règles veulent bien se montrer, on est bien d'accord ^^). Seules mes soeurs et ma meilleure amie (dans la même galère PMA que nous, d'ailleurs...) savent qu'on commencera très vite. Mes parents aussi, mais je n'ai pas trop envie de leur dire quand exactement les choses vont se faire.... Bref...tu as tout dit! L'important c'est de le dire aux bonnes personnes :)
    BIses

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est normal d'avoir besoin de se confier, j'ai le même problème, un besoin irrépressible d'en parler, même si après on regrette de s'être ouverte à certains...
      Je comprends ton besoin de rester plus vague maintenant. Moi aussi, même si j'en parler toujours beaucoup, j'essaie d'éviter de donner les dates, etc...

      Supprimer
  2. On a attendu d'en savoir plus avant d'en parler. Uniquement à nos familles très proches (parents, fratrie) et à quelques amis de confiance... Chéri a eu le besoin d'en parler plus librement par la suite. A son boulot, ils sont au courant... Moi, à part ma boss qui m'a grillée et mes deux amies, personne ne sait...
    Je pense qu'il faut le faire en connaissance de cause, savoir ce que l'on préfère supporter, car chaque choix à ses avantages et ses inconvénients....

    Très joli le nouveau look de ton blog !!
    Bises

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup. :)

      Ici c'est l'inverse, moi qui en parle beaucoup, et chéri a personne...

      Supprimer
  3. "...l'inconvénient de le dire, c'est qu'on peut être très très déçu de certaines réactions de proches..." => je vois cela comme un avantage, moi !
    J'ai fait le ménage dans mon entourage et nous ne sommes entourés que de gens qui nous font du bien, qui nous comprennent, nous soutiennent et espèrent pour nous...
    C'est déjà assez compliqué comme cela la PMA, les traitements...
    Et puis, faut pas se leurrer, au bout de plus de 4 ans de vie commune et de presque autant d'années de désir d'enfant, les amis sont pas dupes...
    Nous avons toujours parlé franchement et ouvertement de mon IO.
    C'est aussi grâce à nous, infertiles, que les mentalités changeront, que les gens comprendront ce qu'est la PMA.
    Et j'ai réalisé, assez souvent, que nous n'étions pas le seul couple à ne pas parvenir à être parents... Ca délie les langues de se confier...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, en un sens c'est un avantage car ça permet de faire le tri dans son entourage en effet. Mais mon chéri n'est pas du genre à faire le tri donc je dois supporter ces personnes quand même...

      Et tout à fait d'accord, c'est en parlant qu'on fera évoluer les mentalités.

      Supprimer
  4. lol THE sujet :-)
    Perso j'suis ds la 1ere catégorie, nous l'avons dit à personne. Tu as bien retranscrit les choses ;-) parce que même si on nous embête pas avec les remarques, on a droit quand même des fois à des situations cocasses.
    Surtout que dans ma famille deux de mes cousins sont passés par la PMA cette année et l'année dernière donc en même temps que nous et quand j'entends ce que les gens "non initiés" disent (et ça a beau être la famille) je suis contente de n'avoir rien dit :s
    Mais bon quand ça donne un truc du genre (ma soeur qui s'adresse à moi) : "t'imagines comme ça doit être dur pour eux ?" .... euh comment te dire ? oui j'imagine bien lol :s glups

    Melle Pirouette

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je t'admire, car je n'aurais pas la force de supporter ce genre de situation, entendre de genre de choses. C'est pour ça que je le dis facilement, je suis faible!

      Supprimer
  5. Perso nous en avons parlé dès le début a nos amis, et nos familles, car les questions "alors c'est pour quand, etc..." devenaient trop persistantes. Nous avons vite regretté. Nous avons été très déçus du manque de soutient, mais cela nous aura au moins permis d'y voir plus clair dans notre entourage.
    Après l'échec de ma 1 ère fiv (je savais que la 1 ère est rarement la bonne) nous avons décidés de garder pour nous la suite de notre parcours. Seul un couple d'amis est au courant de la suite.
    Mais j'avoue que parfois, je ne sais pas comment faire face aux questions "quand est ce que vous reprennez", etc... Alors je repoonds simplement que l'on a envie d'attendre un peu avant de reprendre.
    C'est vrai qu'il faut savoir choisir la personne à qui en parler, mais parfois on peut se tromper, malheureusement.
    Je crois que l'on peut être surpris positivement aussi, quelqu'un dont on aurai pas soupçonné le soutient, peut se réveler à l'écoute, comprehensif...
    Mais tout ça, on ne peut pas réellement le savoir avant d'en avoir parlé.
    Bises

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est exactement ça, pas facile de savoir si la personne sera d'un bon soutien avant d'en avoir parlé. Et une fois que c'est fait.... c'est trop tard!

      Comme toi, j'ai eu pas ma de déceptions amicales, mais j'ai aussi été très surprise d'une amie qui a su m'écouter, être là, alors que ce n'était pas sur elle que je me serait tournée de prime abord.

      Donc des mauvaises surprises, mais aussi des bonnes! :)

      Supprimer
  6. Nous en avons parlé à nos parents et à nos meilleurs amis quand le verdict de la pma est tombé.
    Ceci dit, je le regrette parfois/souvent car face à leur maladresse et aux petites phrases toutes faites, j'ai tendance à être agressive et sur la défensive, ce qu'ils ne comprennent pas.
    Ceci dit, je partage l'avis de Bichon Rose ; tant qu'on ne l'a pas dit, on ne sait pas comment la personne va réagir.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est tout à fait ça, j'ai également tendance à être sur la défensive, presque à guetter les petites phrases qui font mal...

      Supprimer
  7. Comme vous on avait fait l'erreur de le dire quand on a arrêté la contraception. Et comme certains, on a aussi fait l'erreur de parler de la grossesse l'année dernière. Du coup, parmi les proches on est grillés... Je regrette de ne pas avoir été plus séléctive, mais ça ne m'empêche pas de continuer à en parler à d'autres personnes. Parfois pour les "punir" de leurs questions impudentes et leur apprendre à être plus discrets, parfois pour faire en sorte que l'on me ménage... Je regrette rarement, en fait. Mais ça arrive. Faut faire comme on le sent, je pense...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comme toi, des fois je dis la vérité pour les "punir" de leurs questions à la noix!

      Ca me rassure, y'a pas que moi!

      Supprimer