mardi 1 octobre 2013

Craquage

Le week-end s'est écoulé. Morne. Triste. 
J'ai beaucoup pleuré samedi. Sur l'épaule de mon homme. En faisant la cuisine. Couchée en boule sous la couette. En lisant vos adorables messages de soutien. Doucement. Furtivement. Les larmes coulaient toutes seules. Presque en continue.
J'ai pleuré dimanche. Une seule fois. Dans les bras de mon chéri. Quand la puce des Lachance est partie. (Je vous raconterai.)

Mais de toute évidence, je n'avais pas usé mon stock de larmes.

Car en me couchant dimanche soir, tout mon chagrin est remonté à la surface, et les sanglots sont arrivés. Violents. Les larmes, torrentielles. J'ai été emportée par une vague de douleur que je ne pouvais plus contenir. Mon chéri a essayé de mon consoler, mais rien n'y faisait. Je pleurais à chaudes larmes, secouée de sanglots incessants. Jamais je n'avais craqué à ce point. J'ai fini par sortir du lit pour aller cracher ma souffrance dans le salon. J'avais besoin de crier, de taper, mais je me contentais de gémir. La tête entre les mains. Les paumes appuyant fort sur mon front. Mes doigts agrippants mes cheveux. J'avais l'impression que mon coeur saignait. Que la douleur me transperçait. A ce moment précis, j'ai eu envie de mourir.
Je n'avais jamais autant souffert de toute ma vie. 

Une partie de moi, me regardait, de l'extérieur. Et pensait que, vraiment, je faisais peine à voir. Que je devais avoir une tête à faire peur. Que j'étais pitoyable. Cette partie de moi me disait de me calmer. D'arrêter de pleurer. Mais je n'y arrivais pas. C'était plus fort que moi. Instinctif. Animal. Je ne pouvais plus me contrôler. J'ai passé presque une heure comme ça. Assise, seule, sur le canapé du salon. Pieds nus sur le carrelage, j'avais conscience d'avoir froid mais je m'en fichais. Je voulais souffrir. Encore plus. 

Et puis, les pleurs se sont espacés, petit à petit. J'ai réussi à dompter mes larmes. Juguler mes sanglots. Apprivoiser le chagrin. Pour un temps en tout cas. Je suis retournée au lit. Mon chéri m'a serré fort contre lui. Ma bercé de ses paroles réconfortantes. J'ai pleuré, encore. Doucement cette fois. Et c'est sur l'oreiller trempé de larmes que je me suis endormie.

15 commentaires:

  1. Ah bah voilà tu me fais pleurer.....
    On ne se connait pas mais tes mots résonnent tellement en moi ......
    PDS pour moi demain et je sens qu'encore une fois ces heures de larmes vont se répéter ...
    Je t'embrasse...
    Catherine

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  2. Je pense à toi fort même si on ne se connaît pas...
    Je connais ça , je crois malheureusement, que toutes les filles de la PMA connaissent ça
    ;(
    Il faut du temps je pense.... Bon courage

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  3. Plutôt que de chercher à dompter les larmes, se dire que, peut-être, les larmes domptent la souffrance. En tous cas, sois fière : tu es forte de traverser tout ça. Prends-bien soin de toi... Des Bises.

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  4. Laisse couler ces larmes jolies Gribou, il y a tellement de déception, de tristesse, de deuil, d'angoisse, de douleur à encaisser... Comme je te comprends, je craque un peu aussi... Courage, je pense à toi...

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  5. oh la... si j'avais su j'aurais prévu les mouchoir, ton poste est tellement triste, tellement dur a lire. on ressens tellement ta douleur dans ces paroles. ça fait si mal de te lire comme ça ... Mais surtout ne te retiens pas de pleurer, comme dirais la chanson de Amel bent (ok c'est pas une référence ) " ne retiens pas tes larmes, laisse aller ton chagrin"
    plein de bisous ma gribouillette !!!

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  6. Je crois que malheureusement il faut parfois ça pour pouvoir se refaire et recommencer à espérer qu'un jour... Je te lis souvent, je ne commente presque jamais et maintenant je suis de tout coeur avec toi.
    Courage courage. Besos

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  7. Courage, je suis toute peinée de te lire ainsi, mais me reconnaît tellement dans tes écrits...

    Une autre citation du livre que j'ai conseillé et que tu souhaites lire : "Toutes les plaies cicatrisent, plus ou moins vite plus ou moins bien, mais la peau se referme. On garde une trace, mais la vie est plus forte", le temps fera son travail, mais aujourd'hui c'est la colère, la tristesse et le chagrin qui domine, alors ne retiens pas tes larmes, elles ont besoin de sortir pour ressortir plus forte encore. "Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu'au jour où être fort reste la seule option." Tu es forte Gribouillette ♡♡

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  8. Tout se melange dans ce parcours, la peine, le doute, le desespoir, la colere. Il fallait que ca sorte et j'espere que tu te sens un peu mieux maintenant. Je t'embrasse.

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  9. Je suis déchirée de te lire dans cet état ma belle. Dans un sens, craquer c'est sain. Je t'avoue que je m'inquiétais de te voir repartir comme ça. Mais c'est tellement triste et tellement injuste, tellement dur. Et malgré ça tu parviens toujours à trouver des mots réconfortants pour les autres. Non seulement tu es un ange, mais tu es aussi une personne dotée d'une force extraordinaire. Exprimer son chagrin, ce n'est pas être faible au contraire. C'est assumer, affronter la réalité, et c'est ça qui fait avancer. Je t'embrasse de tout mon coeur.

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  10. Tu me mets les larmes aux yeux. Cette peine que tu décris avec ces torrents de larmes, je l'ai vécue tant de fois que tes mots me transpercent. On est tellement mal dans ce moments là, on sait que nos larmes ne nous font pas de bien mais il faut que ça sorte.
    Est ce que tu vas mieux aujourd'hui ? Est ce que ta colère est vidée et apaisée ?
    Gros câlin virtuel ma belle. Et gros bisous

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  11. Ca me désole de t'imaginer comme ça.Si tu en es arrivé là c'est que t 'en avais besoin de tout sortir de tout lâcher chacun vit l'échec à sa façon.J'espère que tu vas mieux, si c'est pas le cas , ça va venir à un moment l'espoir renait, il faut juste patienter, tout ça avec le recul te fera avancer pour la suite.Tu vas voir la seconde Fiv n'a absolument plus rien à voir avec la première.Gros bisous

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  12. JE n'ai pas commenté ton dernier article. Je ne sais trouver les mots face à ton chagrin. Mais je pense à toi chaque jour.
    COurage Gribouillette
    Bises

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  13. Comme je te comprends Gribouillette, cela fait déjà deux fois que je vis ce que tu racontes...C'est vraiment dur de vivre l'épreuve de l'echec, ce n'est pas insurmontable mais c'est très difficile.
    J'ai bien peur de revivre toute cette souffrance lundi... j'ai ma prise de sang, mon transfert était dimanche 29. Je me prépare en me disant que ça ne va pas marcher car je connais la douleur de l'echec et honnêtement je n'ai plus envie de la revivre.
    Je t'embrasse très fort et vous apporte à tous les deux tout mon soutien et toute mon affection.
    Gros bisous.
    Boupe.

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  14. C'est une bataille de perdue. Une bataille qui fait mal. Un échec qui mine, qui nous détruit à l'intérieur, un espoir qui s'enfuit... une souffrance intenable.
    Et puis, l'espoir revient, un espoir encore plus fort. Parce que l'enjeu, le but, l'enfant est encore possible.
    En attendant, c'est difficile, c'est dur...
    Je ne peux que partager ta peine et t'offrir mon soutien. Je t'embrasse

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  15. Tu as eu raison de te laisser aller au craquage, c'est si important. Sans cela ce serait plus dur de rebondir. Et rebondir prends du temps. Des bises. Bounty

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