jeudi 2 mai 2019

La bienveillance...

Mardi, c'était la première échographie, celle dite "de pré-stimulation", on allait me donner le feu vert pour débuter la stim, normalement. J'ai fait ma petite prise de sang aux aurores, mon écho, suis repassée à la maison déjeuner et j'ai filé à l'école récupérer ma classe. A 15h, j'ai envoyé mes élèves en récréation, et sauté sur le téléphone.
"Mme G, votre prise de sang est bonne, mais pas l'échographie. Vous ne pouvez pas commencer le Puregon avec un endomètre à 6. Vous devez repasser une écho jeudi matin pour qu'on vérifie tout ça."
OK
J'ai passé la demi-heure de récréation a appeler successivement 6 cabinets d'échographie. Aucun ne pouvait me la faire. Soit parce que le médecin ne fait pas ce genre d'écho, soit parce qu'il n'y avait évidemment plus de place. A 15h30, fin de la récré, j'ai repris mes élèves. J'ai fini ma journée de boulot sans trop m'inquiéter, si je ne trouvais pas de place, je pouvais toujours aller à la PMA. Le suivi est sans rdv, il faut juste venir entre 7h30 et 8h30 et prendre son ticket.

Ce matin, aux aurores, j'ai donc rempli mon petit papier, et déposé à l'endroit indiqué. Par précaution quand même, je suis allée frapper aux bureaux des sages-femmes pour expliquer la situation. Je me suis faite bouler car je n'étais pas prévue au planning, et on m'a vertement ordonné d'aller attendre l'ouverture du secrétariat. Ce que j'ai fait, pendant 45 minutes. Heureusement que j'avais prévu le bouquin. Le secrétariat ouvre, je frappe, tombe sur une dame pas souriante pour un sou, à qui j'explique mon cas. Visiblement irritée, elle me répond d'un ton désagréable qu'il aurait fallu appeler dès mardi soir et que ça ne sera sûrement pas possible. Elle passe un coup de fil et me dit sèchement que non, c'est mort, pas de place. Je me fais réprimander comme une gamine "Il fallait prendre rdv!"

Et là je ne sais pas ce qui m'a pris, mais mon sang n'a fait qu'un tour et je me suis énervée. Il était hors de question je me parte sans mon écho. Je m'étais levée à 5h30 et venait de faire 1h30 de route, pour me faire engueuler, d'abord au bureau des sages femmes, puis maintenant ici. On m'avait prévenue à 15h mardi, j'avais eu 2h pour trouver un cabinet et prévenir la PMA avant qu'elle ne ferme, ça faisait court sachant que j'étais au boulot! Voilà en gros ce que je lui ai dit, pendant que les larmes me montaient aux yeux...

Elle a dit qu'elle allait voir ce qu'elle pouvait faire, et je suis allée me calmer dans le couloir... Cinq minutes après elle revenait avec une solution. Elle m'avait calée dans le planning d'une collègue gynéco qui a l'habitude de les dépanner. Comme quoi, quand on veut...

Installée dans la salle d'attente habituelle, j'ai repris la lecture de mon bouquin jusqu'à 10h (ça valait le coup de s'être levée si tôt, tient). Les PMettes défilaient pour leur écho de suivi, le sage-femme les enchaînant à une cadence effrénée, comme à l'usine. C'est toujours comme ça là-bas. Bonjour, déshabillez-vous, au-revoir. Des robots...

Et puis la gynéco m'a appelé. Et je suis entrée dans un autre monde. Souriante, gentille. Elle a pris le temps de se présenter, de m'expliquer (lol, j'étais au courant pour l'écho vaginale, hein), de me proposer un passage aux toilettes (euh, j'avais déjà pris mes dispositions... habituée je vous dis!). Elle  a pris le temps pour l'échographie, on n'était pas dans l'urgence. Elle m'a posé des questions sur mon métier, mes antécédents obstétricaux... J'ai évoqué mon accouchement catastrophe, et elle m'a dit que si je souhaitais une césarienne pour un éventuel deuxième, ça serait tout à fait recevable compte tenu de ce que j'avais vécu. Wouah. Ça fait tellement de bien de se sentir écoutée, de se sentir considérée comme un être humain, et pas comme un numéro.

Il faut donc que je tombe sur une gynéco obstétricienne pour y avoir droit. En PMA, c'est niet pour la bienveillance. Alors OK, ils n'ont pas beaucoup de temps, nous sommes nombreuses, mais un sourire, ça ne fait pas perdre de temps, si? Dans ce service, on dirait que le mot d'ordre est d'être le plus laconique et le moins souriant possible. C'est à peine si on ose poser une question, de peur de se faire envoyer promener...

Bref, la FIV vient juste de commencer, et déjà la fatigue, la lassitude et le découragement me gagne. 

Allez, haut les coeurs!

3 commentaires:

  1. Bonjour. Je n'ai jamais publié mais vous suis depuis le début. Je suis aussi passé par la PMA pour avoir ma fille qui va bientôt fêter ses 5 ans. Comme vous j'ai d'abord été suivi dans un CHU. Comme vous je ne supportait plus d'être à l'usine, le manque d'humanité, l'impression d'être un numéro. Au bout de nombreuses IAC, de 3 fiv ( la première avait marché mais c'est terminé avec la perte de notre bébé à 4 mois de grossesse), j'ai décidé d'aller voir ailleurs et sur conseil de mon médecin traitant nous sommes allés en clinique. Et là, j'ai eu l'impression de redevenir une femme respectée. Un suivi au top. Des médecins à l'écoute qui s'adapte à nos emplois du temps pour les Rdv. Une première tentative où l'on me transfère un embryon qui malheureusement ne tiendra pas. Une dernière tentative que la sécu m'accorde et qui va conduire au transfert de 2 embryons dont celui qui va nous donner notre rayon de soleil. Tout ça pour vous dire de ne pas hésité à changer de centre. Le moral est tellement important que si vous commencez comme ça, vous allez foncer dans le mur. Pensez-y.

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    1. Bonjour,
      Merci pour votre commentaire. Pour la clinique, je me pose toujours la question du coût? Est-ce que tout est pris en charge par la sécu?
      Pour le moment il n'est pas question de changer de centre, c'est déjà notre 2ème, il est bien classé en terme de résultats, et surtout c'est ici qu'on a conçu notre fille. Ils connaissent bien mon dossier, et je suis en confiance avec ma gynéco, qui elle est sympa. Contrairement aux sages-femmes, c'est vrai...
      Pour ce qui est de l'impact du moral, personnellement je n'y crois pas trop, d'autant que j'étais au fond du trou quand on a conçu ma fille. ;) Même si on est d'accord qu'une prise en charge un peu plus humaine, c'est toujours mieux!

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    2. De plus, en y réfléchissant et en faisant des recherches, ce que je pensais se confirme : aucune clinique à proximité de chez moi. La plus proche à 2h30 de route!

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