mercredi 29 mai 2019

Sans surprise, c'est négatif

N’étant pas autant gavée de progestérone que pour mes transferts, j'ai eu la surprise de voir mes règles débarquer assez tôt. Ce qui fait que la prise de sang d'hier n'a été qu'une formalité, je savais déjà que c'était foutu. Je ne me suis pas effondrée, le coup de massue avait eu lieu bien avant, il y a 15 jours. Quand on m'a annoncé que ma FIV était en train de foirer et qu'on la transformait en IAC.

Les autres, ceux qui fabriquent des enfants sous la couette j'entends, les autres n'imaginent pas du tout ce que ça implique. Ce n'est pas juste un échec, on encaisse et on recommence, non. Cette fois c'est différent. Je n'ai pas répondu aux traitements. Pas du tout. Alors, soit c'est juste un cycle manqué, comme l'a suggéré la gynéco au téléphone, soit, et c'est l'autre hypothèse qu'elle a évoquée, je suis déjà en pré-ménopause. Et on aura beau stimuler, quand il n'y a plus d'ovocytes, bah y'en n'a plus. On ne va pas les inventer.

Je me sens comme une vieille machine hors service. A 32 ans. Et je ne suis pas prête à faire ce deuil d'un deuxième bébé. Pas du tout. Alors on fait quoi?

Dans l'ordre, on retente une FIV bien sûr. Histoire de vérifier si c'était juste un raté, ou si vraiment, mes ovaires sont périmés. Ça sera sans doute la FIV la plus stressante que j'aurai à faire, la plus décisive aussi. Pas avant octobre je pense...

Et si c'est confirmé? Si je ne peux plus du tout espérer avec un enfant avec mes ovocytes? Il y a le don, bien sûr, on en parle avec mon homme. Mais on ne sait pas si on y aura droit, vu qu'on a déjà un enfant. Et on sait que les délais sont énormes. Pourrais-je encore rester quatre ou cinq ans dans l'attente, sans péter un plomb? Oui peut-être, mais à condition de tout virer. Le lit à barreau, la table à langer, les sièges autos, les cartons de fringues... tout ce qui patiente dans cette chambre d'amis de malheur. Je ne pourrai pas supporter de les avoir sous les yeux pendant encore des années. Tout virer, et essayer de profiter de la vie, tous les trois. Ne pas se projeter, ni espérer. Peut-être que j'y arriverai?

Et avoir un enfant à presque 40 ans? Avec Pâquerette qui en aura 10? Est-ce vraiment ce que l'on veut? Dans tous les cas, ce n'était pas ça, notre rêve.

Mon homme refuse d'entendre parler d'aller à l'étranger, c'est non catégorique, et je doute fortement de pouvoir le faire changer d'avis. 

Bref, c'est tempête sous un crâne. Pendant quelques minutes, j'envisage assez sereinement une vie heureuse, à trois. La seconde d'après, je pleure toutes les larmes de mon corps à l'idée de ne plus jamais avoir de bébé à pouponner. A l'idée que Pâquerette restera fille unique. Et qu'il sera d'autant plus douloureux de la voir grandir.

Parallèlement, et c'est assez paradoxal, j'essaie d'être souriante et joyeuse, et de profiter de chaque minute comme si c'était la dernière, en particulier avec ma fille. J'applique ce que m'a dit la psy "Demain, tout peut basculer, on ne peut pas savoir. Profitons du moment présent.
Alors je profite, comme une urgence. Je vois grandir Pâquerette sous mes yeux, et j'essaie de retenir le temps qui file entre mes doigts. Ne grandis pas trop vite s'il te plait mon bébé. Maman n'est pas prête.

8 commentaires:

  1. Désolée pour ce négatif et pour ces angoisses que tu traverses. Je trouve qu'on sous-estime la douleur de ne pouvoir avoir la famille dont on rêvait au départ. Certes, ce n'est pasc

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  2. Certes, ce n'est pas comparable à la douleur de ne pas avoir d'enfant du tout, mais c'est très difficile à vivre tout de même.
    Je ne comprends pas comment ton chéri peut être pour le don, mais contre le fait d'aller à l'étranger. Qu'est-ce qui lui pose problème ?
    Bisous ��

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    1. Oui, cette douleur est peu comprise, mais bien réelle...
      Ce qui pose problème à mon chéri? Principalement le côté financier...

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    2. Il peut changer d'avis alors. Mais je te souhaite que la question ne se pose pas.

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  3. Pensées pour vous deux... Des bisous

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  4. Je suis triste pour toi, pour vous... Un gros câlin virtuel

    Mimo

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