dimanche 28 août 2022

L'accouchement (2)

Après un passage en salle de réveil, j'ai pu rejoindre mon homme et petit Charlie dans notre chambre d'hôpital. Le plus dur était passé, ne restait plus qu'à faire connaissance avec ce petit bout tant attendu. Enfin, c'est ce que je croyais...

Mais il était écrit qu'aucun de mes accouchement ne pourrait se passer simplement...

J'ai eu des douleurs abdominales assez fortes dans la nuit, puis toute la matinée du mardi, sans trop m'alarmer, me demandant si j'étais trop douillette. "C'est normal que vous ayez mal madame, vous avez eu une césarienne." Certes.

En début d'après-midi, ça s'est aggravé rapidement, je souffrais énormément. J'ai passé plusieurs heures à pleurer, accrochée à la barrière du lit... Honnêtement j'ai eu plus mal durant cette journée-là que pour mon accouchement entier pour Pâquerette... et pourtant ça n'avait déjà pas été une partie de plaisir... J'étais incapable de m'occuper de mon bébé, je ne le voyais même plus, gardant les yeux fermés, complètement coupée du monde par la douleur qui m'irradiait.

Enfin on a pris mes douleurs au sérieux, et envoyée passer un scanner aux urgences. Qu'il était loin ce scanner, le trajet en lit d'hôpital m'a semblé infini, j'essayais de rester digne, mais je grimaçais de douleur à chaque secousse. Je ne parle même pas du moment où ils m'ont transféré de mon lit à la table, et inversement...

Le scanner a révélé que j'avais un gros hématome au niveau du muscle péritoine. Ils avaient sectionné un vaisseau sanguin en me faisant la césarienne, et depuis un jour et demi, ça saignait dans mon ventre... Il fallait me rouvrir...

Je suis donc repassée sur le billard en urgence, sous anesthésie générale. Mon passage en salle de réveil a été très long et je ne suis remontée dans ma chambre qu'à 23h. Mon homme s'est fait un sang d'encre. Je n'avais pas vu mon bébé depuis si longtemps, je rêvais de m'en occuper, mais j'en étais encore incapable, perfusée de partout, sous oxygène, et surtout complètement amorphe. J'avais perdu tellement de sang qu'on a du me transfuser... 

J'ai mis plusieurs jours à m'en remettre. Heureusement mon homme a assuré, ainsi que le personnel soignant. Ils géraient les couches, l'habillage de bébé, et me le passaient dans mon lit pour la tétée. Avec toutes ces péripéties, l'allaitement a mis longtemps à se mettre en place, et bébé a perdu beaucoup de poids. Il fallait que je le mette au sein un maximum. Il se fatiguait vite, les tétées duraient une heure et il fallait beaucoup le stimuler. Après la tétée on lui donnait un complément de lait industriel avec un DAL. Puis je devais tirer mon lait, le plus possible, nuit comprise. Et ça toutes les 2 à 3 heures. J'étais complètement exténuée... 

Je suis restée plus longtemps à la maternité, une semaine sans voir Pâquerette, que ça a été difficile. Le samedi, comme j'allais un peu mieux, son papi l'a amenée sur le parking devant l'hôpital pour qu'on puisse se voir. J'étais si impatiente, mais me trainer dans les couloirs a été bien difficile, je me suis assise plusieurs fois. Et enfin je l'ai vue, et j'ai fondu en larmes. Ma grande fille. Qu'est-ce qu'elle m'avait manqué.

Je ne savais pas encore que je rentrerai le lendemain. La vie à 4 allait pouvoir commencer...

2 commentaires:

  1. Oh mon dieu c'est pas cool du tout ce qui t'es arrivé! J'espère que vous avez bien pris vos marques et que maintenant c'est que du bonheur!
    bises

    silvia

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  2. Oh mon dieu. Que de péripéties. Comme si tu n'avais pas déjà assez souffert. Je n'avais pas compris tous ces détails.
    Je pense bien à toi
    Nath

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