lundi 13 mai 2024

La chance

Je me sens bien. Alignée. Je ne suis plus dépassée. J'ai l'impression, à nouveau, de maitriser le cours de ma vie.

Alors oui, depuis presque deux ans, il a fallu revoir les priorités. Lâcher sur certaines choses. L'équilibre des repas notamment. Le bazar dans la maison aussi. Responsabiliser davantage ma grande fille de 9 ans, tout en lui lâchant la grappe sur d'autres points. Ce qui était de toute façon nécessaire.

Mon côté perfectionniste en a pris un coup. Mais je relativise. Après tout, le monde ne s'écroulera pas si Pâquerette porte les mêmes chaussettes dépareillées depuis trois jours. 

Donc on enjambe continuellement des jouets (et on marche dessus parfois, aïe!). On mange des pâtes au thon. Des pâtes au gruyère. Des pâtes à la sauce tomate. Des pâtes bolo. Parfois je récupère l'unique pantalon de jogging qui va encore à Pâquerette au fond du panier à linge car zut, aujourd'hui elle a sport à l'école, et j'ai oublié de le laver. Certains matins, je débarbouille bébé Charlie dans la voiture, en catastrophe, à l'arrivée chez Nounou. Avec un mouchoir en papier et un peu de salive. Bref je suis une maman hautement imparfaite. Et j'accepte cette idée. 

L'essentiel est ailleurs. Dans les parties de chatouille endiablées, les câlins du matin, les courses poursuite dans la maison. Leurs sourires, leurs rires. Profiter du moment présent. 

Il sera toujours temps, cet été, de reprendre les rennes des repas, planifier des menus, faire un grand tri dans le bazar ambiant, et de briquer la salle de bain...

Pendant les dernières vacances, j'ai ressorti plein de livres de Pâquerette, notamment ses Popi, qu'elle adorait. Et que Charlie adore à son tour. C'est avec émotion que je lui ai lu certains épisodes de Marcel ou de Lili Souris. J'avais l'impression que c'était hier que je racontais ces histoires à ma grande. Je pouvais encore les réciter par cœur...

Et à cet instant précis je me suis dis que j'avais vraiment de la chance. De l'avoir lui. De les avoir tous les deux.

jeudi 18 avril 2024

Petit garçon

C'est fou comme je ne vis pas du tout la petite enfance de Charlie comme j'ai vécu celle de Pâquerette.

Mon ainée a poussé tellement vite! En taille, en maturité. Les inconnus la prenaient toujours pour plus âgée qu'elle n'était. Et plus elle grandissait, plus elle faisait grande, et plus j'avais envie d'arrêter le temps. Je savais que ça irait vite et je voulais vraiment profiter de chaque seconde, tellement consciente qu'il n'y aurait peut-être jamais de petit deuxième. A chaque nouvelle étape, chaque nouvel apprentissage, ma joie se teintait de nostalgie... c'était un peu de mon bébé qui partait...

Petit Charlie grandit lui aussi. Moins vite que sa sœur en taille, ça c'est sûr, mais depuis quelques semaines, il a beaucoup évolué, et ressemble de moins en moins à un bébé. Ses premiers mois ont été tellement difficiles, que je savoure pleinement toutes ces nouvelles choses qu'on peut maintenant faire avec lui. Il comprend tout et parle de plus en plus. Et surtout, nous on le comprend!

Avec le recul je m'aperçois que je suis incapable de me sentir totalement sereine avec un nourrisson. Cette incapacité à le comprendre, ces pleurs indéchiffrables, cette impuissance à les calmer, me plongeaient dans une angoisse perpétuelle. Pour mettre un peu d'ordre dans tout ce chaos, je respectait à la lettre une routine, qui pouvait très bien se révéler inefficace, alors qu'elle avait été fructueuse la veille... D'où un sentiment immense de frustration... 
Et cette hyper dépendance, qui me rendait totalement esclave... Je veux tellement ce qu'il y a de mieux pour mes enfants. Et longtemps le mieux, pour bébé Charlie, ça a été d'être collé H24 sur maman. Sauf que ça, ça ne me convenait pas à moi. Mais c'était ce dont il avait besoin. Alors je faisais de mon mieux. Mais punaise que c'était dur!

Aujourd'hui, Charlie passe son temps à causer et à rigoler, un vrai rayon de soleil. Et quand il pleure ou se met en colère, je le comprends, je sais pourquoi, et je sais répondre à ses besoins. Je suis toujours là quand il a besoin d'un câlin, et j'adore ça. Mais j'adore aussi jouer aux Duplo, faire des bulles, des puzzles, lire des histoires, cuisiner... et toutes ces choses nouvelles qu'on peut faire ensemble. Partager des moments privilégiés tous les deux, ou à trois avec Pâquerette, c'est tellement chouette.

Et là je sais que je réponds à ses besoins, mais sans que ça n'empiète (de trop) sur les miens. Aujourd'hui je dors (à peu près...) bien la nuit. Je peux manger mon repas assise du début à la fin. Je peux (parfois, ça ne marche pas à tous les coups) m'accorder une pause de 10 minutes dans le canapé, pendant que Charlie joue à côté de moi. Il est capable de patienter quelques instants, le temps que je termine quelque chose. Et pour rien au monde je ne reviendrai en arrière, c'est tellement mieux maintenant! 

Et, loin de vouloir arrêter le temps, je m'émerveille chaque jour de ses progrès.

Bref, du haut de ses 21 mois, petit Charlie devient un petit garçon. Et ça, c'est le bonheur!

mardi 19 mars 2024

Renouveau

Le printemps est déjà là. Entre deux averses, le soleil a montré ses premiers rayons, et la douceur commence à s'installer. Les petits oiseaux chantent. Chaque année j'oublie à quel point mon moral est dépendant de la météo, mais qu'est-ce que je me sens mieux, dans mon corps et dans ma vie, dès que je peux passer du temps dehors! En plus, être dans le jardin avec petit Charlie, c'est tellement plus simple! Il ne se lasse jamais de faire des pâtés de sable, de patouiller, d'explorer... Avec sa sœur, avec moi, mais aussi tout seul. Dehors, il n'y a pas de pleurs, pas de crises de NON, pas de réclamations. Sans compter qu'il adore aider maman à faire des petites choses au jardin, on partage des moments chouette, et ça fait du bien

L'arrivée des beaux jours coïncide avec un regain d'énergie, que je dois en grande partie aux belles nuits que Charlie nous offre depuis un mois et demi déjà. Dormir la nuit, ça change la vie! De plus, depuis qu'il galope, je le porte beaucoup moins, et mon dos me remercie! Je remonte la pente. Je redeviens moi-même. En allant faire quelques courses hier, j'ai repensé à la jeune maman qui se trainait dans le magasin il y a un an. La poussette, qui semblait peser des tonnes, ce fardeau d'épuisement que je portais sur les épaules. A ce moment précis où j'ai cru que je n'allais pas pouvoir faire un seul pas de plus. Que j'allais me coucher en boule, par terre, au milieu des rayons. 

Je vais tellement mieux à présent! Et je mesure le chemin parcouru. Petit Charlie approche les 2 ans (20 mois 1/2 aujourd'hui, oui je compte les demis!), les beaux jours arrivent, nous allons bientôt pouvoir laisser derrière nous les rhinos à répétition, ranger les pipettes et la Ventoline. Le plus dur est derrière nous. Ne reste plus que cette satané allergie aux PLV mais aujourd'hui je veux rester sur du positif, donc n'en parlons pas.

Aujourd'hui, tout va mieux. Et ça fait du bien!

mardi 12 mars 2024

La fatigue

Pourtant, je fais des nuits complètes la plupart du temps maintenant. Mais avec la reprise du boulot, la course perpétuelle, le soir je suis complètement hors service, avec juste la force de m'écrouler sur le canapé, téléphone à la main. Exactement ce que j'avais dit vouloir éviter!

C'était bien facile de prendre de bonnes résolutions pendant les vacances! 

Alors oui, c'est dur de les tenir ces bonnes résolutions, mais je m'accroche, et m'efforce, par petites touches, de lâcher le smartphone le soir et de faire des petites choses pour moi.

La semaine dernière, j'ai fait un peu de puzzle. Bon, il est terminé maintenant. La prochaine fois que je vais à la médiathèque avec les enfants, faut que je m'octroie cinq minutes pour penser à moi et me trouver quelques bouquins. Plutôt des livres genre développement personnel, et pas des romans. Car je suis tout simplement incapable de m'arrêter si l'histoire me captive. Et le but n'est pas non plus de me coucher à 1h du matin, quand le réveil sonne 5h plus tard...

Et puis faut vraiment que je me mette un coup de pied aux fesses pour recommencer à tricoter. Je suis débutante donc je ne sais faire que les écharpes et couvertures. Mais une petite couverture pour poupon, ça me remettrait le pied à l'étrier. Et une fois lancée je pourrais m'y mettre devant la télé, ça serait plus intelligent que le téléphone. Mais c'est l'avant qui le freine. Ça va me demander une énergie folle de réapprendre les points avec mon ami Youtube... pas sûre que ça soit comme le vélo! 

mercredi 28 février 2024

Du temps intelligent

J'ai pris la décision de me remettre à écrire plus régulièrement. 

De prendre le temps de le faire, au lieu de céder à la facilité de scroller sur le smartphone. Il est toujours à portée de main, ce satané téléphone. Toujours allumé. Toujours prêt. Moi qui prend  beaucoup de photos, je suis contente de pouvoir immortaliser sur le vif une scène de la vie de mes enfants. Et c'est vrai que c'est pratique pour connaitre rapidement la météo du lendemain, les horaires de la médiathèque, pour rhabiller les enfants (merci Vinted)... Mais il prend trop de place. Et pourtant je ne suis pas une des plus accro. Mais quand je compare avec ma consommation d'écrans d'il y a quelques années, j'ai quand même énormément augmenté. C'est trop. Trop pour ce qu'il m'apporte réellement. Alors j'ai décidé de remplacer le smartphone par du temps intelligent, qui m'apporte vraiment quelque chose.

Par exemple, le temps de coucher noir sur blanc mes états d'âme. Comme une auto thérapie.

Du temps pour moi, je n'en ai pas beaucoup (voir l'article précédent). Mais j'en ai un peu. Surtout depuis quelques semaines, car petit Charlie, du haut de ses 19 mois, a décidé qu'il était temps pour lui de s'endormir seul le soir sans pleurer et rappeler maman 248 fois. Il y a des ratés bien sûr, mais dans l'ensemble ça va beaucoup mieux, et je bénéficie ainsi, très souvent, d'une paix royale à partir de 20h30.

Et qu'est-ce que je fais? Le plus souvent, je m'écroule devant la télévision, souvent avec le smartphone en plus (nouvelle très mauvaise habitude que j'aimerais changer). Au mieux, je plie du linge, toujours devant l'écran. Mais c'est tout. Alors que ces deux précieuses heures avant d'aller dormir sont les seules que j'ai pour moi, de toute la journée.

Elles devraient être bien mieux employées!

Alors je reprends mon clavier, je ressors mon cahier. Un peu d'introspection, d'organisation. 

Et pour commencer, faire une liste d'occupations réellement ressourçantes, qui pourraient occuper mes soirées.

Regarder un film ou une émission à la télé OK, mais le regarder en entier, du début à la fin (maintenant que je peux, sans bébé qui pleure) et SANS le smartphone.

Recommencer à lire peut-être? Mon problème étant que je ne sais pas lire par petit bout. Quand j'aime, je ne m'arrête pas. Et me retrouve à terminer mon bouquin à 1h du mat', alors que je bosse le lendemain...

Me remettre au tricot pour un tout petit projet facile (une couverture pour le bébé de Charlie?) Le démarrage sera difficile, mais une fois lancée, je sais que ça peut aller tout seul.

Ressortir mes puzzles, qui ont l'avantage de me vider la tête, et qu'on peut avancer par ci par là dès qu'on a 5 minutes. Et avec Pâquerette aussi, ce qui est plutôt chouette.

Ecrire plus régulièrement, me fixer peut-être un objectif pour le blog. Par exemple, un article par semaine.

Voici déjà quelques pistes, maintenant, il n'y a plus qu'à!

vendredi 5 janvier 2024

Magna

Le temps file entre mes doigts, mais je prends le temps, aujourd'hui, de laisser une petite trace de notre quotidien.

Le temps libre est un luxe rare quand on gère une maison et des enfants quasiment en solo. Les vacances ne sont que peu reposantes car mon homme travaille tout le temps, et j'ai presque toujours Pâquerette et Charlie avec moi. Heureusement, mon ainée part souvent quelques jours chez les grands-parents, ce qui me fait un semi-repos. Quand bébé fait la sieste, j'ai alors du temps pour me reposer, sans ma grande fille demandeuse de faire des activités et donc sans culpabilité. Le lundi, c'est mon jour "off", et bébé va chez nounou la demi-journée. Ce qui me permets de caser mes propres rdv médicaux, de travailler pour ma classe, et de me reposer un peu.

Une ou deux heures très précieuses pour conserver un semblant d'équilibre dans cette course infernale qu'est devenue ma vie. Je l'ai voulue, je l'ai souhaitée, je l'ai rêvée, cette vie bien remplie. Je l'avoue, je n'imaginais pas que ça serait si dur. Tout était tellement calme et tranquille quand nous n'étions que trois, avec une Pâquerette grande et raisonnable. Si calme que je commençais à m'ennuyer et me sentir inutile... et bien là je peux vous le garantir, je ne me sens pas inutile!

Deux fois plus de tâches pour faire tourner la maison, deux fois moins de temps pour le faire avec un bébé très demandeur, et deux fois moins d'énergie à cause des nuits pourries, ça donne une maman épuisée et qui court tout le temps. Le linge, le ménage, les courses, les repas, les devoirs de la grande, les bêtises du petit, les rdv médicaux multipliés par deux, les virées à la pharmacie multipliées par deux aussi... Oui car je n'ai pas choisi la facilité, avec des enfants qui ont tous les deux un suivi médical et des traitements à renouveler très régulièrement. Et avec un conjoint qui ne peut pas beaucoup m'épauler.

Ajoutez le boulot par là-dessus, avec le travail de préparation à la maison, et un directeur qui me presse comme un citron... et vous obtenez une maman toujours sur le fil. Il suffit alors d'un rien, une chambre en désordre, un bébé qui ne veut pas dormir (ça, c'est souvent le déclencheur) pour que la maman patiente et souriante se transforme en dragon... Je crie. Je m'en veux d'avoir crié. Je me sens mauvaise maman. La spirale... 

Heureusement, il n'y a pas que les coups de mou. Il y a aussi tous les bons moments, le bonheur de voir mes enfants grandir ensemble, rire ensemble, devenir chaque jour plus complices. Pâquerette qui se métamorphose en grande fille (bientôt 9 ans!), qui est tellement patiente et mignonne avec son petit frère. Charlie qui a fêté ses 18 mois hier, et qui fait une chose nouvelle par jour ou presque! Depuis Noël, il galope fièrement sur ses deux jambes, et il cause de plus en plus. Même s'il aura tout oublié l'an prochain, il a très bien compris le principe du Père Noël et des "cacos", c'était adorable de le voir déballer ses paquets et s'émerveiller devant les lumières. Il est toujours aussi fan de sa sœur, qu'il appelle "Magna", on ne sait pas pourquoi. J'ai vu qu'en espagnol, ça signifiait "grande" et "importante". J'ai trouvé ça chouette.

Je prends des photos, j'essaie de prendre des notes, je compile toutes ces premières fois, qui deviendront de précieux souvenirs. Comme je l'ai fait pour Pâquerette quand elle était bébé, même si j'ai moins de temps. Je sais que même si je cours partout, ce sont de belles années, et qu'il faut en profiter. Alors je m'y emploie chaque jour, entre deux panières de linge à plier et une table à débarrasser. Je laisse tout en plan, et je m'assois par terre pour jouer avec mes enfants. Parce que c'est ça le plus important.

mardi 15 août 2023

Petits morceaux de bonheur

Avant que le tourbillon de la rentrée ne m'emporte, il faut que je prenne le temps de venir poser par écrit tout ce que je ne veux pas oublier. Les joies comme les peines. La vie. Notre vie à 4.

Au début de l'été, nous avons fêté les 1 an de bébé Charlie. Depuis, il n'a cessé de faire de nouvelles choses. Se mettre assis, puis debout, dans la même semaine! Le quatre pattes est ensuite arrivé, et il passe son temps à grimper partout. Les premiers mots s'esquissent, timides, les fameux "Papa" et "Maman" tant attendus. Bébé se fait maintenant clairement comprendre, en pointant du doigt et à grand renfort de cris et de mimiques. Il fait aussi quelques signes, comme "manger", "écoute", "musique"... Petit Charlie a plusieurs passion : les clés, qu'il utilise comme tournevis (on l'appelle Jo la Bricole!), et sa grande sœur, qui a droit à d'innombrables câlins et aux plus beaux sourires. 

Côté santé, l'asthme est toujours là donc on continue le Seretide en aérosol, et les traitements pour le RGO. On réintroduit petit à petit les PLV, et ça se passe bien. Les couchers sont dans l'ensemble, plus apaisés. Et les nuits, entières, que ça fait du bien! En journée, nous avons un bébé souriant, qui explore son monde et rigole beaucoup. Un petit rayon de soleil! 

Pâquerette est une grande sœur aux petits soins, et qui adore faire le clown pour entendre son petit frère rire aux éclats. Sa maladie est toujours stabilisée, elle n'a plus de douleurs. C'est aujourd'hui une grande fille de 8 ans et demi en pleine forme, toujours le nez dans les bouquins, passionnée d'animaux et qui ne cesse de parler, tout le temps tout le temps tout le temps. Elle entre en CM1 à la rentrée. Déjà! 

On ressort pour bébé des jouets qui étaient à elle, et c'est génial de les voir jouer ensemble. J'ai tellement cru que tout ça ne resservirait jamais!

Seule grosse ombre au tableau, l'état de santé de mon homme, qui ne cesse de se dégrader. A de très fortes douleurs s'ajoute une impossibilité grandissante d'utiliser son bras droit. J'attendais qu'il aille mieux pour qu'il puisse prendre parfois le relais avec Charlie. Je n'attends plus, ce n'est plus du tout à l'ordre du jour. Porter un bébé asticot, l'habiller, le changer, le nourrir, avec un seul bras et des douleurs intenses, c'est très compliqué. Et je ne parle même pas de plier la poussette ou le lit parapluie puis de les porter dans le coffre. Alors je gère. Le quotidien est parfois lourd, dans tous les sens du terme, mais je n'ai pas le choix. 

J'ai la chance de ne pas souffrir 24h sur 24, ce qui est malheureusement le cas de mon homme. Travailler, même depuis la maison, est devenu extrêmement difficile pour lui. Il est actuellement en arrêt maladie. Forcément, le moral n'y est pas. La peur de l'avenir flotte autour de nous. Mais on essaie de vivre le moment présent. 

Prendre chaque jour les petits morceaux de bonheur.

mardi 4 avril 2023

9 mois

J'ai touché le fond fin janvier, quand mon homme est parti à l'hôpital pour se faire opérer. 15 jours d'hospitalisation suivis de mois de rééducation l'attendaient. J'étais déjà sur le fil depuis la naissance de Charlie, naviguant à vue dans un état d'épuisement physique et émotionnel avancé. Et je me suis retrouvée seule à tout gérer. Pendant cette période, bébé me faisait 6, 7, 8 réveils par nuit... je cumulais les nuits blanches, m'épuisant à le bercer. La journée je faisais des aller retour à l'hôpital, morte d'inquiétude, et faisant la forte pour soutenir mon homme, qui n'allait pas bien. Le soir il fallait encore plaquer un sourire sur mon visage pour rassurer Adèle. Assurer la bonne marche de la maison. Les courses, les repas, le rangement, avec un bébé malade continuellement et qui ne me laissait aucun répit. La reprise de l'école se profilait, je n'arrivais pas du tout à préparer ma classe. Je passais mon temps à pleurer, au bout du rouleau. J'ai fini par faire une mastite carabinée et un soir à 23h, je n'arrivais plus à me lever de mon lit. Du tout. Et là je me suis sentie très seule. J'ai appelé ma mère au secours pour qu'elle vienne m'aider à gérer la nuit avec Charlie. 

Mon médecin m'a retrouvée dans un état déplorable. J'avais 9 de tension, des palpitations, et je ne tenais pas debout. Dépression Post Partum. Il n'était pas question que je reprenne le travail dans ces conditions. Elle m'a mise en arrêt maladie. L'objectif était de mettre Pâquerette à l'école, Charlie chez nounou, et de DORMIR. Ce que j'ai fait. Au début, je faisais même des siestes matin et après-midi, pour éponger toute cette fatigue nerveuse et physique.

Depuis, je remonte la pente tout doucement. Charlie grandit, et même s'il est constamment malade, il dort mieux. Les journées au calme me permettent de souffler, et je suis beaucoup plus disponible pour mon bébé le soir, beaucoup plus détendue, beaucoup plus apaisée. J'ai quand même réussi à me faire une tendinite à force de porter mon bébé patate. Car mon homme ne peux toujours pas le porter et donc quasiment rien faire avec lui. Ce qui signifie beaucoup de pression pour moi, mais heureusement quand il est chez nounou je peux souffler.

Peu à peu on trouve un nouvel équilibre à quatre. Bébé Charlie a pris sa place. Quand le RGO le laisse tranquille, c'est un bébé souriant et qui aime rigoler. Il commence à babiller, et se déplace en rampant. Il tisse chaque jour une relation plus forte avec sa grande sœur qu'il adore. Les voir jouer et rire tous les deux, c'est ma plus belle récompense. 

Mais que cette dernière année aura été compliquée! Entre ma fin de grossesse difficile, l'accouchement cata, l'opération de mon homme et les premiers mois avec bébé, un vrai tsunami! 

Aujourd'hui, Charlie est avec nous depuis 9 mois! Joyeux moisiversaire mon bébé!

lundi 16 janvier 2023

Pour une petite cuillère

On ne fait pas un deuxième enfant pour "réparer" ce qu'on n'a pas vécu ou mal vécu avec le premier.
Mais quand même.
Naïvement, j'espérais que l'arrivée de petit Charlie serait plus douce que celle de Pâquerette. 
Raté. 

L'accouchement a été tout aussi catastrophique, dire que certaines parlent du plus beau jour de leur vie. Erreur médicale dans les deux cas, énormément de souffrances, d'angoisses, et à chaque fois je n'ai pas pu m'occuper de mes bébés comme j'aurais aimé pouvoir le faire. Ça restera un éternel regret, car il n'y aura jamais d'autre accouchement. Et tant mieux, je suis traumatisée.

La première année de Pâquerette avait été si compliquée, entre son RGO, son angiome ulcéré, les opérations, les médicaments, un bébé très inquiet qui ne dormait que sur moi... Je me disais que ça ne pourrait pas être pire avec Charlie.

Effectivement ce n'est pas pire. Mais ce n'est pas mieux. Mise en place de l'allaitement difficile, torticolis donc suivi kiné, gros RGO pour lui aussi (comique de répétition) puis quand j'ai enfin récupéré un bébé apaisé, bronchiolite n°1 suivie de bronchiolite n°2, et pour finir un diagnostique d'asthme du nourrisson. Un traitement de fond (un de plus!) mis en place, bonjour le Flexotide! 

Nous avons découvert ce week-end un des effets secondaires de ce médicament... un bébé très très énervé, surtout le soir. Les nuits n'étaient déjà pas faciles, en gros ça fait 6 mois que je n'ai pas fait une nuit complète, mais au moins depuis quelques temps les réveils étaient plus courts, et bébé plus facile à rendormir. Dix petites minutes de bercements, ou une tétée de 20/30 minutes et hop au dodo. Maintenant c'est jusqu'à deux heures qu'il nous faut pour rendormir notre petit insomniaque! Complètement agité, il pose sa tête contre nous comme pour s'endormir, mais très vite la retire, bat l'air de ses mains, nous agrippe, nous griffe... complètement surexcité. 

Nous sommes censés lui donner ce traitement tout l'hiver. Joie.

Et moi je suis à la limite de l'hôpital psychiatrique. Ou de la prison, c'est selon, tellement j'ai envie de le jeter par la fenêtre. 

La nuit de vendredi à samedi a été particulièrement horrible, avec un bébé qui a dormi par tranches de 30 minutes jusqu'à 2h30. Puis plus du tout pendant 2h. En me recouchant à 4h30, j'étais tellement épuisée et à bout de nerf que je n'ai pas réussi à me rendormir, préférant me tourner, me retourner, et broyer du noir. Dire que la reprise du boulot approchait, mais comment j'allais faire pour survivre? Puis je me suis mise à avoir faim, n'ayant pas mangé grand chose la veille au soir.

A 5h30, je me suis dit que je n'arriverais pas à dormir un tant soit peu si je ne mangeais pas quelque chose. Je me suis donc levée et, à tâtons, et surtout en faisant le moins de bruit possible pour ne pas réveiller Charlie enfin endormi, j'ai grignoté quelques amandes, et sorti un yaourt du frigo. Mais j'avais beau fouiller et farfouiller dans le tiroir le plus doucement possible, pas moyen de trouver une petite cuillère. J'ai allumé la lumière pour m'apercevoir qu'il n'y en avait plus.

Et c'est bête, mais j'ai fondu en larmes. Pour une petite cuillère. Ou plutôt pour tout ce que je viens de vous raconter. J'ai sangloté toute seule, en mangeant mon yaourt avec une cuillère à soupe, au milieu de la nuit. 

Dormir. J'ai juste besoin de dormir.

Oui, un jour ça passera. Mais pour le moment, franchement, c'est dur.

mercredi 7 décembre 2022

La vérité vraie (2)

A cet abîme de fatigue dans lequel je suis tombée il y a cinq mois, s'ajoute une pression immense que je n'avais pas anticipée le moins du monde. A avoir tant attendu ce petit bout, à m'être tant battue pour obtenir cette grossesse, je pensais naïvement qu'une fois l'accouchement derrière moi, le plus dur serait passé, et que j'allais tout gérer d'une main de maître. 

Sans prise de tête. Tout en décontraction. Je m'imaginais très bien, donnant la tétée tout en jouant avec Pâquerette, préparant le repas avec bébé en écharpe, allant me promener avec ma grande en trimballant bébé partout. C'était un deuxième, il allait suivre le mouvement voilà tout. Tant pis si bébé a une sieste ou un repas décalé après tout. Je m'étais bien trop pris la tête pour Pâquerette. Je m'imaginais en mère bohème et décontractée. 

Exactement ce que je ne suis pas. En analysant un peu mes difficultés, je me suis aperçue que je me collais la pression toute seule. Et que c'était plus fort que moi, on ne me referait pas. Qu'il fallait l'accepter. Quand j'endosse le rôle de maman, c'est tellement à 100%, qu'à chaque minute, chaque seconde, je veux que bébé soit bien. Qu'il n'ait pas faim. Ou chaud. Ou froid. Qu'il ne pleure jamais. Qu'il soit toujours soit en train de dormir paisiblement, soit en train de manger tranquillement, soit en train d'être en éveil de qualité, c'est à dire avec quelqu'un (le plus souvent moi) qui le couve du regard, lui parle, joue avec lui... 

Or, je vais l'écrire en gras pour bien me mettre ça dans la tête, c'est impossible. Il y a forcément des instants au cours de la journée où bébé est inconfortable, et je n'y peux rien. Avec Pâquerette, ces moments étaient forcément limités car je n'avais qu'elle à m'occuper. Je me douchais en trois secondes chrono, avec le transat dans la salle de bain bien sûr, et sans cesser de lui parler. J'avalais une tranche de jambon et une banane le midi et hop le repas était fait. Je ne me posais jamais, ne pensais qu'à elle, toujours.

Et même si maintenant elle est grande, j'ai toujours fait en sorte, depuis presque 8 ans, d'être cette mère ultra disponible. Sans en avoir conscience particulièrement. C'était ça pour moi, être maman.

Sauf que l'arrivée de bébé Charlie a complètement changé la donne. Je ne peux pas me dévouer à 100% pour lui et en même temps, à 100% pour Pâquerette, c'est mathématiquement impossible. Il y en a toujours un qui doit renoncer (souvent ma grande fille) ou patienter. Et que c'est dur, mais que c'est dur! 

La première fois que Pâquerette a eu un chagrin et que j'étais en pleine tétée, je n'ai pas pu la prendre dans mes bras. C'était pour une broutille, mais ça a été d'une violence inouïe pour mon cœur de maman. Elle s'est blottie contre moi, mais ce n'était pas pareil, le coussin d'allaitement nous séparait. 

Je m'étais imaginé tout ce que je pourrais faire avec elle en même temps que donner la tétée, mais je n'avais pas pensé à tout ce que je ne pourrais pas faire. Lui faire sa couette le matin. Remplir et découper le billet d'absence pour l'école. Jouer à de nombreux jeux de société. L'aider à chercher ce bricolage super important qu'elle a égaré. Aller admirer sa construction en Lego dans sa chambre. C'est un fait, je ne peux plus être la même maman pour Pâquerette. 

Comme je ne peux pas être, pour Charlie, la même maman que j'ai été pour Pâquerette. Je dois interrompre sa sieste pour aller chercher sa grande sœur à l'école. Il doit patienter pendant que je prépare à manger, car je ne peux pas juste servir une tranche de jambon et une banane à une grande fille en pleine croissance. Des fois il râle un peu sur son tapis d'éveil, parce que je prends le temps de passer un moment de qualité avec Pâquerette. 

Bref, on dit que l'arrivée du deuxième enfant est plus facile à gérer que le premier. Me concernant, je ne suis pas du tout d'accord. Car avoir deux enfants, c'est devoir choisir sans arrêt, à qui on va donner de l'attention en premier, et qui on va faire patienter. Ce n'est pas forcément négatif. Pâquerette a l'âge d'être autonome sur beaucoup de choses maintenant, elle ne pourra pas être tout le temps dans les jupes de maman. Et Charlie va apprendre dès le début à partager.

C'est pour moi que c'est difficile en fait, c'est moi qui doit apprendre cette nouvelle façon d'être maman. Et sans m'oublier complètement sinon je ne tiendrai jamais le choc. Vaste programme!

vendredi 25 novembre 2022

La vérité vraie (1)

Deux mois que je n'ai pas écrit. Par manque de temps d'abord, mais aussi par gêne. Les dix ans consacrés à fonder notre famille et cette chance immense d'y être parvenue, me retenaient de dire le fond de ma pensée. A l'heure où tant de copines d'infortune rêvent de tenir enfin leur bébé dans les bras, je trouvais ça déplacé, et même irrespectueux de raconter la réalité de ce qui se passe dans ma vie, dans mon corps, dans ma tête.
Or sur ce blog j'ai toujours été très honnête, je n'ai jamais joué un rôle. Alors se pose à moi un dilemme. Soit je joue le rôle de celle pour qui tout va bien et qui nage dans le bonheur au sein de sa famille au complet. Et ce blog n'est plus qu'une coquille vide. Soit je dis la vérité. Comme je ne suis plus tellement lue, et que mes écrits me servent surtout à vider mon sac et à mettre un peu d'ordre dans mes pensées, aujourd'hui j'ai choisi la deuxième option. En espérant ne froisser personne.

Bébé Charlie a 4 mois et demi. C'est un bébé tout en rondeur, très potelé et, forcément, très mignon. Je fonds à chacun de ses sourire, je deviens guimauve quand je vois la relation qu'ils tissent avec sa grande sœur, je suis complètement gaga dès qu'il fait quelque chose de nouveau. Mais ce n'est pas de ça dont je vais vous parler aujourd'hui. 

Aujourd'hui, je veux vous parler de cet épuisement, cet abime de fatigue dans lequel je suis plongée depuis sa naissance. Je n'avais jamais connu ça. Jamais. Pourtant ça n'avait pas été tout rose avec Pâquerette, mais j'avais davantage d'énergie à l'époque. Je suis maintenant plus vieille de 8 ans, et j'ai un passé de PMette qui a énormément puisé dans mes réserves. 
Et puis il y a eu ma grossesse difficile, la césarienne ratée, l'anémie qui a suivie, la mise en place de l'allaitement très compliqué, et un retour à la maison sous canicule, avec un bébé qui tétait presque non stop.

A l'heure actuelle, mon corps ne s'est pas remis de tout ça. Bébé Charlie est très lourd (presque 8 kilos à 4 mois) et, avec son reflux, très demandeur forcément. En journée, il dort exclusivement en poussette ou en écharpe de portage, je peux passer cinq à six heures par jour à le porter, c'est un sport à temps plein. Je suis lessivée. J'avais pris 15 kilos pour ma grossesse, à l'heure actuelle, j'en ai reperdu 18... Jusqu'à il y a peu, bébé ne faisait pas ses nuits, et dormir par tranches de 2 ou 3h (au mieux!) ne me permettait pas de récupérer. J'étais littéralement à bout de force, il y a des jours où je me demandais comment j'allais continuer. Comment j'allais faire pour ne pas le lâcher, le laisser tomber, tellement mes bras réclamaient une pause. Comment j'allais survivre une journée, une nuit de plus. J'étais passée en mode survie. 

Et puis, il y a une quinzaine de jours, miracle, Charlie s'est mis à enchainer 6, 7, voir parfois 8h heures de sommeil. Ses nuits sont encore anarchiques, il peut faire un réveil une nuit, trois réveils le lendemain, puis aucun le surlendemain. Mais déjà, ça va un peu mieux. Et j'ai eu l'impression de redevenir un être humain. Car je n'étais plus que l'ombre de moi-même. Devant les gens, je donnais le change, mais à l'intérieur, j'étais en miettes. Physiquement et émotionnellement. J'avais mal partout, j'étais incapable de me concentrer, à tout heure du jour et de la nuit, je ne rêvais que d'une chose : me rouler en boule dans mon lit et dormir. Dormir, dormir... Le manque de sommeil, c'est une réelle torture. 

Bref, depuis quelques jours, ça va mieux. Mais la fatigue cumulée ces derniers mois ne s'est pas envolée comme par magie. Il faudra encore de longs mois pour que je me remette complètement je pense. Surtout qu'à cette fatigue s'ajoute une pression immense... 

mercredi 21 septembre 2022

RGO

Trois petites lettres que j'aurais préféré oublier... On avait déjà assez donné avec Pâquerette. Il faut croire que non puisque cette saloperie de reflux a décidé de venir embêter aussi bébé Charlie. Au programme des réjouissances : un bébé douloureux, qui pleure beaucoup plus, et qu'il devient impossible d'endormir en journée. Des soirées en enfer, à devoir le bercer en marchant pendant des heures. Sachant que du haut de ses 2 mois et demi, il pèse déjà 6,2kg... ça tire sur les bras et le dos de maman. J'ai bien cru que j'allais finir par m'écrouler de fatigue et de douleur, jusqu'à ce qu'une gentille kiné me dise "Ça ressemble bien à un reflux quand même!" Je ne m'étalerais pas sur ma culpabilité de n'avoir rien vu, rien compris. Pour ma défense, le RGO de Charlie ne se manifeste pas de la même façon que pour sa grande sœur à l'époque...

Depuis on est passés en mode anti-reflux. On a tout incliné (lit, parc...), je garde bébé à la verticale le plus possible après les tétées, et en journée je ne cherche même plus à essayer de l'endormir pour le poser allongé. C'est écharpe de portage directement. Elle me sauve mes bras, mon dos, et ma santé mentale cette écharpe. Je fais tout avec. Préparer le repas, manger, faire un jeu avec Pâquerette, faire des siestes semi assise, écrire cet article... Le médecin nous a prescrit du Gavison... Gaviscon mon ami, avec son goût de banane chimique... il ne m'avait pas manqué. Avec tout ça, ça va un peu mieux, mais ça reste très fatigant d'avoir un bébé collé à soit non stop de 7h à 22h... 

J'avoue que je suis au bout du rouleau. Je me suis mise en mode survie, chaque jour passé est un jour de gagné. Je suis impatiente que bébé commence la diversification, commence à s'asseoir, pour que cette saloperie de RGO disparaisse... Et je trouve tellement dommage de ne pas réussir à profiter pleinement des premiers mois...

vendredi 9 septembre 2022

1,566 kg

Tout au long de ma grossesse, je n'ai pas réussi à me débarrasser de ma boite de médicaments PMA... par superstition sans doute. Les boites non entamées, les seringues en rab, et tout ce que j'avais fini par accumuler, d'un protocole sur l'autre. Le mois dernier, enfin, j'ai trouvé la force (et le temps) de plonger mon nez là-dedans, j'ai tout trié et emmené à la pharmacie. Je me suis sentie délestée d'un poids. 

Aujourd'hui, je me suis attaquée aux papiers... J'avais tout conservé, depuis ma première tentative pour Pâquerette il y a 10 ans. Un dossier épais comme le bras! J'ai mis de côté précieusement quelques pages : les résultats de Beta HCG positifs, et l'ordonnance du protocole pour chacun de mes enfants. Pour que je puisse leur montrer, plus tard, comment ils avaient été fabriquées. Avec beaucoup d'amour, mais pas seulement.

J'ai jeté tout le reste. Et ça a été long! 1,566 kg de paperasse (Oui, j'ai sorti ma balance de cuisine!) Plus d'un kilo cinq d'ordonnances, d'échographies, de comptes rendus d'examens, de consignes d'hospitalisation, de Beta HCG négatifs... tant de douleurs et de larmes... 

Je ne remercierai jamais assez les médecins, la science, la chance qui nous ont permis de fonder notre petite famille. Je ne remercierai jamais assez les donneurs qui nous ont fait cadeau de ce petit embryon si précieux. Petit embryon qui, pour une fois, dort dans son lit ce matin, et me laisse quelques minutes de répit pour venir écrire ces lignes. 

La PMA fera partie de ma vie à jamais. Mais maintenant je dois apprendre à la mettre de côté. La page est tournée, c'est fini. Il n'y aura plus toutes ces piqures, ces échographies, ces kilomètres, ces ponctions et ces espoirs déçus. C'est fini, terminé. C'est à la fois très bizarre, et grisant. 

La fin d'une aventure qui aura duré 10 ans. 


dimanche 4 septembre 2022

Baby blues

Après bien des aventures et des années d'attente et de sacrifice, mon rêve venait donc de se réaliser. J'étais rentrée à la maison avec petit Charlie, et nous étions enfin réunis tous les quatre. La famille était au complet.

J'aurais dû être la plus heureuse du monde.

Et il n'en était rien. 

J'ai hésité à écrire ces lignes, pétrie de honte et de culpabilité. Mais je me dis d'abord que mon blog n'est presque plus lu, et ensuite que je me dois d'être transparente et sincère...

Je dois avouer que les premières semaines ont été très difficiles. Je pleurais tous les jours. Epuisée par mon accouchement catastrophe et le rythme avec un nouveau né. Et pleine de culpabilité envers Pâquerette, avec qui je ne pouvais plus partager aucun moment. Elle m'avait terriblement manqué pendant cette semaine de séparation et j'avais hâte de la retrouver, de recréer le lien. Or je ressentais comme une cassure. Comme si j'avais perdu ma fille. Elle se montrait très distante, j'avais l'impression qu'elle n'était plus comme avant, que notre lien avait changé et qu'on ne retrouverait jamais notre complicité. Un vrai chamboulement dans notre relation si exclusive et particulière.

Je n'assume pas du tout ce que je vais écrire mais... au fond j'en voulais un peu à bébé Charlie, qui venait chambouler notre vie. Je lui en voulais de me séparer de Pâquerette, de m'accaparer 24h/24 avec ses besoins de téter, d'être bercé, de ne dormir que dans nos bras... Et bien sûr, je culpabilisais de lui en vouloir. Comment en vouloir à ce petit être innocent, qui n'avait rien demandé?

Alors s'ajoutait une troisième culpabilité. L'impression de me trahir moi-même, de trahir la PMette que j'étais et par extension toutes mes copines d'infortune. De quel droit je pouvais être si mal, de quel droit je pouvais me plaindre, alors que j'avais la chance d'avoir eu un petit garçon en pleine santé?

Cette tempête d'émotions et la fatigue cumulée faisait que je n'étais pas patiente pour un sou avec Pâquerette. Et alors que je rêvais qu'on se rapproche toutes les deux, c'est le contraire qui se produisait. Elle-même ne savait plus trop où était sa place je pense, face à ce petit Charlie si accaparant et cette maman dépassée. Heureusement, mon homme compensait, mais c'était douloureux de les voir jouer ensemble, alors que moi j'allaitais 24h/24 ou presque... J'ai beaucoup pleuré, coincée sur mon canapé avec bébé, pendant qu'ils rigolaient tous les deux dans la piscine. Ma fille me manquait.

La canicule n'a clairement pas aidé. Nous sommes restés bloqués à la maison, volets fermés, pendant deux semaines... une éternité. Impossible de prendre la poussette pour aller faire un tour en cas de bébé hurlant. Impossible de se poser sur la terrasse pour prendre l'air (quel air?). Le manque de luminosité ne m'aidait pas à sortir de la déprime dans laquelle je m'enfonçais... J'ai failli lâcher l'allaitement mais j'ai tenu bon, me rappelant à quel point j'avais regretté d'avoir dû arrêter pour Pâquerette. 

J'ai tenu bon et j'ai attendu que la tempête passe. 

Et petit à petit, elle est passée. Bébé Charlie a commencé à dormir un peu plus, téter un peu moins. J'ai été un peu moins crevée, j'ai pu passer quelques moments privilégiés avec Pâquerette. Son petit frère étant de plus en plus éveillé, elle a commencé à s'y intéresser davantage, à jouer de plus en plus son rôle de grande sœur. Tout doucement chacun trouve sa place dans notre nouvelle famille. 

Aujourd'hui, Charlie a 2 mois. Il commence à faire des siestes dans son lit et se réveille moins la nuit. Je revis. J'ai l'impression d'avoir retrouvé ma fille. De m'être retrouvée aussi. Je tisse chaque jour un lien plus fort avec mon bébé si souriant. Et même si ce n'est pas rose tous les jours, nous sommes en train de trouver un nouvel équilibre tous les quatre. 

Et je suis heureuse. 

dimanche 28 août 2022

L'accouchement (2)

Après un passage en salle de réveil, j'ai pu rejoindre mon homme et petit Charlie dans notre chambre d'hôpital. Le plus dur était passé, ne restait plus qu'à faire connaissance avec ce petit bout tant attendu. Enfin, c'est ce que je croyais...

Mais il était écrit qu'aucun de mes accouchement ne pourrait se passer simplement...

J'ai eu des douleurs abdominales assez fortes dans la nuit, puis toute la matinée du mardi, sans trop m'alarmer, me demandant si j'étais trop douillette. "C'est normal que vous ayez mal madame, vous avez eu une césarienne." Certes.

En début d'après-midi, ça s'est aggravé rapidement, je souffrais énormément. J'ai passé plusieurs heures à pleurer, accrochée à la barrière du lit... Honnêtement j'ai eu plus mal durant cette journée-là que pour mon accouchement entier pour Pâquerette... et pourtant ça n'avait déjà pas été une partie de plaisir... J'étais incapable de m'occuper de mon bébé, je ne le voyais même plus, gardant les yeux fermés, complètement coupée du monde par la douleur qui m'irradiait.

Enfin on a pris mes douleurs au sérieux, et envoyée passer un scanner aux urgences. Qu'il était loin ce scanner, le trajet en lit d'hôpital m'a semblé infini, j'essayais de rester digne, mais je grimaçais de douleur à chaque secousse. Je ne parle même pas du moment où ils m'ont transféré de mon lit à la table, et inversement...

Le scanner a révélé que j'avais un gros hématome au niveau du muscle péritoine. Ils avaient sectionné un vaisseau sanguin en me faisant la césarienne, et depuis un jour et demi, ça saignait dans mon ventre... Il fallait me rouvrir...

Je suis donc repassée sur le billard en urgence, sous anesthésie générale. Mon passage en salle de réveil a été très long et je ne suis remontée dans ma chambre qu'à 23h. Mon homme s'est fait un sang d'encre. Je n'avais pas vu mon bébé depuis si longtemps, je rêvais de m'en occuper, mais j'en étais encore incapable, perfusée de partout, sous oxygène, et surtout complètement amorphe. J'avais perdu tellement de sang qu'on a du me transfuser... 

J'ai mis plusieurs jours à m'en remettre. Heureusement mon homme a assuré, ainsi que le personnel soignant. Ils géraient les couches, l'habillage de bébé, et me le passaient dans mon lit pour la tétée. Avec toutes ces péripéties, l'allaitement a mis longtemps à se mettre en place, et bébé a perdu beaucoup de poids. Il fallait que je le mette au sein un maximum. Il se fatiguait vite, les tétées duraient une heure et il fallait beaucoup le stimuler. Après la tétée on lui donnait un complément de lait industriel avec un DAL. Puis je devais tirer mon lait, le plus possible, nuit comprise. Et ça toutes les 2 à 3 heures. J'étais complètement exténuée... 

Je suis restée plus longtemps à la maternité, une semaine sans voir Pâquerette, que ça a été difficile. Le samedi, comme j'allais un peu mieux, son papi l'a amenée sur le parking devant l'hôpital pour qu'on puisse se voir. J'étais si impatiente, mais me trainer dans les couloirs a été bien difficile, je me suis assise plusieurs fois. Et enfin je l'ai vue, et j'ai fondu en larmes. Ma grande fille. Qu'est-ce qu'elle m'avait manqué.

Je ne savais pas encore que je rentrerai le lendemain. La vie à 4 allait pouvoir commencer...

vendredi 29 juillet 2022

L'accouchement (1)

Nous étions vendredi premier juillet, à quelques jours de mon terme, et je venais encore de faire une virée de contrôle aux urgences pour une suspicion de pré-éclampsie... 
Ce jour-là je suis tombée sur LA toubib. A l'écoute, empathique, qui a pris le temps de lire mon dossier et m'a demandé "Mais, vous accouchez comment?"
Par voie basse, ai-je répondu. 
"Ah, bon? Parce qu'avec ce que vous avez eu à votre premier accouchement, une césarienne programmée aurait tout à fait pu être envisagée. Vous avez quand même eu une déchirure complète du périnée. Vous risquez des séquelles (incontinence... je n'entrerai pas dans les détails...) Mais habituellement une césarienne programmée se fait plutôt 15 jours avant terme, là on est un peu justes sur les délais..."

Sur le coup, j'ai été en colère, car depuis des mois j'avais rencontré plusieurs médecins, justement pour me positionner sur l'accouchement, et aucun n'avait été aussi clair. Je m'étais donc préparée à l'idée d'accoucher par voie basse. Et là, à 10 jours de mon terme, je tombe sur un médecin qui dit clairement les choses. Et ça change tout! 
"Je vous laisse le week-end pour réfléchir, si vous voulez une césarienne vous revenez lundi matin, à jeun. Ça sera moi, je vous la ferai."
Je suis rentrée toute chamboulée, mais rapidement la décision s'est imposée à moi. J'avais trop peur des séquelles. J'étais trop traumatisée par mon premier accouchement catastrophe. Une césarienne programmée, contrôlée, dans la sérénité, sans stress, me semblait être la meilleure option pour bébé et moi.

C'est ainsi que lundi matin, nous sommes partis avec mon homme pour accueillir notre petit Charlie. J'avoue, ça faisait bizarre. En plus, je n'étais pas prévue dans le planning, je n'avais que la parole du médecin de vendredi, il a fallu expliquer, patienter, un peu de stress, mais finalement j'ai rapidement été installée en chambre, puis je suis partie au bloc pour rencontrer notre petit miracle. 

La césarienne s'est très bien passée. Moi qui ai beaucoup de mal avec les gestes médicaux, je suis fière de moi car j'ai réussi à me mettre dans ma bulle, le bloc froid, les instruments alignés soigneusement, la valse des médecins, infirmières et autres... j'ai réussi à faire abstraction de tout ça, me concentrer sur ma respiration, et à faire de cette naissance un joli moment. Mon homme a pu venir auprès de moi me soutenir, et c'était important. Enfin, Charlie a poussé son premier cri, plutôt en colère d'ailleurs, qu'on soit venus le déloger. Il a été placé dans les bras de son papa, et on nous a laissé regarder... "C'est un garçon!" Il est resté longtemps avec nous, très calme et attentif, j'ai pu l'admirer, le caresser, lui parler, tout ce que je n'avais pas pu faire avec Pâquerette. 

Notre petit garçon était en pleine forme, il avait 10 doigts, 10 orteils et c'était le plus beau des bébés.

Bienvenue au monde petit Noé!

lundi 11 juillet 2022

Petit Charlie

Notre petit Charlie si attendu est venu rejoindre la famille il y  a une semaine déjà, le 4 juillet. Son arrivée parmi nous a été quelque peu mouvementée... surtout pour moi...

Mais l'essentiel est que depuis hier, nous sommes réunis à la maison tous ensemble.

Une nouvelle vie à quatre commence! Nous prenons nos marques tout doucement. Et comme je m'y attendais, ce n'est pas si facile à vivre pour ma grande Pâquerette. Il va falloir du temps.

La canicule fait que nous nous apprêtons à vivre les quinze prochains jours enfermés dans le noir pour garder un peu de "fraicheur". Heureusement, mon homme sera là pour me relayer auprès de bébé et de Pâquerette.

Charlie est un amour de bébé, pour l'instant beaucoup plus zen que sa sœur. J'ai quand même ressorti l'écharpe de portage car je commençais à souffrir du dos à force de le bercer... quel bonheur j'avais oublié ces sensations. Par contre avec la chaleur je ne pense pas autant porter bébé Charlie que je l'ai fait pour Adèle, surtout les prochaines semaines. On dégouline vite tous les deux!

Bref, c'est parti pour la période nouveau né, et même si ça va être crevant, je compte bien profiter car je sais à quel point ça passe vite!

Le rêve est devenu réalité, notre famille est au complet.


dimanche 3 juillet 2022

Demain

Tout s'est accéléré ces derniers jours, et finalement c'est par césarienne que naitra notre petit Charlie. Demain, si tout se passe comme prévu. Demain nous allons rencontrer notre deuxième petit miracle.

Et je ne peux pas m'empêcher de pleurer. C'est trop d'émotions. 

La ligne d'arrivée après 12 ans de course. J'ai arrêté la pilule à 24 ans, et dans deux mois je passerai les 36. Un tiers de ma vie consacré à fonder notre famille. Ce parcours du combattant, qui est sur le point de prendre fin. Une page qui se tourne, je dirais même un livre qui se ferme. Un nouveau va commencer. Celui de notre nouvelle vie, à quatre. Sans PMA. Plus jamais. 

Avec Pâquerette, on s'est fait notre dernier câlin avec Charlie dans mon ventre. C'était très émouvant. Je n'ai pas pu retenir mes larmes quand elle est partie avec Papi et Mamie ce soir. Elle qui ne se retourne pas d'habitude n'arrêtait pas de demander un dernier bisou, un dernier câlin, réclamait maman... C'est beaucoup d'émotions pour elle aussi. Mon bébé va devenir une grande sœur. 

Certes, on n'a pas lâché, on s'est battus. Mais on a aussi eu énormément de chance, et j'en suis pleinement consciente. Et en ces heures si particulières je pense forcément à tous ceux qui ne pourront jamais devenir parents. A tout ceux qui ne pourront jamais agrandir la famille. Et je me sens infiniment reconnaissante aux donneurs qui nous ont permis de réaliser notre rêve. 

Toutes les émotions se bousculent, la joie bien sûr, un peu d'appréhension évidemment, de tristesse de devoir laisser Pâquerette plus longtemps (au moins 5 jours avec la césarienne), l'excitation aussi bien sûr, c'est tellement fou de se dire que demain, nous tiendrons notre bébé dans nos bras! 

Demain.

dimanche 26 juin 2022

39 SA

Dire qu'il y a quelques mois, je tapais d'une main hésitante sur mon clavier "5SA", "6SA"... Notre petit miracle était déjà là, mais je vivais dans la crainte perpétuelle que tout s'arrête. Aujourd'hui, 8 mois et demi sont passés, et bientôt nous tiendrons notre bébé dans nos bras. Je me sens extrêmement chanceuse.

Cependant, l'accouchement catastrophe de Pâquerette m'ayant laissé de profondes cicatrices, j'avoue que j'appréhende beaucoup. J'ai hâte que ça soit passé. Que nous soyons remontés en chambre, tous les trois, et que notre bébé aille bien. Plus encore, je rêve du moment où nous rentrerons à la maison et où je pourrai prendre ma fille dans mes bras pour lui présenter son petit frère ou sa petite sœur. Covid oblige, elle ne pourra malheureusement pas venir à la maternité, c'était pourtant la seule personne, avec mon homme, que j'aurais eu envie de voir. 

Pâquerette est plus impatiente que jamais, mais en même temps, elle aimerait que bébé Charlie attende encore quelques jours... Le week-end prochain a lieu l'exposition de son école, la kermesse, et surtout le gala de danse pour lequel elle a travaillé (en secret!) toute l'année. J'aimerais moi aussi pouvoir y assister, c'est tellement important pour elle. Alors j'ai demandé à bébé Charlie d'être bien sage, et d'attendre au moins le 3 juillet (soit une semaine avant terme) pour pointer le bout de son nez. D'autant qu'en cette fin juin les anniversaires s'enchainent et j'aimerais que bébé ait "son" jour à lui.

Ces derniers jours sont tellement particuliers. On vit "normalement" en sachant qu'un tsunami d'émotions ne va pas tarder à arriver... tellement de chamboulement, de fatigue, de questionnements... mais surtout tellement de bonheur à venir...

mercredi 1 juin 2022

Petits maux et grands bonheurs

Le temps file, et nous sommes déjà au mois de juin! 

Faire des machines n'a jamais été aussi plaisant. Laver de minuscules vêtements de bébé, les plier soigneusement, les ranger dans la commode... c'est quand même bien différent de la corvée de linge habituelle. 

La chambre de petit Charlie prend forme, et enfin la déco que j'avais dans la tête depuis des mois apparait sous mes yeux. Je suis très contente du résultat, c'est très doux et apaisant, exactement ce que je voulais. Il me faut encore un peu de patience pour récupérer les derniers éléments. Les rideaux que j'ai fait recouper, le fauteuil que mon gentil beau-père est en train de galérer à poncer (me suis aperçue seulement après achat sur Le bon coin qu'il était en bois vernis et que ça jurait un peu avec le reste de la chambre...) et quelques étagères à fixer. Je suis impatiente de tout finaliser.

Avec Pâquerette, nous sommes allées faire les magasins. C'est quelque chose de rare chez nous car depuis plusieurs années j'essaie de limiter notre consommation et d'acheter un maximum d'occasion. Mais après avoir fait un stock de petits vêtements Vinted, j'avais très envie d'acheter quelques pièces neuves, choisies avec ma grande puce. Du coup, cette sortie exceptionnelle a pris des allures de fête. Pâquerette a été très fière de choisir le doudou de bébé, ainsi que quelques pyjamas. Un joli moment entre mère et fille.


Au milieu de tous ces grands bonheurs, je dois être honnête et vous parler des petits maux qui ne me lâchent pas. Autant pour Pâquerette j'avais eu une grossesse idyllique, autant pour Charlie ça a été plus compliqué. J'évite d'en parler car je ne veux surtout pas donner l'impression que je me plains. Je suis enceinte, bébé va bien, je n'ai pas le droit de me plaindre quand je pense aux PMettes au bord du chemin...

Mais je dois avouer que tout n'est pas simple. Mon premier trimestre a été éprouvant, entre progestérone à haute dose qui me shootait et pertes de sang qui m'affolaient. Le deuxième a été sportif et fatigant, avec la reprise de l'école et le Covid qui m'a filé de la tachycardie pendant des semaines... Et le troisième a été marqué par l'arrivée des œdèmes. Autant pour les jambes, je m'y attendais et c'est franchement gérable (les bas de contention sont mes amis!) autant pour les mains c'est une surprise... et fortement désagréable. Mes mains gonflent la nuit et me font mal au point de me réveiller. Le matin, je ne peux pas les utiliser, le moindre geste est douloureux. J'ai dû renoncer à tricoter une petite couverture pour Charlie car il faut que j'évite les mouvements répétitifs. J'ai essayé de dormir les mains surélevées pour limiter l'œdème, non seulement ça ne fonctionne pas mais j'ai dû prendre une mauvaise position, et depuis j'ai le bras droit bloqué, du mal à faire certains gestes... 

Bref, toutes ces petits maux ne sont pas bien graves, mais comme l'œdème peut se poursuivre quelques temps après la naissance, j'espère que je parviendrai à pouponner bébé Charlie comme je le souhaite. Car s'occuper d'un bébé sans utiliser ses mains me semble quelque peu compliqué!

mardi 24 mai 2022

Dernière écho, derniers préparatifs

La semaine dernière, j'ai eu la chance de voir notre petit Charlie une toute dernière fois avant la vraie rencontre. Comme toutes les échographies réalisées pendant ma grossesse, nous ne l'avons pas très bien vu. Qu'importe, l'essentiel est que bébé aille bien, et tant pis s'il ne veut pas se montrer! Il garde la surprise pour le jour J! Toutes les mesures sont bonnes, Charlie est tête en bas, et il pèse déjà 2kg. Poids estimé pour la naissance : entre 3,6 et 3,7kg.

J'ai rencontré un gynécologue du CHU pour débriefer sur la naissance catastrophique de notre petite Pâquerette, et ça m'a fait du bien. D'entendre à demi-mots que oui, l'équipe de l'époque avait merdé. Que oui, j'avais bien eu une énorme déchirure en plus de l'épisiotomie (après coup, ça fait froid dans le dos, j'ai vraiment eu de la chance de récupérer aussi bien). Que oui, ils allaient tenir compte de nos antécédents et de mon traumatisme pour ce prochain accouchement.

Donc on part sur une voie basse uniquement si toutes les conditions sont bonnes, tous les voyants au vert. Ce qui est le cas pour le moment. A la moindre complication, ça sera césarienne. Et surtout, si bébé ne descend pas dans mon bassin, ils n'iront pas le chercher à grand renforts de ventouse, forceps et autres instruments de torture. Pâquerette et moi avons trop morflé la dernière fois.

Ça m'a bien rassurée, même si je reste forcément un peu inquiète, mais je pense que c'est normal avec notre parcours. J'essaie quand même d'être positive, et de me dire qu'on a subi suffisamment d'épreuves, statistiquement, il y a plus de chances que tout se passe normalement. Je rêve juste d'un accouchement classique, sans bébé qui part en néonat' et sans peur de le perdre. Qu'il aille bien, que j'aille bien, et qu'on puisse rentrer à la maison trois jours après, pour retrouver Pâquerette, qui sera bien impatiente de rencontrer son petit frère ou sa petite sœur. J'espère que Dame Nature sera clémente avec nous, pour une fois.

Je suis déjà au milieu de mon huitième mois, et dans un mois et demi au plus tard, petit Charlie sera parmi nous. Sa chambre est quasiment prête. Il me reste la décoration à finaliser, et beaucoup de machines à faire tourner. Hier j'ai fait la première lessive de petits vêtements, ça fait drôle. Par contre, la maison est sens dessus dessous, et je n'ai pas commencé les valises pour la maternité. J'enchaine tellement les rdv que je n'arrive plus à fournir. Consultations sage-femme, cours de prépa à l'accouchement, yoga prénatal, consultations au CHU, échographies avec ma gynéco, virées à la pharmacie, au labo, sans compter les autres rdv style ophtalmo, dentiste, consultations pour Pâquerette... Ainsi que les virées shopping pour faire les derniers achats pour bébé. Je profite aussi de mon congé maternité pour éviter à Pâquerette de faire trop de cantine et de garderie. Mais au final, je me retrouve avec un vrai emploi du temps de ministre.

D'ici le début du neuvième mois, j'aimerais avoir réussi à mettre un peu d'ordre dans la maison, car je sais qu'après je n'en aurais plus le temps. Objectif : faire un gros tri et un gros rangement pièce par pièce. Terminer la chambre de bébé Charlie. Et faire les valises pour la maternité. Histoire de ne plus avoir qu'à profiter du dernier mois pour me reposer. Vaste programme pour les deux semaines à venir!

mercredi 4 mai 2022

Le droit au bonheur

Finalement... après une semaine au fond de mon lit, suivie d'une semaine pour m'en remettre, j'ai enfin été guérie. Plus de palpitations, la forme retrouvée. Le Covid était reparti sur la pointe des pieds. Bon débarras!

J'ai pu reprendre une vie normale, et me consacrer à la venue de notre petit Charlie. Du bonheur en barre. Les peintures, les achats, tout ce dont je rêvais de faire depuis si longtemps. Enfin, cette "troisième chambre" qui était à la fois chambre d'amis, salle de jeux, et surtout "pièce à bazar" il faut bien l'avouer est en train de se métamorphoser!

Il ne nous reste plus beaucoup de gros achats à faire, mis à part le cosy et le fauteuil. Au programme prochainement, laver tous les petits vêtements dégotés sur Vinted, et refaire un inventaire. Emmener Pâquerette en virée shopping pour trouver un ou deux beaux pyjamas et surtout l'indispensable doudou. Et d'ici quelques semaines, commencer à préparer la valise, déjà! Dans quelques jours, j'attaque mon huitième mois!

Alors, tout n'est pas rose, sinon ça serait trop simple. Je ne vais pas m'attarder sur la belle-mère qui recommence à faire des siennes. Non, ce qui m'inquiète le plus, c'est la maladie de mon homme, qui devient au fil du temps de plus en plus douloureuse et handicapante. Nous avons eu un rendez-vous avec sa neurologue il y a quelques jours, et j'avoue en être ressortie démoralisée. Je suis tellement triste de le voir subir ça, et j'ai peur pour l'avenir...

On ne sait pas de quoi demain sera fait, on ne sait pas ce qui va nous tomber sur la tête... alors on va d'autant plus profiter de chaque jour. Vivre pleinement le moment présent. Et le moment présent, c'est l'arrivée imminente de notre petit miracle. Alors je me concentre là-dessus. Notre petit bonheur en préparation.

jeudi 28 avril 2022

C'est un Covid!

Quand la sage-femme m'a confirmé que je pourrai être en arrêt de travail, puis en congé pathologique suite à mes vacances, j'ai ressenti un immense soulagement. En un mot, je ne retournerai pas à l'école après les vacances d'avril. J'avais tenu la période, qui s'était révélée très longue et difficile, et enfin j'entrevoyais la récompense, après des semaines à alterner boulot et canapé pour tenir le choc. J'allais enfin pouvoir me reposer, et surtout me consacrer à la venue de Charlie, me concentrer sur lui, préparer sa chambre. En un mot : profiter. Le meilleur moment allait arriver. 

Mes petits élèves ont été très déçu quand je leur ai annoncé que je partais à la fin de la semaine. Moi pas, j'étais sur un petit nuage. J'ai fait la dernière semaine d'école la tête complètement ailleurs, j'avais hâte de passer à la suite. Le dernier jour a été un peu surréaliste, je n'arrivais pas à croire que je quittais l'école pour 10 mois! J'ai eu plein de dessins, de cadeaux, de petits mots de mes mignons élèves, c'était chouette. Et émouvant...

Et puis le premier jour des vacances est arrivé. J'avais mal à la gorge, ce qui ne m'a pas affolé étant donné mes allergies qui vont qui viennent. J'étais fatiguée mais quoi de plus normal après une période scolaire? Le lendemain, ça s'est gâté. Mon cœur s'est emballé, jusqu'à plafonner à 130 battements par minute, et pas moyen de l'arrêter! Après un coup de fil au 15, nous avons déposé Pâquerette chez mamie et avons foncé aux urgences... 6h sur un brancard, ils m'ont fait la totale: test PCR, électrocardiogramme, prise de sang, analyse d'urine, gaz du sang (Une belle séance de torture ce truc. Les infirmières s'y sont reprises à 4 fois!! J'ai encore les poignets bleus...)

"C'est un Covid!" m'a annoncé l'infirmière. Chouette. J'avais tenu la période à ne pas choper cette merde, en faisant hyper attention tout le temps, je pensais être passée au travers! Raté! La bonne nouvelle c'est que mes analyses étaient normales, mes poumons se portaient bien, bébé Charlie gigotait dans mon bidon comme un bienheureux, je pouvais rentrer chez moi. La mauvaise c'est que mon cœur ne s'était pas calmé, malgré la journée allongée... "Ça va passer, il faut être patiente."

De retour à la maison, les symptômes "classiques" du Covid sont arrivés eux aussi, fièvre, toux, rhume, courbatures et immense fatigue... J'ai passé la semaine au lit, à broyer du noir devant l'absence d'amélioration. Moi qui suis quelqu'un de plutôt actif, j'étais déprimée de ne pouvoir rien faire. Pâquerette passait des vacances pourries, je ne la voyais pas de la journée, ça me pesait. Cette tachycardie incessante m'inquiétaient. Je ne pouvais rien faire. Attraper un verre dans le placard ou enfiler mon gilet me collait des palpitations. J'étais hyper frustrée. Normalement, c'était le moment de profiter et de faire des choses pour Charlie. Au lieu de ça, je me trainait comme une mamie. J'avais l'impression d'être punie, malgré mes trois doses de vaccins et toutes les précautions que j'avais prises. 

Et surtout... je n'en voyais pas le bout... 

dimanche 10 avril 2022

Septième mois

J'ai bien du mal à y croire moi-même, mais six mois se sont écoulés! Une demi-année! Et aujourd'hui j'entame avec joie mon troisième trimestre de grossesse. La commode à langer et le lit sont installés dans la troisième chambre, que nous commençons petit à petit à appeler "la chambre du bébé". C'est ce mois-ci que nous allons (enfin!) nous débarrasser du vieux clic clac et commencer les peintures. J'attends les vacances pour m'attaquer aux gros achats restants, principalement la poussette et le cosy. Bref, l'arrivée tant attendue de Charlie devient de plus en plus concrète!  

Pâquerette est folle d'impatience à l'idée de rencontrer bientôt son petit frère et sa petite sœur. J'essaie de la préparer en douceur à cette arrivée qui va chambouler nos vies. Ce faisant, je me prépare, moi aussi! Notre grande puce de 7 ans est aujourd'hui autonome sur beaucoup de choses, et peut se montrer tellement indépendante. Depuis quelques années, j'avais récupéré beaucoup de temps pour moi, et la donne va bientôt changer... Non pas que ça me déplaise, je l'ai tellement attendu ce bébé miracle, il peut bien être greffé à maman dans l'écharpe 24h/24, ça m'ira très bien. Mais il faut que le corps suive, j'ai bien conscience que ça sera fatigant, surtout que je veux mettre un point d'honneur à ce que Pâquerette ne se sente pas délaissée, alors il faudra gérer sur tous les fronts. Mais n'ai-je pas ce que j'ai attendu depuis si longtemps? 

Le fait que je ne reprenne le chemin du boulot qu'en février m'apaise. Je sais que j'aurai le temps. Le temps de profiter de bébé Charlie, tout en étant disponible pour Pâquerette, sans stress. Et le temps pour me retrouver un peu, moi, avant que le travail n'entre dans l'équation. 

Ce sont nos derniers mois à trois, et même si l'impatience me gagne moi aussi, je me dis que je ne revivrai pas ces instants. Pâquerette enfant unique, bébé Charlie qui gigote dans mon ventre, ce bel équilibre que nous avons construit tous les trois. Je ne doute pas que la vie sera encore plus belle à quatre, après les quelques ajustements du début. Mais en attendant, je profite de chaque instant.

samedi 19 mars 2022

Différente

Il y a quelques semaines, au détour d'une conversation sur la grossesse, une amie a lancé "Ah, ce qui est pénible quand on est enceinte, c'est la prise de sang et l'analyse d'urine tous les mois!"

C'est quand j'entends ce genre de petite phrase, anodine pour le commun des mortels, que je mesure la différence entre les gens normaux et l'infertile que je suis, que je resterai toujours.

Faire pipi dans un gobelet et faire une prise de sang près de chez soi une fois par mois, la belle affaire!

Quand on sait les années d'attente, six ans passés à essayer de tomber enceinte, à voir les fertiles agrandir leur famille en claquant les doigts, à côtoyer les bébés des autres.

Quand on sait les années de PMA, quatre FIV et deux TEC ratés (rien que pour Charlie, beaucoup plus si on compte les tentatives pour Pâquerette), les centaines de piqures, de cachets, les hormones à haute dose avec leurs effets secondaires, les dizaines d'échographies endovaginales, les prises de sang tous les deux jours, les passages au bloc, les heures passées au téléphone à essayer de joindre les infirmières, les coups de stress, les retards au boulot, les virées incessantes à la pharmacie, les aller-retour à la PMA à 100 km de chez nous, la fatigue et la lassitude engendrée par tout ça.

Quand on sait les échecs successifs, l'impression de tomber au fond du gouffre, la difficulté à se relever, à y retourner. Le découragement, le désespoir parfois...

Mon amie sait tout ça pourtant, elle était là pendant toutes ces années. Mais elle ne l'a pas vécu. 

A ce moment-là, j'ai compris que toute ma vie, même si j'aurai bientôt la chance d'avoir mon deuxième petit bout, ma famille au complet, toute ma vie, je serai différente. Mon passé d'infertile restera une souffrance, mais en même temps c'est grâce à ce parcours difficile que j'ai conscience de la chance immense qui m'est donnée, que je savoure chaque petit bonheur de la vie.

Les autres ne se rendent pas compte de leur bonheur, moi si!

jeudi 10 mars 2022

Sixième mois

Alors même que certains matins je pense avoir rêvé, et que je pose ma main sur mon ventre pour vérifier qu'il est toujours là, incrédule. Alors même que je n'arrive toujours pas à croire que ce bonheur va nous arriver, à nous, pour de vrai...

Le temps a fini par passer, et j'entame aujourd'hui mon sixième mois de grossesse. Si bébé naissait aujourd'hui, ce qui n'est pas du tout souhaitable, il serait viable, même si rien ne serait gagné. On a passé un cap. Dans quatre mois, il sera dans nos bras!

Je suis en train de vivre les moments dont j'ai tant rêvé. Depuis quelques jours, mon ventre commence à se déformer sous les coups de pieds de petit Charlie. Du bonheur en barre. Mon homme et Pâquerette peuvent maintenant bien le sentir à leur tour. J'ai tellement imaginé cet instant, quand ma grande fille poserait la main sur mon ventre rebondi pour sentir son petit frère ou de sa petite sœur. Magique.

Nous avons acheté la commode à langer, on nous a prêté un couffin, un parc, j'ai (déjà!) presque tous les vêtements en un mois et trois mois pour le début, bref même s'il reste beaucoup à acheter encore, ça commence à devenir concret! Cette troisième chambre, qu'il a été si difficile de vider, est en train de se remplir à nouveau d'affaires de bébé. Quand je passe devant, ce n'est plus la tristesse qui m'envahit mais l'espoir. J'ai hâte que nous puissions nous débarrasser du vieux clic clac pour aménager vraiment, et que mon homme commence la peinture. Petit à petit, la déco se forme dans ma tête. Du blanc, du lin, de l'osier, des couleurs naturelles. J'ai envie d'un cocon de douceur pour petit Charlie.

J'ai fait mon annonce à mes petits élèves, qui se sont montrés très mignons, à poser des questions, m'offrir des dessins "Félicitations maitresse", et même à me proposer des prénoms. J'ai repris le travail depuis presque deux semaines, et sans vouloir me plaindre, c'est difficile. Je suis plus vieille que pour Pâquerette, et ça se sent! Heureusement que ma puce est adorable, et me laisse me reposer une heure tous les soirs en rentrant, je pense que sans ça, je ne tiendrais pas le choc. 

J'ai de moins en moins la tête à l'école. Mes collègues me parlent de projets, de fin d'année, etc... mais à l'intérieur de moi, c'est comme si j'étais déjà partie. Encore cinq semaines à tenir pour aller jusqu'aux congés d'avril. En théorie mon congé maternité n'est que fin mai, mais je ne sais pas si je reprendrai après les vacances, on verra selon ma forme. Bébé Charlie reste ma priorité.

Forcément, cette saleté de Covid continue de m'inquiéter. L'arrêt des masques est pour lundi prochain, et je stresse beaucoup, surtout que j'ai déjà un élève positif depuis cette semaine... Je compte bien sûr garder le masque, et continuer d'alterner chirurgical quand je suis loin des élèves, et FFP2 quand je suis proche d'eux. Je ne peux pas malheureusement pas faire classe toute la journée en FFP2 c'est insupportable. Pourtant l'hypersensible que je suis rêve depuis deux ans de retirer ce satané masque qui me pourrit la vie et le moral... Mais l'infertile que je suis a attendu six ans de tomber enceinte, alors il y a des priorités! Et je ne veux prendre aucun risque pour bébé.

L'actualité me rend malade, alors j'évite de regarder les images à la télévision, me contentant de me tenir informée à travers quelques articles. Je fais un peu l'autruche, pour me préserver.

Il me reste quatre mois de grossesse, et malgré mon impatience de tenir Charlie dans mes bras, mon envie d'avancer le temps pour être sûre que tout ira bien, j'essaie de profiter de chaque instant. Car c'est une réelle chance d'être enceinte, et je ne le revivrai pas. Alors je rêve à son arrivée, et je prends tous les petits bonheurs.

jeudi 3 mars 2022

Echo morpho (22SA + 4)

Ce matin, c'était la tant attendue échographie du deuxième trimestre. J'étais impatiente de revoir mon petit Charlie. Celui-ci a encore fait l'acrobate, compliquant un peu le travail de la gynéco, mais elle a réussi à bien faire toutes les mesures, et... tout va bien. Bébé est en pleine forme! Quel soulagement, quel bonheur.
Je me suis sentie si chanceuse en sortant de l'échographie. Nous allons avoir un bébé. C'est magique, et c'est un tel miracle! Cette échographie rend les choses encore plus concrètes, encore plus réelles. Dans quelques mois, Charlie sera là, avec nous. Fille ou garçon, nous ne le saurons qu'à la naissance, car nous avons décidé de garder la surprise...

samedi 12 février 2022

7 ans

Ma grande fille a eu 7 ans le week-end dernier. 7 ans!! Je ne vous raconte pas le coup de vieux! Le cap a été plus facile à passer que l'an dernier cependant, car bébé Charlie est là, au creux de moi. Je vais avoir la chance de pouvoir revivre les premiers pas, les premiers mots, et toutes les premières fois qu'on aimerait tellement pouvoir graver dans nos mémoire. Mais je ne les revivrai jamais avec Pâquerette, ou seulement en souvenir, et cela me rend nostalgique malgré tout. 

Ma petite Pâquerette a tellement poussé cette année encore. Elle passe peu à peu les levels de l'autonomie. J'avoue que ce n'était pas dans mes priorités jusqu'à présent, je n'avais qu'elle à m'occuper, et j'aimais ça. Il faut dire aussi qu'elle n'était pas très demandeuse non plus, appréciant d'être dorlotée par maman. Mais ma grossesse et mon état de fatigue du premier trimestre ont un peu accéléré le processus. Il a fallu qu'elle se débrouille davantage toute seule, et ça l'a fait grandir encore un peu plus. Je suis très fière d'elle.

Quand je relis ce que j'ai écrit il y a un an, je me dis que même si elle grandit, ma Pâquerette reste la même. Hypersensible, calme et posée, passant son temps le nez dans les bouquins ou à jouer avec ses playmobils. En grandissant, ses conversations deviennent encore plus poussées, encore plus précises. C'est un bonheur de discuter avec elle, et souvent elle m'apprend des choses! Quand je lui demande où elle a lu cette info, la réponse est toujours pareille "Mais dans un livre maman!"

Elle est très impatiente de devenir grande sœur. Ça me réjouit même si au fond de moi je sais qu'elle n'a pas conscience du chamboulement qui nous attend, même si j'essaie de l'y préparer, en douceur. J'espère que tout se passera au mieux, et que je réussirai à gérer au mieux mon bébé tout neuf et ma Pâquerette d'amour. Tout ne sera pas simple sans doute pour elle, après 7 ans et demi à être fille unique, petite fille unique, nièce unique... le centre d'attention de tout le monde. Mais j'ai confiance, on y arrivera ensemble. 

Bon anniversaire ma grande fille. Tu vas faire une merveilleuse grande soeur.

jeudi 3 février 2022

Banane (18SA + 4)

Le temps qui semblait passer au ralenti les premiers mois semble s'écouler à nouveau normalement. Et aussi incroyable que ce soit, je m'approche de plus en plus du milieu de ma grossesse.

Nous n'avons pas encore commencé les gros achats mais ça ne serait tarder. En attendant, je me fais plaisir en achetant plein de petits pyjamas trop mignons sur Vinted.

Mon ventre s'arrondit de plus en plus, et la terre commence à être bien basse quand je fais tomber quelque chose! Mes petits élèves n'ont encore rien remarqué, d'autant que je fais exprès de porter des gros pulls. Je compte leur dire après les vacances seulement. J'ai vraiment des mignons cette année, et j'ai hâte de voir leur réaction. 

Bébé Charlie bouge de plus en plus. Je le sens maintenant régulièrement dans la journée, et c'est juste merveilleux. 

Avec Pâquerette, on lit plein d'albums qui parlent de bébé, de grande sœur, c'est chouette. Elle commence elle aussi à se projeter. Depuis quelques temps, elle aime bien faire "toc toc" tout doucement à mon ventre "Y'a quelqu'un là-dedans?"

Nous avons déjà trouvé la nounou, et pour une fois, tout s'est déroulé avec tellement de facilité qu'on a du mal à y croire. C'est la nourrice que je voulais déjà pour Pâquerette mais ça n'avait pas été possible. Je connais plusieurs mamans du village qui lui ont confié leurs enfants, et elles m'ont toutes dit la même chose : c'est une nounou en or!

La vie suis donc tranquillement son cour. Pour être honnête, depuis la reprise du boulot, je suis quand même au bout du rouleau. Le ventre tire beaucoup, et j'ai des douleurs ligamentaires assez fortes. La grossesse pour un deuxième bébé est forcément plus fatigante. Pâquerette a beau être grande et s'occuper beaucoup toute seule, il faut tout de même faire tourner la maison : lessives, repas équilibrés, etc... Et mon homme subit en ce moment une poussée de sa maladie qui l'oblige à passer de longs moments allongés, du coup je prends le relais, chacun son tour... Mais le congé mat (fin mai!) me semble bien loin.

Dimanche soir, pour mes 18SA, nous nous sommes amusés à chercher ce qui pouvait peser et mesurer à peu près comme le bébé à ce stade. Il se trouve que Charlie a quasiment les mêmes mensurations qu'une banane! Franche partie de rigolade quand Pâquerette s'est mise à bercer la banane et à lui faire des bisous. 

Lundi 14 février, je retourne voir la sage-femme pour mon suivi, et je vais pouvoir écouter le cœur de bébé Charlie. Il ne restera plus ensuite qu'une grosse quinzaine de jours avant l'écho morpho. J'ai hâte!

dimanche 23 janvier 2022

Brèves (17SA)

Frayeur

Le sang est revenu le week-end dernier, il ne m'avait pas manqué. Accompagné d'un mal de ventre type règles qui ne m'a pas aidé à rester zen. C'est ainsi que pour la troisième fois depuis le début de ma grossesse, j'ai débarqué aux urgences gynéco. Décidément, difficile de rester sereine malgré mes efforts. A priori, j'ai un ectropion au niveau du col de l'utérus, rien de grave, j'ai écopé d'ovules pour le faire cicatriser. Je ne dois pas m'inquiéter en cas de saignements légers. Oui mais on entend quoi exactement par "légers"? C'est vague quand même... Bon, cette petite virée aux urgences m'a permis d'avoir une échographie bonus, et j'ai pu faire un coucou à Charlie, qui semble se porter comme un charme, ouf!

Sage-femme

J'ai revu la sage-femme qui m'avait accompagnée pour Pâquerette, elle est toujours aussi chouette. On a fait la consultation du quatrième mois vendredi, ce qui nous a permis de bien débriefer sur mon accouchement catastrophique et le traumatisme qui en découle... Elle s'est montrée rassurante. Il est tout à fait possible de baliser le terrain en amont pour voir si toutes les conditions sont réunies, et de ne tenter la voie basse que si nous avons la certitude que bébé est bien placé. J'espère que l'équipe de la maternité se montrera à l'écoute.

Covid

Je suis allée faire ma troisième dose de vaccin mardi. Je me sens un chouïa plus protégée, et appréhende moins le retour à l'école, qui aura lieu mercredi. J'hésite encore à annoncer ma grossesse aux élèves ou attendre le retour des vacances... C'est bête, mais je veux encore garder mon petit Charlie pour moi toute seule, avant que ça ne soit un fait public. Car dès que je l'aurai dit aux enfants, les parents le sauront (c'est le but) et j'aurai droit à des questions...

Pâquerette

Ma grande puce de presque sept ans, qui joue presque exclusives aux Playmobils et figurines chevaux depuis des années, a ressorti ses poupons. Pour leur faire des misères! Les fâcher pour leurs bêtises, les attacher, les mettre en prison... "T'inquiète pas, je ne ferai pas ça au vrai bébé!" Et bien j'espère, ah, ah, ah... 

mercredi 12 janvier 2022

Respirer (15SA + 3)

Lundi, j'ai enfin passé le seuil du deuxième trimestre tant attendu! Non sans appréhension car Pâquerette était toujours potentiellement contagieuse, mais j'ai passé le cap. Incroyable! Je n'en reviens pas moi-même!

On commence à parler aménagement de la chambre, organisation quand bébé sera là... car oui, dans six mois si tout va bien, bébé sera là. Je n'en reviens pas d'écrire ces mots. C'est tellement irréel. 

J'oscille toujours entre inquiétudes et moments de grâce où je me permets de rêver. J'ai acheté quelques petits vêtements. C'était magique de voir les yeux de Pâquerette briller quand on a déballé le colis toutes les deux. "Ça veut dire que c'est sûr, là, on va avoir un bébé!!" Ma grande puce de bientôt sept ans est presque aussi incrédule que nous.

Oui, on va avoir un bébé. Et nous n'avons plus rien car nous avons donné le peu qu'il nous restait, au moment de l'annonce de l'arrêt des FIV, quand on s'est mis sur la liste d'attente pour un don d'ovocyte. C'était il y a plus d'un an. Ce jour-là, je me suis dit qu'on partait pour trois ans d'attente, et qu'il fallait tourner la page. Les mois qui ont suivi l'annonce, j'ai commencé mon deuil. J'ai adopté un petit chat. Je me suis dit que la vie continuerait avec ou sans bébé. Mais clairement, je déprimais. Quelques mois après, on nous parlait de l'accueil d'embryon, et du délai d'attente bien plus court. L'espoir était de retour.

Et un an plus tard, me voilà enceinte de 3 mois. En train de racheter tout ce que nous n'avons plus. Et de réfléchir à comment aménager la chambre de bébé. Et je dois dire que c'est un réel bonheur de s'occuper de tout ça.

Reste l'angoisse du Covid qui plane au dessus de nos têtes. Nous venons de passer 6 jours en apnée sous nos masques, mais on voit le bout du tunnel. Pâquerette est en pleine forme depuis ce week-end et sans doute plus trop contagieuse mintenant, quant à nous nos derniers tests antigéniques (hier) sont revenus négatifs, ouf. Il semblerait que nous soyons passés à travers. Pour autant j'étais très anxieuse à l'idée de reprendre le travail dans ces conditions. Je ne me sens pas du tout en sécurité avec ce nouveau protocole.

J'ai pris mon courage à deux mains pour réclamer un arrêt de travail à ma généraliste, mais me suis faite bouler. Qu'importe, pour mon bébé, j'étais prête à tout. J'ai donc harcelé le secrétariat de ma gynéco et réussi à avoir un rdv ce matin. Ma gynéco-congélateur s'est tout de même montrée à l'écoute, et m'a arrêtée jusqu'à une semaine après ma troisième dose de vaccin. J'y retournerai donc, mais mieux protégée. Enfin j'espère. 

En bonus, j'ai eu droit à une rapide échographie et j'ai pu voir mon petit Charlie gigoter! Vous comprenez maintenant le ton si enjoué et confiant de cet article. Je l'écris vite avant que ma belle sérénité ne se dissipe.

J'ai vu Bébé Charlie, et il va bien! J'ai arrêté la progestérone, j'ai eu une méga crève, j'ai stressé comme une folle à cause du Covid, mais il est toujours là, et en pleine forme.

J'ai entamé mon quatrième mois et bébé va bien. Je pense que là, on peut commencer à y croire. Vraiment.

vendredi 7 janvier 2022

Boule d'angoisse

Ça devait arriver. J'espérais juste que ça arriverait le plus tard possible. Au moins après ma troisième dose de vaccin en tout cas. 

Pâquerette a attrapé le covid à l'école. 

Avec son traitement immunosuppresseur, j'ai commencé par avoir peur qu'elle nous fasse une forme grave. Sa fièvre est beaucoup monté hier dans la soirée et dans la nuit. Elle n'a pas l'habitude et a beaucoup pleuré, d'avoir chaud, d'avoir froid, d'avoir mal à la tête... Et puis ce matin, presque plus rien. La fièvre était tombée. Elle est restée fatiguée la journée mais sans autre symptôme. Je ne sais pas si c'est terminé, mais je l'espère. Elle n'aura pas eu grand chose. C'est un soulagement.

Il me reste maintenant une peur viscérale, celle de l'attraper et que ça puisse avoir des conséquences sur petit Charlie. Grossesse et covid ne font pas bon ménage... Alors on fait super attention. Les masques sont de sortie à la maison, on se lave les mains à gogo, on désinfecte souvent, et on croise les doigts. 

Pour l'instant je suis négative mais ça serait quand même un miracle que je ne l'ai pas attrapé, en m'occupant de ma puce ces dernier jours. J'attends les prochains tests avec angoisse.

J'essaie de me rassurer en me disant que je n'ai pas de comorbidités. Que je suis vaccinée. (Mais deux doses seulement, et j'approche des 7 mois post deuxième dose...) Que j'ai en règle générale une bonne immunité (merci l'école...). Et je prie pour passer au travers, ou du moins faire une forme très légère ou asymptomatique. 

Bref, j'angoisse et j'aimerais avancer le temps...

jeudi 6 janvier 2022

Imprévus en série (14SA + 4)

Je peine à être sereine depuis que j'ai fait mon échographie. Il a fallu que j'arrête les traitements, ce qui m'a beaucoup stressée, puis j'ai eu la crève, il y a eu la reprise de l'école en plein Covid, avec un protocole tellement allégé qu'il n'est pas du tout sécurisant. Et pour finir, hier, la gynéco m'a appelée pour me parler des résultats de mon tri-test. Je ne m'y attendais pas du tout, étant donné qu'elle avait les résultats depuis une semaine, je pensais qu'elle m'aurait appelé avant en cas de soucis...

Il ne devrait pas y en avoir de soucis d'ailleurs, puisque mon résultat n'est pas si mauvais, 1/1063, je suis dans les clous. Mais à la limite. Du coup elle voulait me parler de la possibilité de faire un DPNI (alors qu'il n'est pas demandé ni conseillé avec ce score normalement). Elle me propose ça à moi, qui ai mis 6 ans à tomber enceinte. Personnellement quand on me parle de DPNI c'est plus fort que moi, je vois la finalité, je vois l'IMG directement.

1/1063, ça signifie qu'il y a 99,9% de chance que mon bébé n'ait pas cette anomalie. Alors pourquoi me stresse-t-elle avec son coup de fil?

D'autant que le laboratoire n'a pas tenu compte de mes indications et a pris en compte mon âge, et pas celui de la donneuse. 6 ans de moins, ça joue forcément!

Heureusement, j'ai eu ma sage-femme au téléphone, qui s'est montrée très rassurante. La clarté nucale et les autres indicateurs sont normaux, je dépasse les 1/1000, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. D'autant que s'ils avaient pris en compte l'âge de la donneuse, la mesure s'éloignerait encore plus du seuil limite. 

Je vais appeler le laboratoire pour voir s'ils peuvent recalculer tout ça avec les bonnes données, afin d'être complètement rassurée. 

Et pour finir sur cette semaine de la loose, ma sage-femme a chopé le Covid. A l'heure où j'écris ces lignes, j'aurais dû être en consultation avec elle. J'attendais ce rendez-vous depuis tellement de temps, et avec tant d'impatience. Pour être rassurée d'abord, avec un petit monitoring, et puis comme point de départ pour me projeter, à 4 jours de mon entrée dans le deuxième trimestre. Cette sage-femme, avec son optimisme et ses paroles rassurantes, c'était mon billet pour y croire enfin. 

Et bien raté, il faudra attendre la semaine prochaine. Ce n'est rien, une semaine. Mais quand on coche les jours sur le calendrier comme une gamine, c'est long. 

Bref, Charlie et moi, on maintient le cap, du moins on essaie. Mais j'avoue que le stressomètre a bien du mal à redescendre...

vendredi 31 décembre 2021

Y croire (13SA + 5)

Voilà, les 12 SA sont passées depuis une dizaine de jours déjà. L'échographie du premier trimestre aussi. J'ai envoyé la déclaration de naissance. J'ai fait quelques annonces.

Et?

Et rien. J'ai toujours l'impression que c'est à quelqu'un d'autre que cela arrive, je suis toujours sur la réserve, je n'arrive pas à y croire. J'ai la peur chevillée au corps. La peur de perdre Charlie. 

Pourtant mon petit ventre se voit de plus en plus, il est bien là, et je pose souvent ma main dessus pour encourager mon bébé et lui envoyer plein de bonnes ondes. Heureusement, j'ai encore quelques furtives nausées qui me rassurent un chouïa.

Mais je ne sais pas ce qui se passe à l'intérieur. J'aimerais tellement savoir si tout va bien, vraiment. L'échographie m'a tranquillisée un jour ou deux, pas plus...

D'autant que j'ai chopé un rhume. Alors oui, si je fais appel à ma raison, j'arrive à me persuader que Charlie est bien au chaud dans sa petite piscine, et qu'un petit rhume de rien du tout n'a pas de conséquences pour lui.

Sauf que ces temps-ci c'est plutôt mon cœur qui prend le pas sur mon cerveau. Et qu'en plus, ce n'était pas un petit rhume de rien du tout. C'était une grosse crève comme il y a bien longtemps que je n'en avais pas eu, avec éternuments à gogo, mouchage intensif, et toux à qui mieux mieux. Et je ne peux pas m'empêcher de craindre que toutes ces secousses n'aient balloté mon petit Charlie.

Et en bonus une immense fatigue, alors que je me remettais à peine de mes trois mois d'épuisement provoqués par mon ami l'Utrogestan. Je vais reprendre l'école sur les rotules. J'espère que le virus ne va pas en profiter pour me sauter dessus.

Oui, car je suis très angoissée du Covid-19 aussi. 

Moi qui pensais être plus sereine pour une deuxième grossesse, je m'aperçois que je suis pire que pour Pâquerette! 

La grossesse, ce n'est pas un état pour moi je pense. Tant que je n'aurai pas bébé dans les bras, je ne serai jamais vraiment sereine. 

En attendant j'attends impatiemment de sentir mon petit Charlie, pour pouvoir être rassurée, au quotidien.

Et le rendez-vous avec la sage-femme, jeudi prochain. Il ne restera alors plus que 4 jours avant d'entrer dans le 4ème mois.